L'homme qui raconte la guerre à Gaza aux Israéliens

Le porte-parole de l'armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari (Photo, AFP).
Le porte-parole de l'armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Lundi 20 novembre 2023

L'homme qui raconte la guerre à Gaza aux Israéliens

  • Daniel Hagari, porte-parole de l'armée, est devenu le visage de la guerre menée contre le Hamas dans la bande de Gaza en Israël
  • Son récit quotidien des opérations menées par l'armée contre le mouvement islamiste palestinien est devenu un rituel suivi par la presse internationale

JERUSALEM: Tous les soirs depuis le 7 octobre, sa silhouette vêtue de kaki apparaît sur les écrans des Israéliens: Daniel Hagari, porte-parole de l'armée, est devenu le visage de la guerre menée contre le Hamas dans la bande de Gaza.

Son récit quotidien des opérations menées par l'armée contre le mouvement islamiste palestinien est devenu un rituel suivi par la presse internationale et des millions d'Israéliens: une allocution filmée d'une vingtaine de minutes suivie des questions de la presse.

Dans un conflit où, plus peut-être que partout ailleurs, les images et les mots ont pris une place prépondérante, chaque intervention de Daniel Hagari est scrutée à la loupe.

Se retrouver sous le feu des projecteurs semblait contre-nature pour cet ancien commando marine, ayant servi puis dirigé l'unité d'élite Shayetet 13, l'une des plus secrètes de l'armée, réputée pour ses opérations à haut risque de contre-terrorisme et de sabotage.

En 2020, ses services lui avaient même valu une citation. Face aux médias, l'officier de 47 ans mène une mission tout aussi délicate.

Il doit rassurer une opinion publique traumatisée par les attaques du Hamas. Et convaincre une communauté internationale inquiète, voire outrée par le drame humain qui se déroule dans la bande de Gaza, depuis qu'Israël a entrepris de bombarder en retour le territoire pour "éradiquer" le mouvement islamiste palestinien.

«Confiance»

C'est donc bien à Daniel Hagari qu'est revenu, le 7 octobre, la charge d'annoncer aux Israéliens l'impensable, survenu dans le sud du pays quelques heures plut tôt, quand les combattants du Hamas ont franchi la barrière séparant Israël de Gaza, provoqué un bain de sang et kidnappé quelque 240 personnes.

Une attaque sans précédent depuis la création de l'Etat d'Israël en 1948, qui a fait 1.200 morts, en majorité des civils tués ce jour-là, selon les autorités israéliennes.

Lors de sa prise de fonction, fin mars, le porte-parole s'était fixé un objectif titanesque: "renforcer la confiance du public dans l'armée israélienne et sa légitimité internationale".

Sur la scène nationale, le pari semble gagné.

Selon un récent sondage de l'université Bar-Ilan de Tel-Aviv, 73,7% des personnes interrogées estiment que le porte-parole des forces de défense israéliennes, est la source d'information la plus fiable sur le conflit.

Ils sont moins de 4% à désigner le Premier ministre, Benjamin Netanyahou.

Le contre-amiral à la posture un peu raide, béret coincé sous l'épaulière, "comble un vide", estime Jérôme Bourdon, sociologue et professeur de l'université de Tel-Aviv.

"Dans un contexte où la capacité de l'Etat à communiquer avec ses propres citoyens est réduite à néant car l'Etat fonctionne très mal, il porte la voix d'une institution dont les Israéliens ont l'impression qu'elle tient le coup".

Il est également connecté hors de la sphère militaire, après être passé par le cabinet de deux anciens chefs d'état major de l'armée israélienne qui se sont lancés en politique, notamment Benny Gantz, aujourd'hui membre du cabinet de guerre.

Cartes et photos satellite

Son parcours lui a "permis de travailler avec le gouvernement, la Knesset (le Parlement), la presse étrangère", notait récemment dans le journal Haaretz un de ces prédécesseurs, Avi Benayahou.

Mais au-delà d'Israël, Daniel Hagari en appelle aussi "aux yeux du monde", qu'il veut convaincre que le Hamas fait une "utilisation cynique des hôpitaux de Gaza pour dissimuler son infrastructure terroriste". Et que les frappes d'Israël, qui ont tué 12.300 personnes selon le gouvernement du Hamas, en majorité des civils, sont légitimes.

Cartes, images satellites, enregistrements sonores, vidéos: le porte-parole déploie chaque soir une panoplie d'outils pour appuyer son propos.

Le 14 novembre, il a même remis la tenue de combat pour se présenter, arme à l'épaule, sur le théâtre des combats à Gaza. Le but: présenter le sous-sol d'un hôpital de la ville qui aurait été utilisé par le Hamas pour cacher des armes et sans doute détenir des otages.

Mais un profond "décalage" demeure dans la réception de cette communication dans le pays et à l'étranger, note Jérôme Bourdon: "Des arguments qui portent parfaitement (en Israël) ne sont pas crus ou paraissent un peu dérisoires à l'étranger".


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Short Url
  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Short Url
  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Short Url
  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.