Israël-Hamas: de nouvelles libérations d'otages et de prisonniers attendues

Le 24 novembre 2023, à Baytunia, en Cisjordanie occupée, des prisonniers palestiniens (portant des pull-overs gris) libérés du centre militaire israélien d'Ofer en échange d'otages libérés par le Hamas à Gaza, agitent des drapeaux alors qu'ils sont à bord d'une voiture. (Photo de Jaafar Ashtiyeh AFP)
Le 24 novembre 2023, à Baytunia, en Cisjordanie occupée, des prisonniers palestiniens (portant des pull-overs gris) libérés du centre militaire israélien d'Ofer en échange d'otages libérés par le Hamas à Gaza, agitent des drapeaux alors qu'ils sont à bord d'une voiture. (Photo de Jaafar Ashtiyeh AFP)
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Publié le Samedi 25 novembre 2023

Israël-Hamas: de nouvelles libérations d'otages et de prisonniers attendues

  • Le Qatar doit annoncer samedi combien d'otages et de prisonniers doivent être libérés dans la journée
  • Près d'un hôpital de Petah Tikva, dans la banlieue de Tel-Aviv, des personnes ont applaudi et brandi des drapeaux israéliens àl'approche des deux hélicoptères transportant des otages libérés

JERUSALEM : De nouvelles libérations d'otages du Hamas et de prisonniers palestiniens sont attendues samedi, au deuxième jour de la trêve entre le mouvement islamiste et Israël qui offre un fragile répit aux habitants de Gaza après sept semaines de guerre.

Cette trêve de quatre jours renouvelable, obtenue mercredi par le Qatar avec l'appui des Etats-Unis et de l'Egypte, prévoit la libération de 50 otages retenus dans la bande de Gaza et de 150 Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.

Une vidéo de deux minutes diffusée par le Hamas a montré vendredi des combattants masqués, armés de fusils, portant des treillis militaires et le bandeau vert de la branche armée du mouvement remettre les otages à la Croix-Rouge internationale.

Ces 24 premiers otages (13 Israéliens, dix Thaïlandais et un Philippin) sont ensuite arrivés en Israël via l'Egypte. Israël a de son côté libéré 39 Palestiniens détenus dans ses prisons.

«Ce n'est qu'un début, mais pour l'instant cela se passe bien», a déclaré vendredi le président américain Joe Biden, ajoutant qu'il existe de «vraies chances» de prolonger la trêve. «Ces prochains jours, nous nous attendons à ce que des douzaines d'otages retrouvent leurs familles», a-t-il estimé.

Le Qatar doit annoncer samedi combien d'otages et de prisonniers doivent être libérés dans la journée. Les autorités israéliennes ont indiqué avoir reçu la liste, mais n'en ont précisé ni le nombre ni l'heure prévue de leur libération.

«Il reste approximativement 215 otages dans Gaza», a déclaré le porte-parole de l'armée israélienne Doron Spielman. «Nous ne savons pas, dans de nombreux cas, s'ils sont morts ou vivants», a-t-il ajouté.

Parmi les otages restants se trouvent encore 20 ressortissants thaïlandais, a indiqué samedi le ministère thaïlandais des Affaires étrangères, en espérant qu'ils «seront traités humainement et libérés sains et saufs le plus tôt possible».

- «De retour à la maison» -

A Tel-Aviv, des visages souriants d'otages libérés étaient projetés vendredi soir sur la façade du musée d'Art, avec les mots: «Je suis de retour à la maison». Et près d'un hôpital de Petah Tikva, dans la banlieue de Tel-Aviv, des personnes ont applaudi et brandi des drapeaux israéliens àl'approche des deux hélicoptères transportant des otages libérés.

«Nous sommes très émus», commente Noa Halpern, venue avec sa famille. «Nous souhaitons que tout le monde rentre chez soi sain et sauf».

«Je suis heureux d'avoir retrouvé ma famille. Ressentir de la joie est permis et il est permis de verser une larme. C'est humain», déclare Yoni Asher, qui vient de retrouver son épouse

Doron et ses deux filles de deux et quatre ans, dans une vidéo diffusée par le Forum des familles d'otages.

«Mais je ne fais pas la fête, je ne ferai pas la fête tant que les derniers otages ne seront pas rentrés à la maison», ajoute-t-il.

