GAZA: Le sixième festival annuel «Tapis rouge» du film sur les droits de l’homme en Palestine a débuté jeudi, offrant une plate-forme aux productions locales et internationales avec un message humanitaire.
Au cours de l’événement de cette année, quarante-trois longs-métrages et documentaires seront projetés dans trois lieux différents de la bande de Gaza et un en Cisjordanie. Ils ont été sélectionnés parmi trois cents candidatures, reçues via la plate-forme FilmFreeway International, qui permet aux cinéastes du monde entier d’accéder aux principaux festivals.
Cette année, le thème est «Choufona» ou «Regardez-nous». Les organisateurs espèrent qu'il mettra en lumière les violences subies par le peuple palestinien dans la bande de Gaza et en Cisjordanie.
Le directeur exécutif, Montaser al-Saba, déclare à Arab News que le message adressé à la communauté internationale est de ne pas oublier la Palestine et ses problèmes au milieu d’autres crises mondiales comme la guerre en Ukraine.
«Nous essaierons de rappeler au monde nos souffrances à travers le festival», précise-t-il.
«Il semblerait qu’il y ait une volonté mondiale au sujet de l’absence du récit palestinien, en gardant les violations contre le peuple palestinien loin des médias et en se concentrant sur d’autres problèmes à travers le monde, malgré les événements tragiques qui ont lieu quotidiennement en Palestine.»
À la lumière des nombreuses violations israéliennes contre le peuple palestinien à Gaza et en Cisjordanie, ainsi que la fermeture des institutions des droits de l’homme, le message adressé au monde est «non aux violations des droits de l’homme», soutient M. Al-Saba.
M. Al-Saba ajoute que près de 40 % des films du festival de cette année traitent de la souffrance du peuple palestinien et de la cause palestinienne, tandis que le reste met en lumière des problèmes humanitaires ailleurs dans le monde, comme le sort des réfugiés.
Parmi les films sélectionnés, cinq ont été produits dans la bande de Gaza et sont de haute qualité, souligne-t-il.
Le porte-parole du festival, Saoud Abou Ramadan, déclare que l’événement mettrait en lumière la négligence dont souffrent les Palestiniens.
«Le crime de l’occupation n’est pas seulement un mal absolu, mais il cherche également à isoler les Palestiniens humainement, géographiquement, culturellement et juridiquement, entre autres», confie-t-il à Arab News.
Le message «Regardez-nous» vise à montrer que la souffrance est la même pour tous et que «nos droits resteront toujours vivants à travers la révolution et dans toutes ses dimensions», indique-t-il.
L’une des productions locales est un film d’animation du jeune réalisateur palestinien Ahmed Saleh, qui met en lumière la souffrance du peuple palestinien.
M. Saleh, qui vit en Allemagne, a remporté le prix du public pour son court-métrage d’animation Ayny au Mizna’s Twin Cities Arab Film Festival dans le Minnesota, aux États-Unis, en 2017.
Dans les années 1970, il y avait treize cinémas dans la bande de Gaza, mais depuis l’intifada palestinienne en 1987, ils ont tous disparu, une situation que M. Ramadan trouve déplorable.
«L’absence de cinémas à Gaza est un crime», souligne-t-il. «Nous le dirons au cours du festival à toutes les parties. Nous avons besoin d’un cinéma à Gaza afin d’encourager la production cinématographique et d’améliorer l’environnement à cette fin.»
«À travers le festival, nous donnons l’inspiration nécessaire aux jeunes et aux réalisateurs locaux pour qu’ils participent au processus artistique et produisent des films qui contribuent à renforcer la position de la cause palestinienne à l’échelle locale et internationale.»
M. Ramadan ajoute que les films ont le pouvoir de transmettre un message au monde sur la question palestinienne et les souffrances endurées par son peuple depuis des décennies.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com