Exceller en exil, la voie de la réussite pour Hiam Abbass

Hiam Abbass aux Screen Actors Guild Awards 2022. (AFP)
Hiam Abbass aux Screen Actors Guild Awards 2022. (AFP)
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Publié le Vendredi 10 novembre 2023

Exceller en exil, la voie de la réussite pour Hiam Abbass

  • Hiam Abbass a quitté Deir Hanna pour réaliser son rêve: devenir actrice en Europe
  • Ses premiers films sont Haïfa de Rashid Masharawi et Chacun cherche son chat de Cédric Klapisch, tous deux sortis en 1996

DUBAÏ: Pour la première fois de sa vie, l’actrice palestinienne Hiam Abbass était mal à l’aise face à la caméra: on ne lui demandait pas de jouer un rôle, mais d’être elle-même. Et la personne qui lui posait les questions n’était autre que sa fille, Lina Soualem.

Lina voulait que sa mère se confie. Qu’elle se penche sur son exil volontaire et sur la manière dont les femmes de sa famille ont influencé sa vie. C’est ce qui donne à son portrait une authenticité et une émotion toutes particulières.

«Quand nous avons commencé le tournage, je me suis dit: “Est-ce que je veux vraiment dire ça? Est-ce que j’ai envie que ma vie soit soudainement exposée aux gens – que ce ne soit pas un personnage que je joue, mais moi-même?”», se souvient Hiam Abbass, personnage central de Bye Bye Tiberias, de Lina Soualem.

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Hiam Abbass (assise, à droite) avec sa mère, Oum Ali, et sa fille Lina Soualem dans les années 1990. (Photo fournie)

«Il y a eu des moments – au début, en particulier – où je n’étais pas très à l’aise, et Lina non plus. Quand elle me posait des questions auxquelles je répondais comme si j’étais assise devant un journaliste, j’étais très factuelle et très réfléchie. Elle cherchait quelque chose de plus authentique: elle voulait des sentiments. J’ai donc décidé de lâcher prise et de lui faire confiance.»

Cette confiance a porté ses fruits. Bye Bye Tiberias a été présenté en première mondiale à la Mostra de Venise en septembre dernier et le film a déjà remporté des prix au festival du film de Londres et au Festival international de cinéma méditerranéen (Cinémed) de Montpellier.

S’exprimant avant le début de la guerre entre Israël et le Hamas, Mme Abbass évoque à cœur ouvert sa vie dans le village palestinien de Deir Hanna. Même si elle est née dans une famille pleine d’amour, elle a d’abord eu du mal à faire épanouir sa nature artistique. Pendant des années, elle a caché à ses parents son rôle au Théâtre national palestinien de Jérusalem-Est et elle avait du mal à accepter que des décisions soient prises à sa place.

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Hiam Abbass avec Ramy Youssef (au centre) et Amr Waked dans Ramy. (Photo fournie)

«On étouffe. On étouffe devant tout ce qu’on nous impose. Et n’oublions pas le conflit politique et toutes les guerres que nous avons dû traverser. Toute cette double identité: à qui j’appartiens, sachant que je suis Palestinienne, mais Palestinienne en Israël?», confie Hiam Abbass. La Nakba a dispersé sa famille. Sa tante maternelle, Hosnieh, a trouvé refuge en Syrie et elle n’a pas été autorisée à revenir. La famille de sa grand-mère paternelle s’est retrouvée au Liban. D’autres ont été également arrachés à leur terre natale, la Palestine.

«Parce que je suis née en Israël, je ne pouvais rencontrer aucune de ces personnes. Ma grand-mère est décédée sans avoir de contact avec un seul membre de sa famille. Elle était la seule personne de sa famille à rester en Palestine. Être née dans ce contexte et devoir tout le temps prouver aux gens que vous êtes palestinien… Vous n’avez même pas le droit d’utiliser ce mot. On ne peut pas dire “Palestine”. À 7 ans, pendant la guerre de 1967, je ne comprenais rien: “Qui combat qui? Que se passe-t-il? À qui appartenons-nous?” Toutes ces questions sont si précoces dans l’esprit d’un enfant… Mais elles vous accompagnent toujours», explique-t-elle.

«Se trouver au milieu de toutes ces nations arabes – vivre dans ce pays qui est l’ennemi de tous les pays qui vous entourent – est une chose lourde. Cela m’était insoutenable. À un moment donné, c’en était vraiment trop… Je sentais que ma place devait être ailleurs, ou du moins que l’oxygène que je respirais devait être différent. J’avais besoin d’un autre oxygène… juste pour pouvoir construire quelque chose dans ma carrière, ma façon d’être, ce que je voulais faire dans ma vie, sans avoir à me justifier devant quiconque.»

