TOKYO: Une voiture a percuté jeudi une barrière près de l'ambassade israélienne à Tokyo, blessant légèrement un policier japonais en faction, et le suspect, qui conduisait le véhicule, a été aussitôt arrêté, a confirmé à l'AFP la police locale.
Vers 10H55 du matin (01H55 GMT), "le suspect, qui conduisait une mini-voiture, a soudainement tourné à gauche et foncé sur un policier d'une vingtaine d'années qui patrouillait pour l'ambassade d'Israël", a déclaré un porte-parole de la police.
Ce Japonais sans emploi et âgé de 53 ans a été arrêté dans l'immédiat pour "entrave à l'exercice des fonctions" d'un agent dépositaire de l'autorité publique, a ajouté ce porte-parole interrogé par l'AFP.
"Nous soupçonnons que nous étions la cible que visait cette voiture-bélier", a déclaré à l'AFP une porte-parole de l'ambassade israélienne, située à une petite centaine de mètres de l'intersection où l'incident s'est produit.
Le mobile restait cependant incertain à l'heure actuelle, la police se refusant à tout commentaire à ce sujet.
Selon certains médias nippons, le suspect serait membre d'un groupe japonais d'extrême droite, une frange politique qui n'est généralement pas critique à l'égard d'Israël ni antisémite.
"J'ai entendu un très fort bruit et je suis sorti pour vérifier", a déclaré un employé d'un restaurant voisin interrogé par la chaîne de télévision publique japonaise NHK.
"J'ai alors vu un policier blessé et qui souffrait près d'une barrière de circulation. Il semblait saigner", a ajouté ce témoin.
Représentations israéliennes en alerte maximale
Des pays du monde entier ont renforcé la sécurité autour des missions diplomatiques israéliennes depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.
Le 14 octobre, un employé de l'ambassade d'Israël à Pékin a été agressé au couteau et le suspect, un ressortissant étranger, a été arrêté par la police chinoise.
Une bombe artisanale a aussi explosé le 21 octobre près de l'ambassade d'Israël à Nicosie (Chypre), sans faire de victimes et en causant des dégâts mineurs. Quatre personnes ont été arrêtées aussitôt après les faits.
Après une campagne de bombardements massifs, Israël a lancé le 27 octobre une vaste offensive terrestre dans la bande de Gaza pour y "anéantir" le Hamas, qui a perpétré une attaque d'une ampleur inédite sur le territoire israélien le 7 octobre, faisant 1.200 victimes, essentiellement civiles, selon l'Etat hébreu.
Selon le Hamas, la riposte de l'armée israélienne a déjà causé la mort de quelque 11.500 personnes à Gaza, pour la plupart des civils, parmi lesquels 4.710 enfants.
Le Japon a fermement et rapidement condamné l'attaque initiale du Hamas du 7 octobre, mais a ensuite aussi appelé Israël à une certaine retenue dans ses opérations militaires à Gaza et à la mise en place de "pauses humanitaires" sur ce territoire palestinien, comme les autres pays membres du G7 et depuis mercredi aussi le Conseil de sécurité de l'ONU.
Jeudi, en réponse à l'opération menée par l'armée israélienne à l'hôpital al-Chifa à Gaza, le ministère japonais des Affaires étrangères s'est dit "profondément indigné" par les dommages considérables infligés aux civils.
Des manifestations citoyennes à petite échelle ont aussi été organisées à Tokyo ces dernières semaines, y compris devant l'ambassade israélienne, pour appeler à un cessez-le-feu à Gaza.