L'UE vise un accord en décembre sur de nouvelles règles budgétaires

"Il y a encore beaucoup de travail à faire, un dernier kilomètre à boucler. Mais comme les pèlerins sur le chemin de Compostelle nous commençons à voir la cathédrale au bout du chemin", a expliqué jeudi la ministre espagnole de l'Economie, Nadia Calvino, dont le pays assure jusqu'à la fin de l'année la présidence tournante du Conseil de l'UE. (Photo, AFP)
"Il y a encore beaucoup de travail à faire, un dernier kilomètre à boucler. Mais comme les pèlerins sur le chemin de Compostelle nous commençons à voir la cathédrale au bout du chemin", a expliqué jeudi la ministre espagnole de l'Economie, Nadia Calvino, dont le pays assure jusqu'à la fin de l'année la présidence tournante du Conseil de l'UE. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 10 novembre 2023

L'UE vise un accord en décembre sur de nouvelles règles budgétaires

  • Les pays membres de l'UE s'accordent sur le constat que les anciennes règles du Pacte de stabilité et de croissance, qui remontent à la fin des années 1990, sont obsolètes, trop complexes et inefficaces
  • L'objectif est de s'entendre sur des règles plus adaptées à la situation particulière de chaque pays, de fixer des trajectoires budgétaires à la fois plus réalistes et mieux respectées

BRUXELLES: L'Union européenne progresse sur la réforme de ses règles budgétaires, grâce à un rapprochement franco-allemand qui laisse espérer en décembre un accord des Vingt-Sept, traditionnellement divisés entre tenants de la rigueur et partisans de la flexibilité.

"Il y a encore beaucoup de travail à faire, un dernier kilomètre à boucler. Mais comme les pèlerins sur le chemin de Compostelle nous commençons à voir la cathédrale au bout du chemin", a expliqué jeudi la ministre espagnole de l'Economie, Nadia Calvino, dont le pays assure jusqu'à la fin de l'année la présidence tournante du Conseil de l'UE.

Elle a annoncé une intensification des discussions au niveau technique "avec l'objectif d'aboutir" à un compromis lors de la réunion des ministres de l'Economie et des Finances de l'UE les 7 et 8 décembre prochains. Les 27 ont en outre accepté l'idée d'une réunion supplémentaire sous ce format "fin novembre".

Les pays membres de l'UE s'accordent sur le constat que les anciennes règles du Pacte de stabilité et de croissance, qui remontent à la fin des années 1990, sont obsolètes, trop complexes et inefficaces.

Ce "corset budgétaire" limite en théorie pour chaque pays le déficit des administrations publiques à 3% du Produit intérieur brut (PIB national et la dette à 60% du PIB. En pratique, il n'a pas empêché l'explosion de l'endettement, tout en freinant l'investissement et la croissance après la crise financière de 2008.

L'objectif est de s'entendre sur des règles plus adaptées à la situation particulière de chaque pays, de fixer des trajectoires budgétaires à la fois plus réalistes et mieux respectées.

Il s'agit aussi de trouver le bon équilibre entre réduction des dépenses et marges de manoeuvre pour des investissements prioritaires dans la transition verte et le réarmement sur fond de guerre en Ukraine.

C'est le sens de la proposition mise sur la table en avril par la Commission européenne.

Cette proposition reprend les seuils emblématiques de 3% et 60% du PIB. Mais, aux Etats membres qui les dépassent, elle accorde plus de marge de manœuvre pour revenir dans les clous.

Concrètement, Bruxelles propose que les Etats présentent leur propre trajectoire d'ajustement, accompagnée de propositions de réformes et d'investissements, sur une période d'au moins quatre ans. Ce plan serait ensuite évalué par la Commission et les autres Etats membres et ferait l'objet d'un contrôle annuel.