Ainsi, au début de la vingtaine, Hiam Abbass a quitté Deir Hanna pour réaliser son rêve: devenir actrice en Europe. Elle s’est finalement installée à Paris, a épousé l’acteur français Zinedine Soualem (ils ont divorcé depuis) et a eu deux filles, Lina et Mouna. Toutes deux ont suivi ses pas dans l’industrie cinématographique.

«Tout s’est vraiment fait par étapes», raconte-t-elle. «Je n’ai jamais précipité les choses. Je voulais simplement savourer chaque minute de la décision que j’avais prise parce que c’était mon propre choix. J’étais juste heureuse d’être à l'étranger, de ne pas travailler pendant un moment, puis j’ai été comblée en devenant mère, et pas nécessairement en étant actrice. J’avais donc l’impression de donner du temps à tout et je ne regrette aucune décision que j’ai prise. Et ma carrière s’est faite toute seule. Je n’étais avide de rien. Elle s’est construite de manière très authentique et naturelle.»

Ses premiers films sont Haïfa de Rashid Masharawi et Chacun cherche son chat de Cédric Klapisch, tous deux sortis en 1996. Mais c’est Satin rouge de Raja Amari, en 2002, qui constitue le moment charnière de sa carrière. Hiam Abbass y brosse un portrait d’une veuve tunisienne qui devient une danseuse de cabaret, une «décision sans retour en arrière possible».

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Hiam Abbass (au centre) avec ses camarades de Succession, Sarah Snook (à gauche) et J. Smith-Cameron, en 2017. (AFP)

«Quand j’ai dit oui [à Satin rouge], je me suis dit: “Est-ce que je fais une bonne chose? Est-ce vraiment un poids que je serai capable de porter, parce que ce n’est pas facile?” Et puis je me suis dit que je devais prendre une décision. Je suis une actrice ou je ne le suis pas. Si je suis actrice, j’accepte le rôle. Si ce n’est pas le cas, il vaut mieux s’arrêter là; je ne serai jamais actrice. C’était donc un tournant pour moi, car je savais que, en faisant cela, des gens seraient blessés, d’autres n’aimeraient pas le rôle, d’autres encore penseraient que je ne suis pas celle que je semble être et me manqueraient de respect. Mais c’est le choix le plus important que j’aie fait. Ce film a changé ma vie et ma carrière.»

Elle jouera ensuite dans des films comme Munich de Steven Spielberg et Blade Runner 2049 de Denis Villeneuve, ainsi que la série Succession, diffusée sur HBO, et Ramy, sur Hulu. Ces deux dernières prestations, en particulier, lui ont valu une renommée internationale. Et pourtant, malgré sa renommée mondiale, une grande partie du travail de Hiam Abbass est centrée sur le cinéma arabe. Elle a joué dans des films syriens et tunisiens, a fait une apparition dans Paradise Now de Hany Abu-Assad – film nommé aux Oscars – et a joué dans Dégradé d’Arab et Tarzan Nasser, qui se déroulait dans un salon de coiffure à Gaza.

«À chaque proposition que j’ai reçue de la Palestine, j’ai dit oui, parce que c’est très important pour moi», confie l’actrice, qui devrait jouer dans le prochain film d’Annemarie Jacir, All Before You. Elle a également été productrice artistique d’«Egyptian Cigarettes», deuxième épisode de la troisième saison de Ramy, réalisé par Jacir et qui se déroule en Palestine.

Maintenant que Succession est terminé et que Ramy va probablement prendre fin après sa quatrième saison, Hiam Abbass se tourne vers l’avenir. Elle espère retrouver Ramy Youssef, l’acteur égypto-américain créateur de Ramy, qui lui a donné la chance de réaliser un épisode de la saison trois.

«J’adorerais développer des histoires avec lui et travailler à nouveau avec lui», affirme Abbass à propos de Youssef. «J’ai le sentiment que plus je vieillis, plus j’ai envie de réaliser des projets qui relient les deux cultures dans lesquelles je baigne. Nous sommes qui nous sommes parce que nous venons de ces endroits, avec notre culture, avec tout ce que nous avons transporté et tout ce qui nous a été laissé en héritage. Et, en même temps, nous vivons en Europe et dans un monde occidental influent. À travers le cinéma ou la télévision, j’aimerais que ces deux mondes se mélangent et ne forment qu’une seule identité. Il y a peut-être quelque chose en moi qui est plus fort que jamais: créer ce melting-pot au cinéma, où les deux mondes fusionnent en un seul.»

