PARIS: L'OCDE a revu en légère baisse mercredi sa prévision de croissance mondiale cette année à 2,9% et maintenue inchangée celle de l'an prochain, alertant toutefois sur le fait qu'une aggravation du conflit entre Israël et le Hamas risquerait de plomber l'économie.
"Si le conflit devait s'intensifier et s'étendre à l'ensemble de la région, les risques de ralentissement de la croissance et d'augmentation de l'inflation seraient beaucoup plus importants" qu'actuellement, a estimé l'institution basée à Paris dans ses dernières prévisions économiques.
Pour l'heure, les effets de la guerre sur l'économie internationale sont "relativement limités", précise l'Organisation de coopération et de développement économiques qui a revu en baisse de 0,1 point sa prévision de croissance cette année, et maintenu à 2,7% celle de l'an prochain.
Les freins actuels pesant sur l'économie n'ont pas pour cause le Proche-Orient, selon la cheffe économiste de l'institution, Clare Lombardelli, citée dans le rapport de l'OCDE: "le resserrement des conditions financières, la faiblesse des échanges commerciaux et une confiance en berne ont de lourds effets", explique-t-elle.
Toujours élevée, l'inflation devrait elle très progressivement refluer, à 5,3% l'an prochain au sein des pays membres de l'OCDE contre 7,4% cette année. En zone euro, elle devrait s'afficher en 2024 à 2,9% contre 5,5% cette année, et à 2,8% aux Etats-Unis contre 3,9% en 2023.
"Le rythme de croissance est inégal", souligne également Clare Lombardelli: là où les Etats-Unis devraient enregistrer 2,4% et 1,5% de croissance cette année et l'an prochain (+0,2 point par rapport aux précédentes prévisions de septembre), la zone euro atteindra péniblement 0,6% cette année et 0,9% l'an prochain.
La Chine pourrait connaitre de son côté 5,2% de croissance cette année et 4,7% l'an prochain, en hausse de 0,1 point par rapport aux prévisions de septembre, tandis que le Royaume-Uni devrait enregistrer 0,5% de croissance en 2023 et 0,7% en 2024, respectivement en hausse de 0,2 point et en baisse de 0,1 point.
Si la guerre au Proche-Orient s'intensifiait et s'élargissait, l'effet de transmission à l'économie internationale pourrait se faire principalement par le biais des prix du pétrole et du gaz, relève l'OCDE.
Selon elle, une hausse de 10 dollars du prix du baril peut aboutir à une hausse de l'inflation mondiale de 0,2 point la première année et à une baisse de la croissance de 0,1 point.
L'institution ajoute que les échanges commerciaux pourraient être fortement affectés car deux autoroutes internationales du commerce se trouvent dans la zone du conflit, le détroit d'Ormuz et le canal de Suez.