Rapprochement franco-allemand

Mais, les 27 se divisent dans des débats techniques qui s'éternisent, notamment entre Paris, qui insiste sur le soutien à la croissance, et Berlin sur la réduction des déficits.

Le ministre des Finances français Bruno Le Maire a tenté de rassurer jeudi lors d'une réunion avec ses homologues à Bruxelles. "Nous travaillons très étroitement désormais avec l'Allemagne pour essayer de trouver un accord franco-allemand", a-t-il déclaré, annonçant qu'il se rendrait à Berlin "dans les jours qui viennent".

Il a évoqué des discussions "positives et constructives" avec son homologue allemand Christian Lindner qui était à Paris en début de semaine.

Ce dernier a salué un rapprochement entre les deux pays sur l'introduction d'exigences minimales en matière de réduction de la dette et des déficits. "C'est un pas en avant substantiel. Je suis beaucoup plus optimiste sur la possibilité de trouver un consensus cette année", a-t-il affirmé.

Le temps presse. Les règles budgétaires ont été désactivées début 2020 pour éviter un effondrement de l'économie européenne touchée par la pandémie de Covid. Mais elles seront réactivées au 1er janvier prochain.

Une absence d'accord, après plus de deux ans de débat, signifierait le retour aux anciennes règles qui n'ont jamais été correctement appliquées et risquerait d'envoyer un mauvais signal aux marchés financiers.

Cela marquerait probablement aussi la fin du projet de réforme sous cette législature, des élections européennes étant programmées en juin.

Une position commune des 27 permettrait d'ouvrir la négociation avec le Parlement européen afin de conclure le processus législatif d'ici au printemps.

Mais les dernières exigences allemandes mécontentent l'Italie qui se débat avec une dette publique à plus de 140% du PIB, la plus élevée de l'UE après la Grèce, et redoute de devoir mener un ajustement brutal qui tuerait la croissance.

Selon des sources au ministère italien des Finances, Rome ne souhaiterait pas conclure à tout prix un accord s'il n'était pas conforme à l'intérêt du pays, quitte à revenir aux anciennes règles.


La Bourse de Paris célèbre la suspension des droits de douane de Trump

a Bourse de Paris s'envolait de concert avec les autres principaux indices européens, euphoriques après la suspension annoncée par Donald Trump de ses droits de douane colossaux contre le reste du monde, à l’exception de la Chine. (AFP)
a Bourse de Paris s'envolait de concert avec les autres principaux indices européens, euphoriques après la suspension annoncée par Donald Trump de ses droits de douane colossaux contre le reste du monde, à l’exception de la Chine. (AFP)
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  • Vers 10H30 heure de Paris (08H30 GMT), l'indice vedette CAC 40, s'envolait (+5,36%), s'établissant à 7.230,69 points, soit un bond de 367,67 points. Depuis le 1er avril, il cède toutefois plus de 2%
  • A Francfort, le Dax décollait de 6,28%, Londres de 4,55%, Milan de 6,96% et la Bourse suisse de 5,27%

PARIS: La Bourse de Paris s'envolait de concert avec les autres principaux indices européens, euphoriques après la suspension annoncée par Donald Trump de ses droits de douane colossaux contre le reste du monde, à l’exception de la Chine.

Vers 10H30 heure de Paris (08H30 GMT), l'indice vedette CAC 40, s'envolait (+5,36%), s'établissant à 7.230,69 points, soit un bond de 367,67 points. Depuis le 1er avril, il cède toutefois plus de 2%.

A Francfort, le Dax décollait de 6,28%, Londres de 4,55%, Milan de 6,96% et la Bourse suisse de 5,27%.

Donald Trump a annoncé mercredi dans une spectaculaire volte-face qu'il allait ramener provisoirement à 10% les droits de douane imposés à la plupart des pays, si ces derniers n'ont pas riposté, à l'exception notable de la Chine.

