BORDEAUX: Plusieurs responsables politiques de gauche ont dénoncé mercredi la "haine contre les musulmans" et le "racisme", après que des tags menaçants ont visé début novembre une mosquée à Pessac en banlieue bordelaise.
La veille, le président de l'association qui gère ce lieu de culte, Abdourahmane Ridouane, avait dénoncé une "abjecte menace de mort de la fachosphère contre les fidèles de la mosquée de Pessac", en diffusant sur Facebook une photo d'un tag - "vos cercueils ou vos valises" - inscrit sur les grilles du lieu durant la nuit du 5 novembre.
"C'est la quatrième fois en deux ans" que cette mosquée est ciblée de la sorte, a souligné mercredi M. Ridouane à l'AFP, dénonçant un "climat de haine qui se nourrit de toutes les polémiques au sujet de l'Islam et des musulmans".
"Pour la 4ème fois, la mosquée de Pessac est profanée. Quatrième fois. Combien d'agressions islamophobes ? Combien impunies ? Les lieux et la liberté de culte doivent être respectés et protégés. C'est la garantie de laïcité de l'Etat de droit", a réagi sur X (anciennement Twitter) Jean-Luc Mélenchon, le leader de la France Insoumise.
"Nos compatriotes musulmans AUSSI sont en danger. C’est si difficile à reconnaître ?", a abondé le député LFI David Guiraud.
"Abject. La mosquée de Pessac subit encore des menaces, du racisme contre nos compatriotes musulmans", a pour sa part déclaré le député LFI François Ruffin.
Chez les socialistes, le député Jérôme Guedj a appelé "face aux manifestations de haine contre les musulmans, à ne rien laisser passer". "Insupportable. Inadmissible. L’extrême droite dans ses œuvres", a également dénoncé le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure.
La mosquée de Pessac avait précédemment été visée par des inscriptions haineuses en mars dernier, ainsi qu'en octobre 2022 avec des tags appelant à une "revanche nationaliste" et à obtenir "justice pour Lola", une collégienne de 12 ans tuée à Paris par une ressortissante algérienne.
Des plaintes ont à chaque fois été déposées, selon le responsable de cette mosquée.
Sa fermeture temporaire en 2022 par les autorités, qui la suspectaient de diffuser "une idéologie salafiste", avait été annulée par le tribunal administratif puis le Conseil d'Etat.