Et puis, il y a Bye Bye Tiberias. Pour Hiam Abbass, son importance réside dans la documentation d’une mémoire collective en voie de disparition. Elle éprouve de la reconnaissance vis-à-vis de sa fille, qui a en quelque sorte rendu ce moment éternel. «Je pense qu’il est important d’immortaliser leur combat», souligne-t-elle. «Je me suis nourrie de l’histoire de ma grand-mère, de sa beauté, de son amour pour la vie, de son sourire... C’est bien de savoir qu’elle est désormais éternelle.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
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  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).


Les Marionnettes enchantent Dubaï: une scène multilingue et inclusive pour les enfants

Les Marionnettes mise sur la créativité, l'inclusion et la découverte, loin des écrans. (Photo: fournie)
Les Marionnettes mise sur la créativité, l'inclusion et la découverte, loin des écrans. (Photo: fournie)
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  • Depuis son ouverture, Les Marionnettes propose des spectacles en anglais, français, arabe, et récemment en russe
  • «On veut que chaque enfant puisse s’identifier à ce qu’il voit sur scène, peu importe sa langue», explique Gabriella, la fondatrice

DUBAÏ: À Dubaï, dans un paysage dominé par les écrans et les technologies dernier cri, un petit théâtre de marionnettes attire l’attention des familles en quête d’activités culturelles pour leurs enfants. Fondé par Gabriella Skaf, Les Marionnettes propose une expérience ludique, éducative et multilingue qui séduit aussi bien les enfants que leurs parents.

Une idée née d’un besoin personnel

Gabriella Skaf, franco-libanaise et ancienne juriste en droit bancaire, a quitté les salles d’audience pour donner vie à un tout autre théâtre: celui des marionnettes.

«J’ai toujours rêvé de créer quelque chose qui me ressemble, mais je n’avais pas encore trouvé la bonne idée», confie-t-elle avec sincérité.

C’est lors de vacances en France que tout a commencé: «Nous emmenions souvent nos enfants voir des spectacles de marionnettes, et ils étaient fascinés. Mon fils n’avait même pas deux ans, mais il restait captivé du début à la fin. À Dubaï, rien de tel n’existait», raconte Gabriella.

De retour aux Émirats, elle décide alors de donner vie à ce manque. «Au départ, c’était une petite idée… Puis les choses se sont enchaînées: nous avons trouvé un local, pris contact avec des marionnettistes en France, et après plusieurs mois de préparation, le théâtre a ouvert ses portes en novembre 2024.»

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Les Marionnettes propose des spectacles interactifs pour enfants en plusieurs langues (français, anglais, arabe, russe…).

Une programmation multilingue et interactive

Depuis son ouverture, Les Marionnettes propose des spectacles en anglais, français, arabe, et récemment en russe. «On veut que chaque enfant puisse s’identifier à ce qu’il voit sur scène, peu importe sa langue», explique Gabriella.

Le théâtre offre deux formats principaux:

  • Les spectacles de marionnettes, qui durent environ une heure avec une pause au milieu.
  • Le storytelling, plus court (30 minutes), où un animateur lit un livre, parfois accompagné de marionnettes, suivi d’une activité créative comme du bricolage, du dessin ou la fabrication de masques.

«L’objectif, c’est de rendre la lecture vivante et de faire participer les enfants. On essaie aussi de varier les langues: italien, arabe, français, russe… bientôt l’espagnol.»

Une activité éducative qui séduit les écoles

Les écoles ont rapidement adhéré au concept. «Les retours sont extrêmement positifs, confie Gabriella. Les enseignants apprécient le fait que ce soit à la fois pédagogique et ludique. Les enfants participent activement, posent des questions, interagissent avec les marionnettes… et surtout, ils gagnent en confiance.»

La différence entre les visites scolaires et familiales est notable. «À l’école, les enfants sont plus calmes, attentifs, et respectent davantage les consignes. Lorsqu’ils viennent avec leurs parents, ils se montrent plus spontanés, plus libres… mais tout aussi enthousiastes. Ce sont deux énergies différentes, et chacune a son charme.»

Les enfants sont encouragés à s’exprimer pendant les spectacles. «Les marionnettes posent des questions, les enfants répondent. Même les plus timides finissent par participer.»