"Les investisseurs espèrent que cette trêve de 90 jours donnera aux pays le temps de renégocier, de réorganiser les chaînes d'approvisionnement et d'atténuer le choc" des droits de douane, commente Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.

"C’est fondamentalement positif - que les droits de douane soient finalement appliqués ou non", poursuit-elle, "mais il ne faut pas encore sabrer le champagne".

Face à la Chine, les Etats-Unis s'enfoncent dans une guerre commerciale qui enfle de plus en plus. Donald Trump a annoncé mercredi durcir les surtaxes visant Pékin en raison d'un supposé "manque de respect", les portant à un niveau vertigineux de 125%, contre 104% auparavant.

Les incertitudes devraient ainsi "persister", même si le rebond actuel "repose sur des bases solides", affirme Mme Ozkardeskaya.

Les bancaires au beau fixe

Très attaquées lors de la débâcle boursière des derniers jours, les valeurs bancaires caracolent désormais en tête avec le retour de l'appétit des investisseurs pour le risque.

Elles sont aussi portées par la stabilisation des taux d'emprunts longs des Etats après une flambée massive, un phénomène favorable à leurs marges.

Société Générale s'envolait de 9,14% à 37,50 euros, BNP Paribas décollait de 9,60% à 69,90 euros et Crédit agricole de 5,18% à 15,75 euros vers 10H30 heure de Paris.

L'industrie surfe sur la vague

La suspension des droits de douane de Donald Trump a aussi apporté un soulagement immédiat aux valeurs industrielles, l'aéronautique en tête, un cinquième des exportations de la France vers les Etats-Unis étant lié au secteur.

Airbus flambait ainsi de 7,57% à 143,58 euros, Dassault Aviation gagnait 3,69% à 292,60 euros.

Les entreprises de matériaux de constructions profitent aussi de la dynamique, avec ArcelorMittal qui s'envolait de 7,99% à 23,65 euros, et Saint-Gobain de 9,48% à 83,82 euros.

 


Arabie saoudite: croissance de 89% des installations touristiques autorisées

Le palais de Salwa à Turaif, site du patrimoine mondial de l'Unesco, illuminé la nuit, à Diriyah, en Arabie saoudite. (Shutterstock)
Le palais de Salwa à Turaif, site du patrimoine mondial de l'Unesco, illuminé la nuit, à Diriyah, en Arabie saoudite. (Shutterstock)
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  • Le porte-parole officiel du ministère du Tourisme, Mohammed Al-Rasasimah, a qualifié cette augmentation de «remarquable»
  •  Il ajoute que cette expansion s'inscrit dans le cadre d'un essor significatif du secteur touristique du Royaume

RIYAD: Le secteur du tourisme en Arabie saoudite a connu une croissance significative en 2024, le nombre d'établissements d'accueil autorisés ayant augmenté de 89% pour atteindre 4 425 dans les différentes régions du Royaume.

Dans un message publié sur X, le porte-parole officiel du ministère du Tourisme, Mohammed Al-Rasasimah, a qualifié cette augmentation de «remarquable», ajoutant qu'elle reflétait les efforts déployés «pour soutenir la croissance du secteur et renforcer son attractivité en matière d'investissement».

Il ajoute que cette expansion s'inscrit dans le cadre d'un essor significatif du secteur touristique du Royaume, stimulé par un afflux de voyageurs et par l'engagement du ministère à favoriser un environnement d'accueil de classe mondiale.

Le ministère a indiqué en mars que le nombre d'établissements hôteliers agréés à La Mecque atteindrait 1 030 à la fin de 2024, soit une augmentation de 80% par rapport à l'année précédente.

Cette augmentation place la province en tête du Royaume pour le plus grand nombre d'installations et de chambres autorisées, soulignant l'engagement de la région à améliorer l'expérience des visiteurs, a rapporté l'Agence de presse saoudienne (SPA).

