ISTANBUL : Le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, se rendait samedi en Libye, avec des responsables de l'armée, afin d'inspecter les unités militaires turques présentes dans le pays, a rapporté l'agence d'Etat Anadolu.
Cette visite inattendue survient au lendemain de l'appel du maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'est de la Libye, à "chasser l'occupant" turc, alors que des pourparlers sont en cours pour sortir le pays de l'impasse.
La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, et deux autorités s'y disputent le pouvoir : le Gouvernement d'union nationale (GNA) à Tripoli, reconnu par l'ONU et soutenu par la Turquie, et un pouvoir incarné par Khalifa Haftar, soutenu par la Russie et les Emirats arabes unis.
Le soutien turc au GNA, notamment par l'envoi de conseillers militaires et de drones, lui a permis d'infliger une série de défaites aux portes de Tripoli aux forces du maréchal.
Le parlement turc a adopté mardi une motion prolongeant de 18 mois l'autorisation de déployer des militaires en Libye, où l'intervention d'Ankara aux côtés du gouvernement de Tripoli a inversé le cours du conflit.
Le maréchal Haftar a affirmé vendredi qu'il n'y aurait "pas de paix en présence d'un colonisateur sur nos terres", dans un discours à l'occasion du 69e anniversaire de l'indépendance du pays, tandis que le même jour, le chef du GNA, Fayez al-Sarraj, appelait depuis Tripoli ses compatriotes à "tourner la page des désaccords pour aboutir à la stabilité".
Un cessez-le-feu signé en octobre sous l'égide de l'ONU et globalement respecté depuis a permis aux parties rivales de retourner à la table des négociations.