Du référendum de 2016 à l'accord post-Brexit

Le Premier ministre britannique Boris Johnson fait des gestes alors qu'il tient une conférence de presse à distance pour informer le pays de l'accord commercial post-Brexit, au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 24 décembre 2020. (AFP)
Le Premier ministre britannique Boris Johnson fait des gestes alors qu'il tient une conférence de presse à distance pour informer le pays de l'accord commercial post-Brexit, au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 24 décembre 2020. (AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 24 décembre 2020

Du référendum de 2016 à l'accord post-Brexit

  • Le 23 juin 2016, les Britanniques votent en faveur d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE)
  • La veille de Noël, à l'issue d'une ultime nuit de pourparlers, les deux parties annoncent la conclusion d'un accord

LONDRES : Du référendum de juin 2016 en faveur du Brexit à l'accord conclu jeudi sur leurs futures relations, rappel des principales étapes du divorce mouvementé entre le Royaume-Uni et l'Union européenne.

- «Yes» au Brexit -

Le 23 juin 2016, les Britanniques votent en faveur d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE). Le lendemain, le Premier ministre conservateur David Cameron démissionne. Il est remplacé par Theresa May, une eurosceptique qui a toutefois voté contre le Brexit.

Le 29 mars 2017, Theresa May active l'article 50 du Traité de Lisbonne, enclenchant le processus de sortie de l'UE, censé alors aboutir deux ans plus tard.

Pour asseoir son autorité, elle convoque des législatives anticipées. Elle perd sa majorité le 8 juin, ce qui la contraint à s'allier avec le petit parti unioniste nord-irlandais ultra-conservateur DUP.

- Premier accord -

Le 13 novembre 2018, les négociateurs britanniques et européens concluent un accord de sortie, approuvé le 25 novembre lors d'un sommet européen extraordinaire.

Trois fois de suite (le 15 janvier 2019, le 12 mars et le 29 mars), les députés britanniques rejettent l'accord. Le Brexit est reporté au 22 mars, puis au 31 octobre. Theresa May est contrainte d'organiser les élections européennes le 23 mai. Le lendemain, elle annonce qu'elle démissionnera le 7 juin.

- Boris Johnson aux manettes -

Le 23 juillet, Boris Johnson, partisan d'un Brexit au 31 octobre avec ou sans accord, est désigné par le Parti conservateur pour succéder à Theresa May.

Le 17 octobre, l'UE et le Royaume-Uni annoncent être parvenus à un nouvel accord. Le 22, le Parlement britannique entérine le principe du nouvel accord mais vote contre son examen en accéléré. Boris Johnson convoque des élections législatives anticipées pour sortir de l'impasse.

Le 28 octobre, les 27 accordent au Royaume-Uni un report jusqu'au 31 janvier 2020.

- Brexit -

Boris Johnson remporte haut la main les élections, avec une majorité inédite pour les conservateurs depuis Margaret Thatcher de 365 députés sur 650.

Son accord de Brexit est approuvé par la Chambre des communes renouvelée le 9 janvier 2020. Le texte est ratifié le 29 par le Parlement européen.

Le 31 janvier, les Britanniques quittent formellement l'UE. Ils entrent dans une période de transition jusqu'au 31 décembre 2020, pendant laquelle ils continuent d'appliquer les normes de l'UE.

- Négociations post-Brexit -

Début mars, l'UE et le Royaume-Uni entament les négociations sur leur future relation commerciale et sécuritaire, avec l'objectif d'arriver à un accord de libre-échange sans quotas ni droits de douane. Perturbés par la pandémie de nouveau coronavirus, les pourparlers butent notamment sur la pêche et les conditions de concurrence équitable.

Le 9 septembre, le gouvernement britannique annonce son intention de revenir sur certains de ses engagements pris au moment du Brexit concernant l'Irlande du Nord. Il reconnaît qu'il s'agit d'une violation du droit international. Le 1er octobre, l'UE déclenche une procédure d'infraction.

- Accord au finish -

Le 15 octobre, les 27 demandent à Londres de faire des concessions pour arriver à un accord commercial. Boris Johnson, qui avait fait de cette échéance une date butoir, décrète les négociations finies et demande aux Britanniques de se préparer à un "no deal".

Après une semaine d'impasse, les discussions reprennent le 22 octobre de manière intensive. Censées se terminer avant novembre pour pouvoir appliquer un éventuel texte à temps, elles ne cessent d'être prolongées.

Le 8 décembre, Londres et Bruxelles annoncent un accord sur l'application des dispositions douanières et fiscales spéciales pour l'Irlande du Nord. Le gouvernement britannique retire les articles de sa loi contestés par l'UE.

Le lendemain, Boris Johnson se rend à Bruxelles pour un dîner avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen qui s'achève sur un nouveau constat de divergences.

La veille de Noël, à l'issue d'une ultime nuit de pourparlers, les deux dirigeants annoncent la conclusion d'un accord.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Short Url
  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Short Url
  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Short Url
  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.