Le Canadien qui a fauché une famille musulmane en 2021 reconnu coupable de meurtres

La famille et les amis de la famille Afzaal, dont Tabinda Bukhari, avant gauche, la mère de Madiha Salman, quittent la Cour supérieure de justice après qu'un verdict dans le procès pour meurtre de Nathaniel Veltman ait été rendu, le jeudi 16 novembre 2023, à Windsor, Canada (La Presse canadienne via AP).
La famille et les amis de la famille Afzaal, dont Tabinda Bukhari, avant gauche, la mère de Madiha Salman, quittent la Cour supérieure de justice après qu'un verdict dans le procès pour meurtre de Nathaniel Veltman ait été rendu, le jeudi 16 novembre 2023, à Windsor, Canada (La Presse canadienne via AP).
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Publié le Vendredi 17 novembre 2023

Le Canadien qui a fauché une famille musulmane en 2021 reconnu coupable de meurtres

  • Le Canadien Nathaniel Veltman, décrit comme un suprémaciste blanc, a été reconnu jeudi coupable de meurtres
  • Nathaniel Veltman avait plaidé non coupable à l'ouverture de son procès début septembre, arguant qu'il était dans un «état second» ce jour-là

MONTRÉAL: Le Canadien Nathaniel Veltman, décrit comme un suprémaciste blanc, a été reconnu jeudi coupable de meurtres pour avoir délibérément foncé avec sa camionnette sur une famille musulmane en juin 2021 près de Toronto.

Après dix semaines de procès, un jury a jugé l'homme, aujourd'hui âgé de 22 ans, coupable de quatre meurtres et d'une tentative de meurtre dans ce procès historique concernant l'une des attaques islamophobes les plus meurtrières du Canada.

Nathaniel Veltman avait plaidé non coupable à l'ouverture de son procès début septembre, arguant qu'il était dans un "état second" ce jour-là.

Le 6 juin 2021, il avait fauché cinq membres de la famille Afzaal à London, dans la province de l'Ontario, tuant les deux parents, une fille de 15 ans et la grand-mère. Seul le garçon de neuf ans, grièvement blessé, a survécu.

C'est la première fois dans un procès au Canada que l'accusation de terrorisme est évoquée pour parler d'un homme adepte des théories de la suprématie blanche.

Pour autant, le jury -- qui a mis moins de six heures pour délibérer -- n'a pas évoqué cette notion de terrorisme en rendant son verdict.

Pendant le procès, le procureur a expliqué que Nathaniel Veltman, adepte des théories de la suprématie blanche, voulait tuer des musulmans pour répandre la peur.

Il a rappelé que M. Veltman avait rédigé un "manifeste terroriste" dans lequel il prônait le nationalisme blanc et décrivait sa haine des musulmans.

"Nathaniel Veltman avait un message pour les musulmans. Ce message était fort, ce message était brutal et ce message était terrifiant: +Quittez ce pays ou vous et vos proches pourriez être les prochains+", a déclaré le procureur Fraser Ball en conclusion de ce procès historique.

L'accusé s'était par ailleurs "habillé comme un soldat", avec un gilet pare-balles et un casque. "Il cherchait des musulmans à tuer", a-t-il conclu.

«Envoyer un message fort»

Ce dernier, qui n'avait pas de casier judiciaire auparavant et aucune affiliation connue avec une organisation extrémiste, a expliqué qu'il s'agissait d'un geste politique car il voulait "envoyer un message fort" contre l'immigration.

Mais l'avocat de la défense a contesté la notion de préméditation: "Lorsqu'il quitte son appartement le soir du 6 juin, il n'avait pas de plan", a plaidé Christopher Hicks.

Il a également insisté sur les troubles mentaux de l'accusé, qui par ailleurs avait consommé des champignons hallucinogènes.

Après l'annonce du verdict, Christopher Hicks a précisé que son client était sous le choc de la décision mais il n'a pas précisé s'il ferait appel.

Pour les familles des victimes, le verdict apporte "un peu de réconfort", a déclaré Tabinda Bukhari, la mère de l'une d'entre elles. Même si "le chagrin, le traumatisme et le vide irremplaçable laissés par la perte de plusieurs générations nous ont profondément marqués".

"Le verdict d'aujourd'hui est une étape monumentale dans la lutte contre la haine et l'islamophobie. Il crée un précédent contre le terrorisme nationaliste blanc", a estimé Abdul Fattah Twakkal, l'imam de la mosquée de London.

Se disant "soulagé", le Conseil national des musulmans canadiens (NCCM), a rappelé que cet "attentat" avait "changé la relation des musulmans canadiens avec leur pays", et qu'il fallait réfléchir à "la violence islamophobe qui s'est emparée du Canada".

Une audience de détermination de la peine aura lieu le 1er décembre.

En 2021, le Premier ministre Justin Trudeau avait rapidement dénoncé "une attaque terroriste motivée par la haine", promettant notamment de renforcer la lutte contre les groupes extrémistes.

