La reprise des combats replonge Gaza dans un «cauchemar», dit le chef du CICR

Robert Mardini, directeur général du Comité international de la Croix-Rouge, à Dubaï, aux Émirats arabes unis (Photo, AP).
Robert Mardini, directeur général du Comité international de la Croix-Rouge, à Dubaï, aux Émirats arabes unis (Photo, AP).
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Publié le Samedi 02 décembre 2023

La reprise des combats replonge Gaza dans un «cauchemar», dit le chef du CICR

  • Pour les habitants de Gaza, la reprise des combats les ramène «à la situation cauchemardesque dans laquelle ils se trouvaient avant la trêve»
  • La reprise des combats vendredi menace également l'acheminement de l'aide à Gaza, où environ 80% des habitants ont été déplacés

DUBAI: La reprise des combats dans la bande de Gaza, après une trêve d'une semaine, a replongé le territoire assiégé dans un "cauchemar", a déploré vendredi le chef du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dans un entretien à l'AFP.

"Les gens sont à un point de rupture, les hôpitaux à un point de rupture et toute la bande de Gaza est dans un état très précaire", a regretté Robert Mardini, directeur général du CICR.

Pour les habitants de Gaza, la reprise des combats les ramène "à la situation cauchemardesque dans laquelle ils se trouvaient avant la trêve", a-t-il dit, soulignant "la souffrance, la peur, l'anxiété et les conditions de vie précaires" des 2,4 millions d'habitants du territoire.

Les bombardements de l'armée israélienne dans la bande de Gaza ont repris vendredi après l'expiration d'une trêve entrée en vigueur le 24 novembre, et le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui a pris le pouvoir dans la bande de Gaza en 2007, a déjà fait état d'au moins 32 morts.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a accusé le Hamas d'avoir "violé l'accord" et "tiré des roquettes" vers Israël. Le Jihad islamique, l'autre grand mouvement islamiste de Gaza, a revendiqué des tirs de roquettes.

Défi considérable

"Il n'y a aucun endroit sûr pour les civils" dans la bande de Gaza, a déclaré M. Mardini, soulignant les énormes défis auxquels sont confrontés les établissements de santé et les organisations humanitaires.

"Dans les hôpitaux où travaillent nos équipes, nous avons constaté ces derniers jours l'arrivée de centaines de blessés graves", a-t-il indiqué. "Cet afflux a dépassé la capacité réelle des hôpitaux à recevoir et à traiter les blessés, ce qui représente un défi considérable".

Lors de la trêve, négociée par le Qatar avec le soutien de l'Egypte et des Etats-Unis, 80 otages israéliens et 240 prisonniers palestiniens ont été libérés dans le cadre d'un accord.

"Ces libérations ont eu lieu grâce à la trêve, car certaines conditions doivent être réunies pour cela", a souligné M. Mardini, ajoutant que le CICR est toujours "prêt à faciliter ces libérations".

Selon Israël, environ 240 personnes ont été enlevées et emmenées dans la bande de Gaza lors de l'attaque sanglante perpétrée par le Hamas le 7 octobre. D'après les autorités, 1.200 personnes, en majorité des civils, ont été tuées.

En représailles, Israël, qui a juré d'"anéantir" le Hamas, bombardait sans cesse la bande de Gaza, jusqu'à l'entrée en vigueur de la trêve, et plus de 15.000 personnes ont été tuées dans le territoire palestinien, selon le gouvernement du mouvement islamiste.

La reprise des combats vendredi menace également l'acheminement de l'aide à Gaza, où environ 80% des habitants ont été déplacés et se trouvent confrontés à des pénuries de nourriture, d'eau et d'autres produits de première nécessité.

"Avec la reprise des hostilités, il est probable que moins d'aide parviendra à Gaza", a estimé M. Mardini.

"En plus, les organisations humanitaires, comme le Croissant-Rouge palestinien, le CICR et les agences de l'ONU, verront leurs capacités d'acheminement de l'aide à la population réduites", a-t-il ajouté.


