BEYROUTH : Des habitants issus d'un clan du nord du Liban ont mis le feu samedi soir à un camp de réfugiés syriens, après une altercation opposant cette famille à des «travailleurs syriens», a rapporté l'agence nationale d'information (ANI).
Le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a confirmé un incendie important dans un camp de la région d'al-Minyeh. Il a également fait état de blessés transférés dans un hôpital des environs, sans toutefois être en mesure de fournir leur nombre exact.
«L'incendie s'est propagé à tous les abris», érigés avec des bâches en plastique et du bois, a indiqué à l'AFP un porte-parole du HCR, Khaled Kabbara, précisant que le camp accueille environ 75 familles.
Le drame a commencé par une «altercation» opposant un membre d'un puissant clan du nord du Liban, Al-Mir, et des «travailleurs syriens», a rapporté l'agence ANI. D'autres jeunes de ce clan sont intervenus et ont «incendié certaines tentes des réfugiés», a-t-elle ajouté.
La défense civile est intervenue pour tenter de maîtriser l'incendie, tandis que l'armée et la police se sont déployées pour rétablir le calme, toujours d'après l'agence.
Une source de sécurité a indiqué à l'AFP que des coups de feu avaient été entendus.
Après avoir dit que l'altercation dans la localité de Bhanine avait commencé alors que les travailleurs syriens réclamaient un salaire que leurs employeurs refusaient de payer, cette source a assuré que, selon les premiers éléments de l'enquête, la dispute aurait été provoquée par le harcèlement subi par une femme Syrienne.
«Certaines familles ont fui les lieux par peur, car il y a aussi eu des bruits d'explosions, causées par la déflagration de bonbonnes de gaz domestiques», a précisé le porte-parole du HCR, qui suit la situation de près en vue d'une prise en charge des réfugiés.
Il a pointé du doigt l'ampleur de l'incendie. «Le bois et le plastique s'enflamment rapidement, imaginez alors avec des bonbonnes de gaz».
Le Liban dit accueillir sur son sol 1,5 million de Syriens, dont près d'un million inscrits auprès de l'ONU comme réfugiés ayant fui le conflit dans leur pays.
Les ONG ne cessent de dénoncer les mesures discriminatoires et les discours de haine dont sont victimes les réfugiés au Liban, où l'immense majorité des partis, mais aussi une partie de l'opinion publique, réclament leur retour en Syrie.
Fin novembre, quelque 270 familles de réfugiés syriens avaient été chassées d'une localité du nord libanais, Bcharré, après une altercation impliquant un ouvrier syrien accusé d'avoir tué un habitant.