Cette tuerie a constitué l'une des attaques les plus meurtrières contre des musulmans au Canada avec la fusillade de la mosquée de Québec, qui avait fait six morts en 2017. L'auteur de la fusillade, un suprémaciste canadien, n'avait pas été inculpé d'acte de terrorisme.


HRW exhorte le Royaume-Uni à abandonner son recours contre le mandat d'arrêt de la CPI visant Netanyahu

Rishi Sunak, ex-Premier ministre britannique, avait contesté cette année les mandats d'arrêt émis par la Cour contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Gallant. (AP)
Rishi Sunak, ex-Premier ministre britannique, avait contesté cette année les mandats d'arrêt émis par la Cour contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Gallant. (AP)
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  • La directrice britannique de l'organisation juge "absolument crucial" que le nouveau gouvernement "honore ses engagements"
  • La CPI cherche à arrêter le Premier ministre et le ministre de la Défense israéliens

LONDRES: Human Rights Watch (HRW) appelle le nouveau gouvernement britannique à renoncer au recours juridique du pays contre les mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) visant des dirigeants israéliens.

L'ancien Premier ministre Rishi Sunak avait contesté plus tôt cette année l'émission par la Cour de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Gallant.

Selon The Guardian, Karim Khan, procureur en chef de la CPI, a déclaré qu'il existait des motifs crédibles pour tenir les deux dirigeants responsables de crimes contre l'humanité.

Yasmine Ahmed, directrice de HRW au Royaume-Uni, insiste sur l'importance "cruciale" pour le nouveau Premier ministre Keir Starmer de retirer le recours contre la CPI.

Il y a deux semaines, The Guardian annonçait que le nouveau gouvernement envisageait d'abandonner l'affaire. 

Des diplomates britanniques ont ensuite démenti ces rumeurs, affirmant que la décision était "toujours à l'étude".

Le gouvernement a jusqu'au 26 juillet pour décider de la poursuite ou non du recours, selon les règles de la CPI.

Ahmed a déclaré que le gouvernement travailliste devait adopter un "réalisme progressiste", concept proposé par le nouveau ministre des Affaires étrangères David Lammy.

Elle s'interroge: "Le gouvernement britannique sera-t-il assez mûr pour respecter ses propres déclarations sur le droit international et l'ordre mondial en retirant sa demande d'intervention dans l'affaire de la CPI? Nous verrons si les actes suivront les paroles."
"Le monde auquel ils font face est d'une complexité inouïe. Nous assistons à des crises d'une ampleur sans précédent depuis des décennies", ajoute-t-elle.

Ahmed salue la décision du Labour de reprendre le financement britannique de l'UNRWA, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens.

Cette décision laisse les États-Unis seuls à ne pas avoir repris le financement de l'UNRWA après le boycott controversé de l'agence plus tôt cette année.

"Nous ne pouvons pas promouvoir un ordre international fondé sur des règles si nous ne l'appliquons pas nous-mêmes", conclut Ahmed. "Nous devons donner au (gouvernement) l'opportunité d'être à la hauteur de sa rhétorique."


Gaza: Kamala Harris promet de ne pas «  rester silencieuse  » après sa rencontre avec Netanyahu

Loin des habitudes du président sortant Joe Biden, qui privilégie avec Israël les pressions en coulisses, la vice-présidente a déclaré, après avoir rencontré M. Netanyahu, qu'il était temps de mettre un terme à la guerre "dévastatrice". (AFP)
Loin des habitudes du président sortant Joe Biden, qui privilégie avec Israël les pressions en coulisses, la vice-présidente a déclaré, après avoir rencontré M. Netanyahu, qu'il était temps de mettre un terme à la guerre "dévastatrice". (AFP)
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  • "Ce qui s'est passé à Gaza au cours des neuf derniers mois est dévastateur"
  • L'ex-sénatrice, âgée de 59 ans et engagée dans la course à la Maison Blanche après le retrait de Joe Biden le week-end dernier, a expliqué avoir insisté auprès de M. Netanyahu sur la situation désastreuse lors de cette rencontre "franche"

WASHINGTON: Kamala Harris a donné jeudi le signal d'un possible changement majeur dans la politique américaine à l'égard de Gaza, promettant de ne pas rester "silencieuse" face aux souffrances des civils et insistant sur la nécessité de conclure un accord de paix sans tarder.

Loin des habitudes du président sortant Joe Biden, qui privilégie avec Israël les pressions en coulisses, la vice-présidente a déclaré, après avoir rencontré M. Netanyahu, qu'il était temps de mettre un terme à la guerre "dévastatrice".

"Ce qui s'est passé à Gaza au cours des neuf derniers mois est dévastateur", a-t-elle déclaré, évoquant les "enfants morts" et les "personnes désespérées et affamées fuyant pour se mettre à l'abri".

"Nous ne pouvons pas détourner le regard de ces tragédies. Nous ne pouvons pas nous permettre de devenir insensibles à la souffrance et je ne resterai pas silencieuse", a-t-elle ajouté devant la presse.

