MILAN: Stellantis compte bien produire à terme un million de véhicules par an dans ses usines italiennes, mais le gouvernement Meloni devra satisfaire à certaines conditions, a prévenu mercredi le groupe automobile.
Le propriétaire de la plupart des grandes marques italiennes comme Fiat, Alfa Romeo, Maserati ou Lancia, a confirmé cet objectif d'un million de véhicules pour 2030, comme en France, lors d'une table ronde à Rome avec le gouvernement italien, les équipementiers et les syndicats de ses usines.
Cependant, "au-delà du niveau de performance de chaque usine", une "série de facteurs sont cruciaux", a souligné dans un communiqué Davide Mele, vice-président des affaires commerciales de Stellantis pour l'Italie.
Pour garantir ses engagements, Stellantis demande notamment "l'annulation de l'impact de la norme Euro 7 pour les modèles d'entrée de gamme produits en Italie".
Lundi, le groupe avait annoncé sa décision de produire sa petite Fiat Panda électrique en Serbie, suscitant les vives protestations des syndicats italiens, inquiets pour les emplois dans les usines de la péninsule.
"Si les développements réglementaires et les conditions de compétitivité sont réunies à Pomigliano" (l'usine qui fabrique la Panda près de Naples), "Stellantis a l'intention de prolonger son cycle de vie et soutenir l'usine jusqu'à l'arrivée de la prochaine gamme".
Stellantis demande également à l'Italie des subventions à l'achat de véhicules électriques et le développement du réseau de bornes de recharge, ainsi que l'"amélioration de la compétitivité industrielle (de ses usines) et de ses fournisseurs, y compris le coût de l'énergie", crucial pour l'industrie.
Les négociations avec Stellantis visent à "inverser le déclin de la production enregistré ces dernières années en Italie afin d'atteindre le seuil d'un million de véhicules dans les sites de production italiens", a commenté le ministre des Entreprises Adolfo Urso.
M. Urso a ajouté que cet objectif, qui inclut les véhicules utilitaires, devrait pouvoir être atteint "dans quelques années".
"Nous disposons de 6 milliards d'euros dans le fonds automobile d'ici à 2030, que nous pouvons consacrer à des mesures incitatives et à l'offre, afin d'encourager l'établissement d'autres sites de production et la conversion à l'électrique", a-t-il assuré.
Stellantis produit avec succès des petites Fiat 500 dans son usine de Mirafiori, près de Turin (nord) mais aussi de nombreux utilitaires à Atessa (sud).
Le groupe, qui possède également Peugeot, Citroën et Chrysler, projette également de construire sa troisième usine de batteries européenne avec TotalEnergies et Mercedes dans son usine de Termoli (sud).
A Melfi (sud), la production d'une grosse DS électrique doit être lancée en 2024 sur la nouvelle plateforme (châssis) STLA Medium, avant l'arrivée en 2026 de la Lancia Gamma, électrique elle aussi, qui doit participer à la renaissance de cette marque.
"Il faut anticiper: le statu quo va à l'encontre d'un business durable qui bénéficierait aux salariés du secteur automobile italien", a conclu Stellantis.