Un message fort autour de l’inclusion

Le 30 avril, Les Marionnettes lancera un spectacle inédit en partenariat avec Sanad Village, une organisation qui accompagne les enfants à besoins spécifiques. «C’est une histoire sur l’inclusion. Le but, c’est d’apprendre aux enfants à accepter les différences, à être gentils et ouverts aux autres», explique Gabriella.

Le spectacle sera présenté en anglais, en français et en arabe, et proposé aux écoles ainsi qu’au grand public.  C’est un sujet important. On veut que les enfants comprennent qu’il ne faut pas avoir peur de ce qui est différent.»

Une ambition régionale

L’objectif de Gabriella ne s’arrête pas à Dubaï. «On aimerait bien développer le concept dans d’autres pays de la région: Arabie saoudite, Bahreïn, Qatar, Liban. Il existe un véritable besoin pour ce type d’activité culturelle.»

Pour rendre le projet plus mobile, un théâtre itinérant est en préparation. «On pourra l’emmener dans les écoles, dans d’autres villes, et même l’utiliser pour des événements privés ou des anniversaires.»

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Gabriella Skaf - Fondatrice, Les Marionnettes. (photo: fournie)

Une programmation à découvrir en famille

Les spectacles ont lieu les week-ends – vendredi, samedi et dimanche – tandis que les séances de storytelling se déroulent en semaine. Une activité pour les tout-petits, appelée «Bright Minds», est aussi proposée le lundi matin.

«Le programme change chaque mois et on publie les détails chaque semaine sur notre site et nos réseaux sociaux. Les gens peuvent réserver en ligne ou acheter leurs billets sur place», précise Gabriella.

Prochaine étape: un club de lecture pour enfants, des ateliers théâtre et même des cours pour apprendre à créer ses propres marionnettes.


Les îles Farasan célèbrent l'arrivée annuelle du hareng

Le poisson haridé, ou poisson-perroquet, est une espèce diversifiée qui vit dans les récifs coralliens et joue un rôle clé dans l'écosystème marin. (SPA)
Le poisson haridé, ou poisson-perroquet, est une espèce diversifiée qui vit dans les récifs coralliens et joue un rôle clé dans l'écosystème marin. (SPA)
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  • Les côtes des îles Farasan sont chaque année le théâtre d'une arrivée massive de poissons harid qui voyagent pendant des mois de l'océan Indien à la mer Rouge, en passant par la mer d'Arabie.
  • Le harid, également appelé « poisson-perroquet », est une espèce diversifiée qui vit dans les récifs coralliens et joue un rôle clé dans l'écosystème marin. 

RIYAD : Les côtes des îles Farasan sont chaque année le théâtre d'une arrivée massive de poissons harid qui voyagent pendant des mois de l'océan Indien à la mer Rouge, en passant par la mer d'Arabie.

Le harid, également appelé « poisson-perroquet », est une espèce diversifiée qui vit dans les récifs coralliens et joue un rôle clé dans l'écosystème marin. 

Reconnaissable à son bec de perroquet et à ses couleurs vives, le harid prospère dans les habitats riches en coraux, avec plus de 90 espèces, chacune ayant des formes et des couleurs uniques.

Farasan, un groupe d'îles coralliennes situées à 40 km de la côte de Jazan, devient le site de cet événement naturel lorsque de vastes bancs de poissons harid se rassemblent, selon l'agence de presse saoudienne. 

Les habitants peuvent prédire l'arrivée du poisson grâce à une odeur distincte qui se dégage de la mer après le coucher du soleil, le 15^e jour du mois lunaire.

La pêche annuelle au harid, célébrée à la fin du mois d'avril, est une tradition qui reflète l'héritage culturel des îles et qui fait la joie des habitants des îles Farasan depuis des siècles.

Reconnaissant l'importance culturelle et touristique de cette pêche, le prince Mohammed bin Nasser, gouverneur de Jazan, a inauguré le premier festival du harid des îles Farasan en 2005.

La 21^e édition du festival a été lancée lundi, mettant en avant les îles comme une destination prometteuse pour les touristes et les investisseurs. 

Le festival met en avant les coutumes, les traditions, les jeux folkloriques, l'artisanat et les sites historiques uniques de Farasan, tout en présentant l'artisanat local, comme les pièges à pêche, le tissage de palmiers, la création de sacs et de tapis, ainsi que le tricotage de chapeaux. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com