Son épouse Doron a perdu sa mère lors de l'attaque, et son frère et le compagnon de sa mère sont toujours otages à Gaza. «Des jours difficiles m'attendent encore», dit-il.

L'armée israélienne estime qu'environ 240 personnes ont été enlevées par le Hamas lors de l'attaque sanglante de commandos islamistes en territoire israélien le 7 octobre. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui fait de la libération des otages un préalable à tout cessez-le-feu, s'est dit vendredi déterminé à toutes les ramener en Israël.

Avant les 24 otages libérés vendredi, le Hamas avait déjà relâché quatre personnes, et l'armée israélienne en avait récupéré une autre. Deux autres captifs, dont une soldate, ont été retrouvés morts dans Gaza par les troupes israéliennes.

- Liesse en Cisjordanie -

En Cisjordanie occupée, des scènes de liesse ont accompagné le retour des prisonniers palestiniens libérés par Israël, comme à Beitunia ou plus au nord, dans le camp de réfugiés de Naplouse.

Sous les slogans, au milieu des feux d'artifice, des drapeaux palestiniens et des différents mouvements dont l'étendard vert du Hamas, les détenus libérés embrassent leurs familles et pleurent dans les bras de parents émus.

A Jérusalem-Est, occupée par Israël depuis 1967, toute célébration a en revanche été interdite. Dans la maison familiale du quartier de Beit Hanina, Marah Bakir, 24 ans dont huit passés en prison pour tentative de meurtre sur un garde-frontière israélien, enchaîne les interviews.

«Je suis heureuse mais ma libération s'est faite au prix du sang des martyrs», affirme-t-elle, évoquant les milliers de Palestiniens tués dans les bombardements sur Gaza. «J'ai passé la fin de mon enfance et mon adolescence en prison, loin de mes parents et de leurs câlins, mais c'est comme ça avec un Etat qui nous oppresse et ne laisse aucun de nous tranquilles», ajoute-t-elle.

Selon les autorités israéliennes, 1.200 personnes, en grande majorité des civils, ont été tuées le 7 octobre lors de l'attaque du Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël.

En représailles, Israël a bombardé sans relâche le territoire palestinien et y a lancé le 27 octobre une offensive terrestre afin «d'éliminer» le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007.

Dans la bande de Gaza, 14.854 personnes, parmi lesquelles 6.150 enfants, ont été tuées par les frappes israéliennes, selon le gouvernement du Hamas.

- Embouteillages à Gaza -

La trêve offre un fragile moment de répit aux Gazaouis. Mais le fracas de la guerre a été remplacé par les klaxons des embouteillages et les sirènes des ambulances qui tentent de se frayer un chemin au milieu des déplacés quittant en masse des hôpitaux et des écoles où ils avaient trouvé refuge pour «rentrer chez eux».

Plus de la moitié des logements du territoire ont été endommagés ou détruits, selon l'ONU, et 1,7 million de personnes ont été déplacées, sur les 2,4 millions que compte la bande de Gaza.

A Khan Younès, dans le sud du territoire, un homme âgé passe, un sac sur l'épaule. La voix enrouée, il dit avoir «confiance car c'est la trêve» et rentre enfin «au village», à Khouzaa, le long de la frontière avec Israël.

Autour, des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants marchent, s'entassent dans des voitures ou se laissent porter sur des carrioles.

Mais des tracts lancés depuis les airs par l'armée israélienne préviennent: «la guerre n'est pas encore finie».

L'armée considère que le tiers nord du territoire, où se trouve la ville de Gaza, est une zone de combat et ordonne à tous les civils d'en sortir. «Revenir dans le Nord est interdit et très dangereux!!!», prévient le tract.

Malgré cet avertissement, plusieurs milliers de Palestiniens ont tenté de rejoindre le nord de Gaza vendredi, selon l'agence des Nations unies chargée de la coordination humanitaire (Ocha).

Toujours d'après l'Ocha, au moins une personne a été tuée et plusieurs dizaines blessées dans des incidents avec les forces israéliennes, qui ont ouvert le feu et lancé des gaz lacrymogènes sur des Palestiniens se dirigeant vers le nord.

