Le front du Sud-Liban s’embrase, la branche libanaise du Hamas lance un «projet de résistance»

Les hostilités se sont intensifiées lundi sur le front sud du Liban entre le Hezbollah et l'armée israélienne (Photo, Reuters).
Les hostilités se sont intensifiées lundi sur le front sud du Liban entre le Hezbollah et l'armée israélienne (Photo, Reuters).
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Publié le Mardi 05 décembre 2023

Le front du Sud-Liban s’embrase, la branche libanaise du Hamas lance un «projet de résistance»

  • Le Hezbollah est désormais capable de frapper en profondeur en Israël, selon une source de sécurité
  • Le rassemblement de Saydet el-Jabal, qui s'oppose au Hezbollah, a déclaré dans un communiqué lundi que «le Liban ne veut pas entrer dans une nouvelle guerre décidée par quelqu'un d'autre»

BEYROUTH: Les hostilités se sont intensifiées lundi sur le front du Sud-Liban entre le Hezbollah et l'armée israélienne.

Selon un rapport préliminaire, un ressortissant syrien a été blessé par des tirs d'obus israéliens visant le village frontalier d'Al-Wazzani. Avichay Adraee, porte-parole de l'armée israélienne, a déclaré que «trois soldats ont été légèrement blessés» après que le Hezbollah a pris pour cible l'avant-poste militaire israélien de Shtula.

Parallèlement aux affrontements croissants dans la bande de Gaza, le Hezbollah a lancé 20 missiles depuis le sud du Liban en direction de la Galilée occidentale, entre les colonies de Shomera et Mattat. L'armée israélienne a déclaré que «les missiles ont atterri dans des zones ouvertes et que son armée de l'air a ciblé des infrastructures militaires du Hezbollah dans le sud du Liban».

S'exprimant au nom du Hezbollah, Nabil Kaouk, membre du conseil central du groupe, a averti: «Nous répondrons sévèrement à toute attaque contre des civils dans le sud, et nous ne laisserons passer aucune attaque contre un civil au Liban sans une réponse dure et sévère.»

M. Kaouk a révélé que pendant la trêve, «des pressions ont été exercées sur le Hezbollah pour qu'il évite une nouvelle confrontation, car ils souhaitent qu'Israël fasse la guerre à Gaza sans le soutien du Sud-Liban».

Il a affirmé qu'Israël «n'est pas capable de gagner à Gaza ou au Sud-Liban, ni de protéger ses colons et ses navires dans le Golfe et la mer Rouge».

«Israël est incapable de sauver les otages, car ils n'ont été libérés que par les négociations», a-t-il ajouté.

Selon les déclarations du Hezbollah, les opérations militaires du groupe militant à la frontière sud ont visé lundi matin «un rassemblement de soldats de l'occupation israélienne dans la forêt de Shtula, l’avant-poste d'Al-Raheb, l’avant-poste d'Al-Baghdadi et l’avant-poste de Rowaysat al-Alam sur les collines de Kfarchouba et les fermes de Chebaa».

L'armée israélienne a activé le système de défense antimissile Dôme de fer après qu'une série de missiles ont été lancés depuis la partie centrale du Sud-Liban en direction d'avant-postes israéliens.

La chaîne israélienne Channel 12 a annoncé qu’« un missile antichars a été lancé en direction de la région de Misgav Am en Haute Galilée et que trois soldats ont été légèrement blessés par des tirs de roquettes».

Les bombardements israéliens terrestres et aériens ont visé les périphéries des villages du sud, notamment Naqoura, Aïta el-Chaab, Labbouné, Odaisseh, Kfar Kila et Kfarchouba, au moyen de missiles au phosphore enflammé.

Des avions de reconnaissance israéliens ont été vus volant à basse altitude au-dessus des régions occidentales et centrales du Sud-Liban, à savoir Naqoura, Alma el-Chaab, Marwahin et Al-Dahira. Ils ont également atteint les villages d'Aïta el-Chaab, de Rmeich et de Yaroun, à la frontière sud. D'autres avions de reconnaissance israéliens ont aussi été aperçus au-dessus de Rachaya et des pentes orientales de la montagne Al-Cheikh, atteignant Deir al-Achayer à la frontière libano-syrienne.

Ce dimanche, le Hezbollah a tiré des missiles guidés sur l'avant-poste militaire israélien de Beit Hillel, touchant directement un véhicule de transport de troupes M113 et blessant 11 soldats de l'avant-poste.

Une source de sécurité a commenté l'attaque du Hezbollah en déclarant: «Cette escalade démontre la capacité du Hezbollah à se déplacer plus librement le long de la frontière sud.»

«Le Hezbollah est désormais capable de viser des endroits plus profonds en Israël plutôt que de frapper les zones frontalières. Il utilise également de plus en plus de missiles guidés», a ajouté la source.

Le Hezbollah seul à la frontière

Le cheikh Naïm Qassem, chef adjoint du Hezbollah, a déclaré dimanche que le groupe «est convaincu qu'il vaincra Israël, et nous ne sommes pas pressés de le faire».

Par ailleurs, la branche libanaise du Hamas a annoncé lundi «la création et le lancement des avant-gardes du déluge d'Al-Aqsa».

Elle a appelé «les jeunes et les hommes au Liban et en Palestine à se joindre à ce mouvement pour résister à la force d'occupation par les moyens disponibles et légitimes, afin de soutenir la ténacité et la résistance de notre peuple palestinien».

Au début de la confrontation, en octobre, de nombreux groupes libanais et palestiniens ont pris part aux hostilités qui se déroulaient à la frontière libanaise, par l'intermédiaire de membres armés des forces Al-Fajr – l'aile militaire du groupe islamique – ainsi que des ailes militaires du Hamas et du Djihad islamique. Ces groupes se sont toutefois retirés, laissant le Hezbollah combattre seul à partir de la frontière libanaise.

Le rassemblement de Saydet el-Jabal, qui s'oppose au Hezbollah, a déclaré dans un communiqué lundi que «le Liban ne veut pas entrer dans une nouvelle guerre décidée par quelqu'un d'autre».

Le parti, qui comprend un certain nombre de politiciens et de militants publics, estime que le Hezbollah a deux options: «Soit il retourne au Liban et respecte les conditions libanaises – qui sont celles stipulées dans la Constitution, l'accord de Taëf et les résolutions de légitimité internationale 1559, 1701 et 1680 – soit il reste un représentant de l'Iran jusqu'à ce que ce dernier l'abandonne au moment où il est confronté à une menace réelle, comme il l'a fait pour le Hamas lors de la dernière guerre de Gaza.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.