TANGER: C'est une agression maritime qui a marqué les esprits: un groupe d'orques a délibérément coulé un yacht dans le détroit de Gibraltar, provoquant l'évacuation de son équipage. Cette attaque, survenue il y a quelques jours, révèle une escalade inquiétante dans les interactions entre l'homme et la faune marine.
Quarante-cinq minutes d'assaut
Le récit de cet incident a été dévoilé par la compagnie touristique polonaise Morskie Mile, propriétaire du Grazie Mamma II, dans une publication sur Facebook partagée par le journal Metro. Le 31 octobre en début d'après-midi, le yacht a été pris pour cible par un groupe d'orques lors d'une sortie en mer, marquant le début d'une attaque acharnée.
Selon les témoignages des marins présents à bord, les cétacés ont méthodiquement visé l'aileron de direction de l'embarcation, qui a finalement cédé après quarante-cinq minutes de résistance. Le yacht, sérieusement endommagé, a sombré dans les eaux du détroit, tandis que les orques se sont éloignés.
Une intervention désespérée
Les secours sont rapidement intervenus pour sauver l'équipage, mais leurs efforts pour empêcher la tragédie de se dérouler n’auront pas suffi. La compagnie Morskie Mile a déclaré dans sa publication sur Facebook que «malgré les tentatives désespérées du capitaine, de l'équipage, des équipes de sauvetage, des remorqueurs et de la marine marocaine pour ramener le yacht au port de Tanger, l'embarcation a finalement sombré à proximité de l'entrée du port».
L'équipage a été secouru, et aucune blessure grave n'a été à déplorer. Il ne s’agit toutefois pas d'un incident isolé dans cette région.
Un phénomène en augmentation
Cette attaque n'est en effet pas la première du genre. Selon des données fournies par le groupe de recherche Gtoa, qui étudie la présence des orques dans la région, ce type d'attaques aurait triplé au cours des deux dernières années. Entre juillet et novembre 2020, 52 cas ont été signalés, un chiffre qui a grimpé à 197 en 2021 et à 207 en 2022.
Ces interactions touchent principalement les voiliers, créant une préoccupation croissante parmi les experts marins et les défenseurs de l'environnement.