La trêve doit en outre permettre l'entrée d'un plus grand nombre de convois d'aide humanitaire dans la bande de Gaza, soumise à un blocus israélien depuis l'arrivée au pouvoir du Hamas en 2007 et en état de «siège complet» depuis le 9 octobre, Israël ayant coupé l'approvisionnement en eau, en nourriture, en électricité, en médicaments et en carburant.

Vendredi, 200 camions chargés d'aide sont entrés à Gaza, selon le service du ministère de la Défense israélien chargé des affaires civiles à Gaza. Il s'agit du «plus gros convoi humanitaire» depuis le début de la guerre, a souligné l'Ocha.


Liban: une "série" de frappes israéliennes dans le sud, selon l'agence officielle

Cette photo prise dans la région de Marjeyoun, au sud du Liban, montre la fumée qui s'échappe du site des frappes aériennes israéliennes sur les collines du village de Nabatiyeh, au sud du Liban, le 8 mai 2025. (AFP)
Cette photo prise dans la région de Marjeyoun, au sud du Liban, montre la fumée qui s'échappe du site des frappes aériennes israéliennes sur les collines du village de Nabatiyeh, au sud du Liban, le 8 mai 2025. (AFP)
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  • L'agence de presse officielle libanaise a fait état d'une "série" de frappes israéliennes jeudi dans le sud du Liban, en dépit du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah

BEYROUTH: L'agence de presse officielle libanaise a fait état d'une "série" de frappes israéliennes jeudi dans le sud du Liban, en dépit du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah.

"Une série de frappes israéliennes" a visé le secteur de Nabatiyé, à une dizaine de kilomètres de la frontière, a rapporté l'agence Ani.

Des médias locaux ont indiqué que les raids avaient touché des secteurs montagneux éloignés des zones d'habitation.

L'Ani a fait état "d'énormes explosions... ayant résonné dans la plupart des zones de Nabatiyé et du sud", provoquant "terreur et panique" parmi les habitants, qui se sont précipités pour aller chercher leurs enfants à l'école, tandis que des ambulances se dirigeaient vers les zones touchées.

Un photographe de l'AFP a vu de la fumée s'élever des collines de la région.

"On a entendu une forte explosion, environ dix frappes consécutives", a déclaré à l'AFP Jamal Sabbagh, un médecin de 29 ans qui effectuait des examens de santé auprès d'écoliers près de la ville de Nabatiyé.

"Certains enfants ont eu peur et il y avait de la panique, les enseignants étaient aussi effrayés", a-t-il confié.

Mercredi, une frappe israélienne à Saïda, également dans le sud du pays, avait tué un commandant du mouvement islamiste palestinien Hamas, allié du Hezbollah libanais.

Israël est en guerre contre le Hamas depuis que le mouvement palestinien a mené une attaque sans précédent dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, déclenchant une offensive israélienne dévastatrice dans la bande de Gaza.

Le Hezbollah, groupe armé libanais soutenu par l'Iran, avait alors ouvert un front contre Israël en tirant des roquettes à partir du sud du Liban, affirmant agir en soutien aux Palestiniens.

Israël a mené entre septembre et novembre 2024 de violents bombardements sur le Liban, principalement contre les bastions du Hezbollah.

Un cessez-le-feu est entré en vigueur le 27 novembre mais l'armée israélienne mène régulièrement depuis cette date des attaques au Liban, disant viser combattants et infrastructures du Hezbollah, très affaibli par la guerre.

Le Liban presse notamment les Etats-Unis et la France, garants de l'accord de cessez-le-feu, de contraindre Israël à cesser ses attaques et se retirer des cinq positions frontalières dans lesquels il s'est maintenu.

Beyrouth assure respecter ses engagements et accuse Israël de violer le cessez-le-feu.


Trump à Riyad: un forum économique au centre de toutes les attentions

Le président américain Donald Trump devrait arriver à Riyad le 13 mai (Agence de presse saoudienne).
Le président américain Donald Trump devrait arriver à Riyad le 13 mai (Agence de presse saoudienne).
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  • Des magnats de l'économie américaine, des ministres saoudiens et des chefs d'entreprise participeront à un événement sur invitation à Riyad
  • Selon l’invitation, le forum vise à «approfondir l’engagement, ouvrir de nouvelles perspectives d’investissement et réaffirmer le partenariat économique historique

RIYAD: À l’approche de la visite du président américain Donald Trump, l’Arabie saoudite s’apprête à accueillir, le 13 mai prochain, un Forum d’investissement saoudo-américain très attendu, organisé sur invitation uniquement au Ritz-Carlton de Riyad.

