ALGER: Selon une analyse approfondie de Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France en Algérie, publiée dans Le Figaro, la possible visite du président algérien à Paris ne serait pas anodine et comporterait des enjeux significatifs pour les deux nations.
Catherine Nay, journaliste bien informée, évoque une probable visite du président algérien à Paris, confirmée par l'ambassadeur de France à Alger et Gérald Darmanin lors de sa récente visite en novembre.
Malgré les tensions passées, le président français semble persévérer dans son objectif de rapprochement avec l'Algérie. Paris espère le soutien de l'Algérie au Sahel et vise la stabilité du pays pour éviter des situations similaires à celles de la Tunisie ou de la Libye.
D’après l’ancien diplomate, la visite pourrait être perçue «comme malvenue sur le plan intérieur, en pleine discussion sur la loi sur l'immigration.»
Les intérêts de l'Algérie
Selon Driencourt, le président algérien chercherait à obtenir le soutien de Paris pour un second mandat et à garantir la préservation de l'accord franco-algérien de 1968, sujet sensible pour certains prétendants français à la présidence en 2027.
L'analyse de Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France en Algérie, souligne les complexités politiques et diplomatiques entourant cette visite, mettant en lumière les attentes et les risques tant pour la France que pour l'Algérie.
Driencourt a également publié plusieurs écrits portant sur les relations franco algériennes.
Parmi elles, l «'Énigme algérienne» relate ses deux missions diplomatiques successives à Alger entre 2008 et 2012, puis de juillet 2017 à juillet 2020.
En tant que professionnel de la diplomatie, l'auteur offre une perspective informée sur les relations franco-algériennes dans un contexte délicat. Ce livre synthétise son expérience et met en lumière les nuances des relations bilatérales entre la France et l'Algérie pendant cette période.
Cette visite dont la date n’a pas été fixée prévue pour ce printemps et qui a déjà été reportée revêt une importance stratégique pour les deux nations.
En effet, au mois de janvier, le président Algérien Abdelmadjid Tebboune et son homologue français Emmanuel Macron ont convenu de programmer la visite d'État de M. Tebboune en France "pour le mois de mai prochain", lors d'un entretien téléphonique, selon la présidence algérienne.
Les deux présidents ont évoqué "des questions portant sur les relations bilatérales et la visite d'État du président de la République en France, convenant de la programmer pour le mois de mai prochain", a précisé la présidence, dans un communiqué.
Dans un entretien avec l'écrivain algérien Kamel Daoud publié le 11 janvier par l'hebdomadaire Le Point, M. Macron a dit espérer accueillir M. Tebboune en France en 2023 pour poursuivre le travail de mémoire et de réconciliation entre les deux pays.