Les États-Unis sont complices du «nettoyage ethnique» des Palestiniens à Gaza, selon un ex-dirigeant du Fatah

L'ancien dirigeant du Fatah Mohammed Dahlan lors d'une interview avec Hadley Gamble pour le magazine Time (Capture d'écran, X/@_HadleyGamble).
L'ancien dirigeant du Fatah Mohammed Dahlan lors d'une interview avec Hadley Gamble pour le magazine Time (Capture d'écran, X/@_HadleyGamble).
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Publié le Lundi 20 novembre 2023

Les États-Unis sont complices du «nettoyage ethnique» des Palestiniens à Gaza, selon un ex-dirigeant du Fatah

  • Mohammed Dahlan a reproché à la Maison Blanche et à l'administration du président Joe Biden de ne pas avoir exigé de cessez-le-feu
  • Il a également accusé le secrétaire d'État, Antony Blinken, de faire de la guerre à Gaza un conflit religieux

LONDRES: L'ancien dirigeant du Fatah Mohammed Dahlan a condamné les États-Unis comme étant complices du «nettoyage ethnique» des Palestiniens de Gaza, lors d'une interview avec Hadley Gamble pour le magazine Time.

Il a également reproché à la Maison Blanche et à l'administration Biden de ne pas avoir exigé de cessez-le-feu et a déclaré que l'histoire jugerait les États-Unis comme ayant provoqué une escalade du conflit.

«(Biden) participe à la guerre, il a donné au Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, l'autorisation de tuer des enfants», a-t-il affirmé.

«Aujourd'hui, lui et son secrétaire d'État ont autorisé Netanyahou à prendre d'assaut l'hôpital Al-Shifa, car il s'agissait d'un quartier général. Quel quartier général?»

«Ils pensent que le Hamas est comme le commandement central de l'armée américaine, qu'ils ont une direction et qu'ils sont assis sous un hôpital. Ce sont les États-Unis qui ont donné le feu vert à ce crime», a-t-il ajouté.

Dans un clip diffusé sur X par Mme Gamble dimanche, M. Dahlan a également accusé le secrétaire d'État, Antony Blinken, de faire de la guerre à Gaza un conflit religieux.

Lorsque nous voyons le secrétaire d'État américain se lever pour dire «Je suis venu ici, non pas en tant que secrétaire d'État américain, mais en tant que Juif», demandez-vous à (Oussama) ben Laden et à ses semblables de se lever et de dire «Nous sommes avec les musulmans» et de transformer ce conflit national en un conflit religieux?

«Les Américains aiment-ils cela? Non. L'administration américaine est entièrement complice de ce crime», a-t-il ajouté.

Selon M. Dahlan, les dirigeants des pays européens, dont la France et le Royaume-Uni, le sont également, «à des degrés différents», pour ne pas avoir agi contre les actions israéliennes dans la bande de Gaza.

Dans l'intégralité de l'entretien, l'ancien dirigeant du Fatah, évincé lors des élections de 2006 à Gaza, a indiqué à Mme Gamble que les bombardements intensifs d'Israël formaient la prochaine génération de militants palestiniens. Il a ajouté que les actions menées par Israël à Gaza risquaient de condamner les citoyens israéliens à une insécurité durable.

Parlant des militaires israéliens qui se «vantent» de leurs victoires sur les bâtiments et qui se vengent des civils palestiniens, il a posé la question suivante: «Si Israël, un pays stable, envisage de se venger, qu'attendez-vous des enfants qui se trouvent actuellement à l'hôpital Al-Shifa lorsqu'ils seront adultes?»

Résistance en Cisjordanie

Interrogé par Mme Gamble pour savoir s'il condamnait le Hamas pour les attaques du 7 octobre contre Israël, M. Dahlan a répondu que les Palestiniens n'étaient pas des «bellicistes» et qu'ils se défendraient «courageusement» jusqu'au bout.

«Nous ne sommes pas ceux qui appellent à tuer les autres, mais si les autres viennent pour nous tuer, nous avons le droit de nous défendre», a-t-il affirmé.

Pour M. Dahlan, toute paix réussie entre Israël et ses voisins arabes dépend entièrement d'une résolution adéquate de la situation des Palestiniens.