Alors que la visite présidentielle attire l’attention internationale, les projecteurs se tournent vers cet événement économique majeur qui réunira quelque 15 ministres et hauts responsables saoudiens, ainsi que les dirigeants de grands projets et entreprises du Royaume. En parallèle, plusieurs figures emblématiques de l’économie américaine y sont attendues, selon des médias américains: Elon Musk, Mark Zuckerberg, Larry Fink, mais aussi Sam Altman (OpenAI), Jane Fraser (Citigroup), Kelly Ortberg (Boeing) et David Sacks, conseiller à la Maison Blanche sur l’IA et les crypto-monnaies.

Selon l’invitation, le forum vise à « approfondir l’engagement, ouvrir de nouvelles perspectives d’investissement et réaffirmer notre partenariat économique historique».

Si la coopération militaire et sécuritaire reste un pilier des relations bilatérales, cette rencontre devrait surtout marquer un tournant vers de nouveaux secteurs de collaboration, dans un esprit d’échanges économiques à double sens.

Des accords seront signés qui couvrent des secteurs tels que l'intelligence artificielle, la technologie et la coopération en matière de soins de santé, et leur valeur atteindra probablement au moins 600 milliards de dollars (1 dollar = 0,88 euro) – un objectif fixé par le prince héritier Mohammed ben Salmane en janvier, lorsqu'il est devenu le premier dirigeant étranger à s'entretenir avec le président Trump après le retour de ce dernier à la Maison-Blanche.

S'exprimant cette semaine depuis l'Institut Milken à Los Angeles, le ministre saoudien de l'Investissement, Khalid al-Falih, a souligné l'importance stratégique des États-Unis pour le Royaume, saluant leur position unique sur la scène mondiale.
«Il n’existe aucun concurrent proche des États-Unis, que ce soit en matière de profondeur des marchés de capitaux, de leur ampleur ou de leur capacité d’innovation», a-t-il déclaré.

Arab News participera aux tables rondes et couvrira en direct les temps forts du forum d’investissement prévu la semaine prochaine à Riyad.

Le président Trump est attendu à Riyad le 13 mai, où il prendra part le lendemain à un sommet avec les dirigeants du Golfe. Il poursuivra ensuite sa tournée régionale en se rendant à Doha le 14 mai, avant de clore son premier déplacement officiel à l’étranger de ce second mandat à Abou Dhabi, le 15 mai.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Arabie saoudite condamne fermement le projet israélien d’annexer Gaza

Des Palestiniens récupèrent des effets personnels dans une école servant d’abri à des déplacés, visée à deux reprises par des frappes israéliennes mardi, ayant fait plus de 25 morts. (AP)
Des Palestiniens récupèrent des effets personnels dans une école servant d’abri à des déplacés, visée à deux reprises par des frappes israéliennes mardi, ayant fait plus de 25 morts. (AP)
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  • Les autorités israéliennes ont approuvé lundi des plans visant à prendre le contrôle de territoires et à déplacer de force la population
  • Le ministère des Affaires étrangères du Royaume condamne fermement les violations du droit international par Israël

RIYAD: Le ministère saoudien des Affaires étrangères a «catégoriquement rejeté» les plans d'Israël visant à étendre ses opérations militaires à Gaza et à prendre le contrôle du territoire.

Le ministère a également «condamné fermement les violations israéliennes continues du droit international et du droit humanitaire international».

Les autorités israéliennes ont approuvé, lundi, une nouvelle opération terrestre visant à prendre le contrôle de certaines parties de Gaza, à déplacer de force les Palestiniens dans le sud du territoire et à contrôler la distribution de l'aide humanitaire. L'armée israélienne fait appel à des dizaines de milliers de soldats de réserve.

L'annonce a suscité une large condamnation internationale. Le ministère saoudien des Affaires étrangères a déclaré qu'il s'opposait fermement à toute tentative d'expansion des colonies israéliennes dans les territoires palestiniens occupés et a souligné l'importance de tenir Israël pour responsable de ses manquements aux résolutions internationales.

Le Royaume continue d'apporter «un soutien indéfectible à la cause palestinienne, conformément à la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant selon les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale», a ajouté le ministère.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com