Les Houthis font état de quatre morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis

Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
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  • Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida
  • Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen

SANAA: Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain.

"Le bilan de l'agression américaine qui a visé mardi soir le bâtiment de la gestion de l'eau dans le district d'al-Mansouriyah, dans le gouvernorat de Hodeida, est monté à quatre morts et trois blessés", a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé houthi, Anis Alasbahi.

Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida.

Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen. Les Etats-Unis n'ont pas confirmé avoir mené ces frappes.

Le 15 mars, Washington a annoncé une nouvelle offensive militaire, promettant de recourir à une force écrasante tant que les rebelles continueront de viser des navires circulant sur les routes maritimes clefs de la mer Rouge et du golfe d'Aden.

"Les frappes contre les Houthis ont été incroyablement efficaces", a déclaré mardi la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, précisant qu'il y avait eu "plus de 200 frappes réussies contre les Houthis".

Les frappes américaines visent à neutraliser les menaces des Houthis en mer Rouge, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, où les rebelles yéménites ont mené de nombreuses attaques depuis fin 2023 affirmant s'en prendre à des navires liés à Israël, en solidarité avec les Palestiniens.

Les Houthis ciblent également les navires de guerre américains au large du Yémen. Ils ont affirmé tôt mercredi avoir mené une attaque contre le porte-avions Harry S. Truman, "la troisième en 24 heures", selon leur porte-parole militaire, Yahya Saree.

De leur côté, les Etats-Unis ont annoncé mardi l'envoi d'un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, le Carl Vinson, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région".

Le Pentagone n'a pas précisé de date ni la zone où navigueront les deux groupes aéronavals.

Le président Donald Trump a assuré lundi sur son réseau Truth Social que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran". "Nos attaques continueront jusqu'à ce qu'ils ne soient plus une menace pour la liberté de navigation", a encore écrit le président américain.

 


Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient 

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
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  • Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge
  • Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques

WASHINGTON: Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, a annoncé mardi le porte-parole du ministère de la Défense Sean Parnell, évoquant la protection des flux commerciaux.

Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge. Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques.

Les Houthis visent la navigation commerciale en mer Rouge depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023.

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué.

Le ministère n'a pas précisé où exactement navigueraient les deux groupes aéronavals.

Parallèlement, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a ordonné le déploiement dans la région "d'escadrons additionnels et d'autres actifs aériens qui renforceront nos capacités défensives de soutien aérien", selon M. Parnell.

La marine américaine compte une dizaine de porte-avions.

 


Trump s'entretient avec Sissi des Houthis et de Gaza

L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient". (AFP)
L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient". (AFP)
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  • Lundi, Donald Trump avait assuré que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran", alors que les Etats-Unis ont déjà mené plusieurs frappes contre les rebelles du Yémen
  • Donald Trump a indiqué mardi s'être entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, évoquant un appel téléphonique qui s'est "très bien passé"

WASHINGTON: Donald Trump a indiqué mardi s'être entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, évoquant un appel téléphonique qui s'est "très bien passé".

"Nous avons abordé de nombreux sujets, notamment les progrès militaires considérables que nous avons réalisés contre les Houthis au Yémen qui détruisent les navires", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social.

Il n'a pas précisé quand cet appel a eu lieu.

Lundi, Donald Trump avait assuré que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran", alors que les Etats-Unis ont déjà mené plusieurs frappes contre les rebelles du Yémen.

Rapidement après le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023, les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran et affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens, ont mené des dizaines d'attaques de missiles contre Israël et en mer Rouge - zone essentielle pour le commerce mondial - contre des navires auxquels ils reprochent des liens divers avec Israël.

Le président américain a également dit avoir discuté avec le dirigeant égyptien de "Gaza et des solutions possibles, de l'état de préparation militaire, etc".

Israël a repris sa campagne militaire le 18 mars avec d'intenses bombardements et une nouvelle offensive au sol, rompant deux mois de trêve avec le Hamas, entrée en vigueur le 19 janvier.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien.

L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient".