Dublin sous forte présence policière après des émeutes qui ont fait «honte» à l'Irlande

Des ouvriers enlèvent les débris de la route alors que les carcasses des bus brûlés attendent d'être enlevées de la rue O'Connell à Dublin, le 24 novembre 2023, après une nuit de protestations. (Photo Paul Faith AFP)
Des ouvriers enlèvent les débris de la route alors que les carcasses des bus brûlés attendent d'être enlevées de la rue O'Connell à Dublin, le 24 novembre 2023, après une nuit de protestations. (Photo Paul Faith AFP)
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Publié le Samedi 25 novembre 2023

Dublin sous forte présence policière après des émeutes qui ont fait «honte» à l'Irlande

  • Pendant plusieurs heures jeudi soir, près de 500 émeutiers ont incendié des véhicules, pillé et saccagé des commerces et affronté la police, dans un quartier du centre de Dublin où vivent de nombreuses personnes immigrées
  • Ces violences ont éclaté après qu'un homme armé d'un couteau eut agressé plusieurs personnes en début d'après-midi près d'une école à Dublin, faisait quatre blessés, une institutrice et trois enfants

DUBLIN, Irlande : La ville de Dublin était sous haute surveillance policière vendredi soir, avec quelques rares incidents au lendemain d'émeutes d'extrême droite qui ont éclaté après une attaque au couteau et ont fait «honte à l'Irlande», selon son Premier ministre.

Une poignée de personnes ont été arrêtées dans le centre-ville de la capitale irlandaise en début de soirée, a constaté un journaliste de l'AFP, à qui la police a indiqué ne pas s'attendre à de «sérieux incidents».

«Le centre de Dublin est ouvert normalement» avait-elle voulu rassurer sur X (ex-Twitter) plus tôt dans l'après-midi, avec un «plan de maintien de l'ordre renforcé» et le déploiement de deux canons à eau par précaution.

Pendant plusieurs heures jeudi soir, près de 500 émeutiers ont incendié des véhicules, pillé et saccagé des commerces et affronté la police, dans un quartier du centre de Dublin où vivent de nombreuses personnes immigrées.

Ces violences ont éclaté après qu'un homme armé d'un couteau eut agressé plusieurs personnes en début d'après-midi près d'une école à Dublin, faisait quatre blessés, une institutrice et trois enfants.

Une petite de fille de cinq ans était «dans un état critique» vendredi. L'enseignante se trouve dans «un état grave», selon la police.

Également blessé, l'agresseur a été maîtrisé et arrêté sur place, grâce notamment à l'intervention d'un livreur brésilien et d'un Français de 17 ans. Il s'agirait, selon le quotidien Irish Times, d'un homme ayant été naturalisé et vivant en Irlande depuis 20 ans.

Les forces de l'ordre ont imputé cette «extraordinaire explosion de violence» à l'extrême droite, évoquant des rumeurs propagées sur les réseaux sociaux au sujet des origines de l'attaquant, dans un contexte de montée en puissance d'un discours anti-immigration.

- Scènes inédites -

Les émeutiers «affirment défendre les ressortissants irlandais», mais «ils font honte à Dublin, honte à l'Irlande», a fustigé le Premier ministre, Leo Varadkar, ajoutant que les dommages causés aux infrastructures publiques allaient coûter des «dizaines de millions d'euros».

Les forces de l'ordre irlandaises, qui ont évoqué des scènes inédites «depuis des décennies», ont annoncé avoir arrêté 34 personnes. Un couvre-feu a été imposé à certaines d'entre elles, selon des médias irlandais.

Après s'être dit initialement «convaincue qu'il n'y avait pas de lien terroriste», la police s'est montrée plus prudente sur les motivations de l'assaillant, âgé d'une cinquantaine d'années.

Vendredi soir, la ministre de la Justice Helen McEntee a indiqué que les officiers avaient «une ligne d'enquête définie», sans en préciser la nature, et que personne d'autre n'était recherché à ce stade.

Elle a également annoncé qu'un projet de loi sur la vidéosurveillance, qui doit notamment permettre aux policiers d'utiliser des caméras-piétons, ferait l'objet d'un examen accéléré.

Compte tenu de ce qu'elle a qualifié de «défaillances opérationnelles catastrophiques», la cheffe du principal parti d'opposition Sinn Fein, Mary Lou McDonald, a réclamé vendredi la démission de la ministre de la Justice ainsi que du chef de la police irlandaise, mais Helen McEntee s'y est refusée.

- Rumeurs sur les réseaux -

Dans les heures qui ont suivi l'attaque jeudi, plusieurs comptes anti-immigration ont fait circuler sur X la rumeur que l'assaillant était un «immigré illégal» ou un «ressortissant algérien», avec des hashtags comme #Irelandisfull («L'Irlande est pleine») et #IrelandBelongsToTheIrish («L'Irlande appartient aux Irlandais»).

«Dès que la nouvelle de l'attaque est tombée, l'extrême-droite s'est organisée» sur les réseaux sociaux, et des «appels à se rassembler dans le centre-ville ont été lancés - notamment sur Telegram et Twitter - par des figures connues», a souligné Aoife Gallagher, de l'Institute for Strategic Dialogue à Londres.

Avivé par une crise du logement, un discours anti-immigration s'est développé ces dernières années en Irlande. Ces derniers mois, plusieurs manifestations ont eu lieu contre des projets d'hébergement pour demandeurs d'asile.

Selon des chiffres officiels, les demandes d'asile ont été multipliées par plus de 5 en 2022 par rapport à 2021 en Irlande.

«La majorité des Irlandais accueillent favorablement les immigrés (...) mais depuis deux ou trois ans, un mouvement d'extrême droite qui utilise les réseaux sociaux pour répandre la désinformation et la peur à leur sujet a émergé», a indiqué à l'AFP Anne Holohan, professeure associée au Trinity College de Dublin.

L'association contre le racisme INAR a fustigé «les manipulateurs et les opportunistes» qui «profitent de cette période difficile» pour «semer le chaos».

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.