«Aucune paix ne peut réussir avec un pays arabe sans les droits des Palestiniens. C'est le résultat du 7 octobre et des années précédentes. Nous l'avons compris, mais cela n'intéressait pas les autres», a-t-il déclaré.

«Je pense que si Israël fait la paix avec le monde entier et ne fait pas la paix avec le peuple palestinien, il n'aura pas de sécurité... Il ne parviendra pas à la stabilité. Il ne l'obtiendra pas.»

«Il ne verra pas le peuple palestinien céder à sa volonté. Au contraire, nous entrerons dans un cycle continu de résistance sans fin», a-t-il ajouté.

À la question de savoir si l'attaque du Hamas en valait la peine, compte tenu du nombre de Palestiniens qui souffrent des représailles israéliennes, M. Dahlan a répondu en disant à Mme Gamble qu'elle n'avait jamais vécu sous l'occupation.

Il a prédit que les Palestiniens vivant en Cisjordanie opposeraient une plus grande résistance.

«L'occupation vous détruit de l'intérieur, elle vous empêche de lire librement, elle vous empêche d'aller à l'université librement, elle vous empêche de vous marier si l'un d'entre vous vit à Gaza et l'autre en Cisjordanie, elle vous impose beaucoup de choses que vous ne connaissez pas, nous le savons et nous l'avons vécu», a-t-il expliqué.

«Cette conflagration n'en est que le résultat naturel, la prochaine conflagration se produira en Cisjordanie», a-t-il averti.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient 

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
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  • Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge
  • Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques

WASHINGTON: Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, a annoncé mardi le porte-parole du ministère de la Défense Sean Parnell, évoquant la protection des flux commerciaux.

Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge. Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques.

Les Houthis visent la navigation commerciale en mer Rouge depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023.

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué.

Le ministère n'a pas précisé où exactement navigueraient les deux groupes aéronavals.

Parallèlement, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a ordonné le déploiement dans la région "d'escadrons additionnels et d'autres actifs aériens qui renforceront nos capacités défensives de soutien aérien", selon M. Parnell.

La marine américaine compte une dizaine de porte-avions.

 


Trump s'entretient avec Sissi des Houthis et de Gaza

L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient". (AFP)
L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient". (AFP)
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  • Lundi, Donald Trump avait assuré que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran", alors que les Etats-Unis ont déjà mené plusieurs frappes contre les rebelles du Yémen
  • Donald Trump a indiqué mardi s'être entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, évoquant un appel téléphonique qui s'est "très bien passé"

WASHINGTON: Donald Trump a indiqué mardi s'être entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, évoquant un appel téléphonique qui s'est "très bien passé".

"Nous avons abordé de nombreux sujets, notamment les progrès militaires considérables que nous avons réalisés contre les Houthis au Yémen qui détruisent les navires", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social.

Il n'a pas précisé quand cet appel a eu lieu.

Lundi, Donald Trump avait assuré que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran", alors que les Etats-Unis ont déjà mené plusieurs frappes contre les rebelles du Yémen.

Rapidement après le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023, les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran et affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens, ont mené des dizaines d'attaques de missiles contre Israël et en mer Rouge - zone essentielle pour le commerce mondial - contre des navires auxquels ils reprochent des liens divers avec Israël.

Le président américain a également dit avoir discuté avec le dirigeant égyptien de "Gaza et des solutions possibles, de l'état de préparation militaire, etc".

Israël a repris sa campagne militaire le 18 mars avec d'intenses bombardements et une nouvelle offensive au sol, rompant deux mois de trêve avec le Hamas, entrée en vigueur le 19 janvier.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien.

L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient".

 


Gaza: le ministère de la Santé du Hamas annonce 1.042 morts depuis la reprise des frappes israéliennes

 Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien, dont 41 au cours des dernières 24 heures. (AFP)
Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien, dont 41 au cours des dernières 24 heures. (AFP)
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  • Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées
  • Le ministère ajoute dans un communiqué que les bombardements et l'offensive au sol d'Israël ont également fait 2.542 blessés depuis le 18 mars

GAZA: Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien, dont 41 au cours des dernières 24 heures.

Le ministère ajoute dans un communiqué que les bombardements et l'offensive au sol d'Israël ont également fait 2.542 blessés depuis le 18 mars, et que le bilan total depuis le début de la guerre, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, se monte désormais à 50.399 morts dans la bande de Gaza.