L'ex-sénatrice, âgée de 59 ans et engagée dans la course à la Maison Blanche après le retrait de Joe Biden le week-end dernier, a expliqué avoir insisté auprès de M. Netanyahu sur la situation désastreuse lors de cette rencontre "franche".

Elle lui a demandé de conclure un accord de cessez-le-feu et de libération des otages avec le Hamas afin de mettre fin à la guerre déclenchée par l'attaque du mouvement palestinien contre Israël le 7 octobre.

"Comme je viens de le dire au Premier ministre Netanyahu, il est temps de conclure cet accord", a-t-elle déclaré.

Mme Harris a également appelé à la création d'un Etat palestinien, à laquelle s'oppose le Premier ministre israélien.

Un discours qui tranche avec l'image de grande cordialité affichée par Joe Biden et Benjamin Netanyahu plus tôt dans la journée, même si les deux hommes entretiennent des relations notoirement compliquées.

Le président américain a d'ailleurs lui aussi appelé Benjamin Netanyahu à "finaliser" l'accord de cessez-le-feu pour permettre de "ramener les otages chez eux" et de "mettre durablement un terme à la guerre", selon un compte-rendu de leur rencontre diffusé par la Maison Blanche.

Rencontre avec Trump

Pour la fin de son voyage outre-Atlantique, M. Netanyahu se rendra vendredi en Floride, à l'invitation de Donald Trump qu'il a longuement remercié dans son discours devant les élus à Washington.

Jeudi matin, l'ancien président républicain a exhorté Israël à "terminer" rapidement sa guerre à Gaza, avertissant que son image mondiale était en train de se ternir.

"Il faut en finir rapidement. Cela ne peut plus durer. C'est trop long", a-t-il déclaré à Fox News.

Pendant sa longue adresse devant le Congrès, les républicains ont fortement applaudi M. Netanyahu, alors que plus de 60 élus démocrates, dont l'ancienne "speaker" Nancy Pelosi, ont boycotté son discours.

Ils condamnent sa conduite de la guerre qui s'est traduite par des dizaines de milliers de morts palestiniens et une catastrophe humanitaire.

Devant la Maison Blanche, des manifestants se sont rassemblés jeudi pour protester contre la venue du dirigeant israélien. La veille, des milliers de personnes étaient descendues dans les rues de la capitale américaine.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien, qui a entraîné la mort de 1.197 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes enlevées durant l'attaque, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l'armée.

En riposte, Israël a promis de détruire le mouvement islamiste palestinien, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne. Son armée a lancé une offensive qui a fait jusqu'à présent 39.175 morts, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, qui ne donne aucune indication sur le nombre de civils et de combattants morts.


Biden dit à Netanyahu qu'un cessez-le-feu est nécessaire «  rapidement  »

C'est en plein tumulte politique que le Premier ministre israélien a posé le pied aux Etats-Unis, seulement quatre jours après l'annonce fracassante du retrait de M. Biden, 81 ans, de la campagne pour l'élection présidentielle de novembre. (AFP).
C'est en plein tumulte politique que le Premier ministre israélien a posé le pied aux Etats-Unis, seulement quatre jours après l'annonce fracassante du retrait de M. Biden, 81 ans, de la campagne pour l'élection présidentielle de novembre. (AFP).
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  • Peu après leur rencontre, la Maison-Blanche a fait savoir que Joe Biden avait appelé jeudi le Premier ministre israélien  à "finaliser" l'accord en vue d'un cessez-le-feu à Gaza
  • Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit jeudi se réjouir de travailler avec le président américain Joe Biden "dans les mois qui viennent", pour la fin du mandat de ce dernier

WASHINGTON: Le président américain Joe Biden a prévu de dire jeudi au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qu'un cessez-le-feu à Gaza est nécessaire "rapidement", a indiqué un porte-parole de la Maison Blanche.

"Le président réaffirmera au Premier ministre Netanyahu qu'il pense que nous devons parvenir (à un accord) et que nous devons y parvenir rapidement", a expliqué John Kirby, porte-parole du Conseil américain de sécurité nationale, lors d'un point de presse. "Il est temps" a-t-il ajouté, au 10e mois de la guerre dans la bande de Gaza.

Peu après leur rencontre, la Maison-Blanche a fait savoir que Joe Biden avait appelé jeudi le Premier ministre israélien  à "finaliser" l'accord en vue d'un cessez-le-feu à Gaza.

"Le président Biden a exprimé la nécessité de combler les lacunes restantes, de finaliser l'accord dès que possible, de ramener les otages chez eux et de mettre durablement un terme à la guerre à Gaza", est-il  précisé dans le compte-rendu de leur rencontre.

Netanyahu affirme se réjouir de travailler avec Biden 

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit jeudi se réjouir de travailler avec le président américain Joe Biden "dans les mois qui viennent", pour la fin du mandat de ce dernier.

"Je tiens à vous remercier pour ces 50 années de service public et de soutien à l'Etat d'Israël et je me réjouis de discuter avec vous aujourd'hui et de travailler avec vous dans les mois qui viennent", a déclaré le dirigeant en arrivant à la Maison Blanche.