Cette mesure renforce également l'engagement du ministère à protéger les droits des visiteurs et des pèlerins de la Omra qui utilisent les services d'accueil à La Mecque, dans le cadre de ses efforts continus pour améliorer la qualité des services.

«Les équipes d'inspection du ministère effectuent des visites de contrôle et d'inspection régulières tout au long de l'année pour s'assurer que tous les établissements respectent les exigences en matière de licence, détecter les violations et imposer des amendes en vertu de la loi sur le tourisme et de la réglementation des établissements d'hébergement touristique», a déclaré SPA.

Le secteur de l'hôtellerie en Arabie saoudite se développe au-delà de La Mecque. À la fin du troisième trimestre 2024, le nombre total d'établissements d'accueil autorisés dans le Royaume dépassait 3 950, soit une augmentation de 99% par rapport au troisième trimestre 2023. Le nombre de chambres autorisées a atteint 443 000, soit un bond de 107% par rapport aux 214 000 chambres enregistrées un an plus tôt.

Selon CoStar, un fournisseur mondial de données immobilières, La Mecque et Médine auront respectivement 17 646 et 20 079 chambres à divers stades de développement en 2025.

Cela intervient alors que l'Arabie saoudite a enregistré 30 millions de touristes entrants en 2024, contre 27,4 millions en 2023, selon les données du gouvernement. Le Royaume vise à attirer 150 millions de visiteurs par an d'ici à 2030 et prévoit d'augmenter la contribution du secteur du tourisme au produit intérieur brut de 6 à 10%.

L'expansion dynamique de l'Arabie saoudite dans le domaine de l'hôtellerie et du tourisme souligne son ambition de se positionner en tant que plaque tournante mondiale du voyage, en s'adressant aux visiteurs religieux et aux touristes de loisir.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Veolia, champion du dessalement durable, devrait doubler sa capacité opérée d'ici à 2030

Avec plus de 50 ans d'efforts continus, Veolia apparaît comme le champion du dessalement durable, à l'origine de percées et d'innovations majeures sur le marché du dessalement. (Photo: Veolia Oman - Arab News en français)
Avec plus de 50 ans d'efforts continus, Veolia apparaît comme le champion du dessalement durable, à l'origine de percées et d'innovations majeures sur le marché du dessalement. (Photo: Veolia Oman - Arab News en français)
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  • Avec 18% de la capacité de dessalement installée dans le monde construite avec ses technologies, Veolia est un acteur de premier plan sur le marché
  • Veolia a été à l'origine d'innovations majeures sur le marché du dessalement, permettant des gains d'efficacité de 80% depuis 1980 et une réduction de 90% du prix de l'eau en m3 depuis 1970

MUSCAT: Grâce aux progrès considérables réalisés en termes d'efficacité et d'empreinte au cours des 25 dernières années, le dessalement est devenu indispensable pour faire face à la pénurie d'eau.  Il est devenu moins cher, plus efficace et de plus en plus évolutif pour répondre à la demande mondiale croissante, en termes de taille, de volume et d'efficacité.

Le marché du dessalement devrait accélérer sa croissance au cours des cinq prochaines années, principalement sous l'impulsion du Moyen-Orient, de l'Asie du Pacifique et de certains pays d'Europe, la capacité prévue pour le prix représentant environ 40 000 MLD.

Déjà leader dans le secteur du dessalement, avec 18% de la capacité de dessalement installée dans le monde construite grâce à ses technologies, Veolia devrait consolider sa part de marché tout en doublant sa capacité exploitée de 1,4 Bm3 à 2,8 Bm3 d'ici 2030.

Les gains récents dans le monde entier témoignent des fortes ambitions de Veolia sur le marché du dessalement, comme en témoignent les usines de dessalement Mirfa 2 et Hassyan aux Émirats arabes unis (2023 et 2024), l'usine de dessalement Cornwall au Royaume-Uni (2023) et les discussions exclusives pour l'usine de dessalement de Rabat au Maroc (2024).