RIYAD: La coopération culturelle entre l’Arabie saoudite et la France couvre de nombreux secteurs culturels, notamment le patrimoine culturel, les musées, l’architecture, l'archéologie, les industries culturelles et créatives, le cinéma et les arts visuels.
Les visites officielles de haut niveau se multiplient entre les deux pays et aboutissent à la signature de plusieurs partenariats et de mémorandums d’entente dans le domaine culturel et artistique, traduisant l’intérêt des deux pays à renforcer et diversifier leurs relations bilatérales.
Eva Nguyen Binh, présidente depuis juillet 2021 du conseil d'administration de l'Institut français et ambassadrice, chargée de mission pour l'action culturelle extérieure de la France, a effectué une visite de quelques en jours en Arabie saoudite.
Diplômée de l’IEP de Strasbourg, diplomate depuis 1994, ancienne conseillère politique à l'ambassade de France à l’étranger, Eva Nguyen a effectué une grande partie de sa carrière au ministère des Affaires étrangères. Passée par le groupe Michelin, elle a occupé les fonctions de conseillère de coopération et d’action culturelle à l'ambassade de France au Vietnam, et a également été ambassadrice au Cambodge.
Durant son séjour dans le Royaume, elle a tenu des réunions de travail avec divers partenaires locaux et a rencontré les membres du service chargé de la coopération et de l’action culturelle de l’ambassade de France en Arabie saoudite.
L’Institut français œuvre depuis plus d’un siècle au rayonnement français à l’étranger. «La politique culturelle française à l'international est très ancienne. L’Institut français, tel qu'il existe aujourd'hui, a été créé en 1922 sous une autre forme», explique Eva Nguyen Binh à Arab News en français.
Durant plusieurs décennies, la politique culturelle de la France a été axée essentiellement sur la diffusion, mais ces dernières années, elle est plutôt centrée sur le partenariat. «Je crois que nous sommes passés du souhait de montrer ce que les Français savent faire à une volonté de dialogue et de collaboration avec les partenaires locaux. Il y a cette envie de travailler ensemble», assure Eva Nguyen Binh.
La France est impliquée dans la réalisation d’importants projets culturels et artistiques en Arabie saoudite et la contribution de l’Institut français demeure indispensable face à tous ces défis dans lesquels la France investit d’importantes ressources financières.
«L'Institut français, il faut le rappeler, est une institution qui travaille pour le compte du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères et du ministère de la Culture. Il a deux missions: soutenir la visibilité à l'étranger des artistes, des créateurs et créatrices français, mais aussi soutenir la collaboration culturelle internationale, ce qui signifie encourager des projets que des Français et des artistes d'autres pays peuvent faire ensemble», note la présidente de l’Institut français.
«Je suis venue pour voir ce qui se passe en Arabie saoudite, étudier les possibilités de développer encore davantage notre collaboration, rencontrer les partenaires locaux, les écouter, ainsi que l’équipe à Riyad», souligne Eva Nguyen Binh. «L’Institut français travaille avec l'ensemble des ambassades, des Instituts français et des Alliances françaises dans le monde, ainsi qu'avec un nombre très important de partenaires locaux.»
La visite de la présidente coïncide avec le deuxième concert de Laurent Coulondre dans le cadre des activités de la saison culturelle française, lancée par l'ambassadeur français, Mr. Ludovic Pouille, le 5 octobre dernier.
«L'année 2024 est extrêmement riche en événements internationaux dans laquelle la France est pleinement impliquée. Il y a évidemment les jeux Olympiques 2024. Il est très important qu’il y ait une résonance de ces jeux en Arabie saoudite», déclare Eva Nguyen Binh à Arab News en français. «Les Jeux Olympiques et Paralympiques donneront lieu à des collaborations dans le reste du monde, portées par notre ambassade, notre service de coopération et d'action culturelle, mais également par les relais que nous pouvons avoir ici, comme bien sûr l'Alliance française.»
«En Arabie saoudite, il y aura bien sûr beaucoup d'autres choses. Il y aura aussi le Sommet de la francophonie en France, qui donnera lieu à des projets en résonance dans nombre de pays», poursuit Mme Nguyen Binh. «Lors de ma visite en Arabie saoudite, on a discuté de beaucoup de thématiques comme l’e-sport, qui est très fort ici, et d'autres projets, notamment des tournées, qui donnent lieu à des collaborations avec des artistes saoudiens.»
La directrice de l’Institut français évoque la diversité des programmes culturels proposés et qui ont obtenu un fin succès auprès des partenaires locaux et français. «Les résidences d'artistes sont un moyen extrêmement fort de dialogue entre les artistes, pour mieux se connaître et mieux travailler ensemble. Il s’agira d’un axe très fort de notre politique.»
Au cours de son séjour en Arabie saoudite, la présidente de l’Institut français s’est rendue à AlUla. «C'est un choc, je dirais esthétique et émotionnel parce que le lieu, les paysages sont extrêmement beaux, extrêmement forts.» L’occasion pour elle d’évoquer la coopération dans le domaine archéologique. «Il y a une coopération importante qui se développe dans de nombreux secteurs. Là, il ne s’agit pas de l'Institut français, mais de la France, qui a une expérience extrêmement ancienne en la matière.»
«Le président de la République a signé avec les autorités saoudiennes des accords très forts pour le développement de la coopération, notamment dans le domaine culturel et artistique», conclut Mme Nguyen Binh. «L'Institut français soutiendra ces coopérations et il a déjà commencé à le faire. Mais l'idée, c'est d’aller encore plus loin.»