RIYAD: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, est arrivé lundi dans la ville espagnole de Barcelone pour discuter de la guerre entre Israël et le Hamas.
Lors du sommet extraordinaire conjoint arabo-islamique qui s’est tenu récemment à Riyad, le comité ministériel présidé par le prince Faisal a été chargé d’examiner les moyens de mettre fin au conflit à Gaza le plus rapidement possible.
«Les participants à la réunion ont discuté des efforts déployés pour lancer une action internationale efficace afin de mettre fin à la guerre et à la catastrophe humanitaire qu’elle engendre. Ils ont également évoqué l’engagement à protéger les civils et à garantir la mise en œuvre des règles du droit international et du droit humanitaire», peut-on lire dans le communiqué du ministère saoudien des Affaires étrangères publié sur la plate-forme X.
Le prince Faisal et les autres ministres se sont entretenus avec le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albarez, pour discuter de l’évolution de la situation à Gaza et des résultats obtenus jusqu’à présent grâce à la trêve humanitaire et à la libération d’otages israéliens et de prisonniers palestiniens.
«Le seul résultat certain [de la guerre] est davantage de destruction et de radicalisation et l’intensification du conflit au détriment des vies palestiniennes, ainsi que de la sécurité régionale, y compris celle d’Israël. Depuis que cette crise a éclaté, nous condamnons clairement toute forme de ciblage de civils des deux côtés», a souligné le prince Faisal.
Les membres du comité ont insisté sur le retour à la voie d’une paix juste, durable et globale en mettant en œuvre les résolutions internationales relatives à la solution des deux États, et en permettant au peuple palestinien d’obtenir ses droits légitimes à l’établissement d’un État palestinien indépendant et souverain selon les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.
Ils ont par ailleurs réitéré leur appel à la communauté internationale pour qu’elle assume ses responsabilités en rejetant toute forme de sélectivité dans l’application des normes juridiques et morales internationales et en protégeant le peuple palestinien des crimes commis par les forces d’occupation et les milices de colons contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza et en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est.
Quarante-deux délégations devaient se réunir à l’occasion de l’événement organisé par l’Union pour la Méditerranée, dont beaucoup étaient représentées par leurs ministres des Affaires étrangères, notamment l’Arabie saoudite, l’Égypte, la Jordanie, la Turquie, l’Autorité palestinienne, l’Indonésie et la Ligue arabe.
Les membres du comité qui ont participé à la réunion sont le vice-Premier ministre et ministre jordanien des Affaires étrangères et des Expatriés, Ayman al-Safadi, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, le ministre palestinien des Affaires étrangères et des Expatriés, Riad Malki, le ministre des Affaires étrangères turc, Hakan Fidan et le secrétaire général de la Ligue des États arabes, Ahmed Aboul Gheit. (SPA)
L’Espagne est l’un des pays de l’UE qui a demandé à Israël de cesser son offensive, tout en condamnant l’attaque du Hamas.
Lors d’un voyage avec son homologue belge en Israël, dans les Territoires palestiniens et en Égypte la semaine dernière, le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, a indiqué qu’il était temps que la communauté internationale et l’UE reconnaissent un État palestinien. Cette déclaration a incité Israël à convoquer les ambassadeurs belge et espagnol.
La réunion de Barcelone était présidée par le Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, et par le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi.
Israël ne participe pas à la réunion, qui est devenue ces dernières années un forum de coopération entre l’UE et le monde arabe.
La réunion de lundi devait se focaliser sur le rôle de l’Union pour la Méditerranée, quinze ans après sa création, mais elle revêt une nouvelle importance depuis l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre et la guerre d’Israël dans la bande de Gaza qui a suivi.
M. Borrell a affirmé qu’il «regrettait» l’absence d’Israël. Il a réitéré sa condamnation de l’attaque du Hamas, tout en appelant Israël à mettre un terme définitif à son offensive qui, selon lui, a coûté la vie à plus de 5 000 enfants.
«Une horreur ne peut justifier une autre horreur», a poursuivi M. Borrell. «La paix entre Israël et la Palestine est devenue un impératif stratégique pour l’ensemble de la communauté euro-méditerranéenne et au-delà.»
Le ministre jordanien Safadi, qui a déclaré à l’Associated Press (AP) à la veille de l’événement qu’il espérait que les discussions contribueraient à «combler le fossé» entre les pays arabes et européens, a appelé les responsables participant à la réunion à soutenir une solution à deux États qui reconnaîtrait un État palestinien.
«Mes amis, l’Europe a un rôle crucial à jouer», a lancé M. Safadi. «La solution à deux États ne peut plus être un sujet de discussion.»
(Avec AP)
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com