BRUXELLES: Le procès d'un vaste trafic international de cocaïne et de cannabis, pour lequel plus de 100 personnes ont été renvoyées devant le tribunal de Bruxelles, a été ajourné lundi et l'ouverture des débats est désormais fixée au 18 décembre, a annoncé le tribunal.
Le procès, qui devait s'ouvrir initialement début novembre, avait déjà été repoussé d'un mois à cause d'une demande de récusation des juges du tribunal déposée par plusieurs avocats de la défense.
La requête a été rejetée le 27 novembre par la cour d'appel de Bruxelles mais les avocats disposent de 15 jours pour un éventuel pourvoi en cassation, jusqu'à la semaine prochaine, ce qui explique ce nouveau report.
Il s'agit d'un des plus grands procès jamais organisé en Belgique, fruit d'investigations menées en collaboration avec les autorités allemandes et italiennes.
Il concerne l'importation illicite en Europe, via notamment les ports d'Anvers, Rotterdam, Hambourg et Le Havre, de grandes quantités de cocaïne et de cannabis, acheminées dans des conteneurs en provenance respectivement d'Amérique du Sud et du Maroc.
Les trafiquants présumés ont été confondus en bonne partie grâce à des informations interceptées sur les systèmes de téléphonie cryptés EncroChat et Sky ECC, démantelés en 2020 et 2021 grâce aux efforts conjoints des polices néerlandaise, française et belge.
Un chef présumé albanais, un associé algérien, des exécutants identifiés sur trois continents (Amérique du Sud, Afrique, Europe): les investigations ont mené au renvoi en procès de 124 prévenus et de quatre personnes morales, des sociétés écrans utilisées pour le trafic.
Certains prévenus sont en fuite et seront jugés par défaut. D'autres doivent comparaître libres. La plupart sont en détention préventive en Belgique.
Les faits poursuivis portent sur la période janvier 2017-novembre 2022.
L'accusation dit avoir identifié différents groupes criminels, "structurés, hiérarchisés", présentant entre eux "des liens commerciaux illicites" ou "de connexité".
Il leur est notamment reproché d'avoir exploité ensemble des laboratoires de transformation de la cocaïne découverts sur le territoire belge.
Le procès devrait durer plusieurs mois et un jugement n'est pas attendu avant mi-2024.