PARIS: Marine Le Pen a appelé mercredi l'ensemble des électeurs du Rassemblement national (RN) à se joindre dimanche à la marche contre l'antisémitisme organisée par les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat pour protester contre la multiplication des actes antisémites en France depuis l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre.
"J'appelle l'ensemble de nos adhérents et de nos électeurs à venir se joindre à cette marche", a déclaré l'ancienne candidate d'extrême droite à la présidentielle sur RTL.
"Il est temps que le peuple français (...) exprime son rejet absolument total de l'augmentation spectaculaire des actes visibles, en fait, d'antisémitisme" car, a estimé Marine Le Pen, "ça fait très longtemps que nos compatriotes de confession juive sont confrontés à des actes de ce type". Selon elle, "des quartiers entiers se sont vidés du fait de l'avancée d'une idéologie que je combats depuis toujours, vous le savez avec beaucoup d'énergie qui est l'idéologie islamiste".
Marche contre l'antisémitisme: Roussel (PCF) «ne défilera pas aux côtés du RN»
Le Rassemblement national "n'a pas sa place" dans la marche contre l'antisémitisme prévue dimanche, a estimé mercredi le numéro un du parti communiste, Fabien Roussel, qui n’entend "pas être absent" de cet événement mais "ne défilera pas aux côtés" du parti d'extrême droite.
"Qu'il y ait une marche contre l'antisémitisme, c'est important", a déclaré M. Roussel sur France 2, au lendemain de l'annonce d'une manifestation par les présidents de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et du Sénat, Gérard Larcher.
Mais "il faut qu'ils précisent les contours de ce rassemblement", a ajouté le leader communiste, qui "ne comprendrai(t) pas que le RN participe à une telle marche" car ce parti "descend du Front national" fondé par Jean-Marie Le Pen "plusieurs fois condamné pour propos antisémites" et par des hommes qui avaient collaboré avec l'Allemagne nazie.
"Ce sont leurs descendants avec qui nous devrions défiler ? Qu'est-ce qu'on va renvoyer comme image aux enfants de déportés (et) de résistants?", s'est indigné M. Roussel, pour qui "le RN, au regard de son histoire, n'a pas sa place dans un tel rassemblement".
"En tout cas, pour ma part, je ne défilerai pas à ses côtés", a-t-il ajouté, précisant que pour les communistes "il ne s'agit pas d'être absent d'une marche contre l'antisémitisme".
"Nous défilerons peut-être à un autre endroit, mais pas avec eux", a-t-il insisté, indiquant qu'il en discuterait avec "les autres responsables de forces de gauche républicaines".
Mais a priori pas avec le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon qui a rejeté dès mardi soir un "rendez-vous" des "amis du soutien inconditionnel au massacre" à Gaza. Des "propos excessifs" comme "à chaque fois", a déploré M. Roussel, qui n'a plus de contact avec lui: "C'est fini, on a coupé avec Jean-Luc Mélenchon, je ne (lui) parle plus".
Interrogée sur le passé du RN, héritier du Front national co-fondé par son père, Jean-Marie Le Pen, avec un ancien Waffen-SS, elle a expliqué qu'elle avait opéré une "séparation".
"J'ai considéré, je considère toujours d'ailleurs qu'il y a des sujets sur lesquels on ne peut laisser naître aucune ambiguïté", a-t-elle assuré, "et pour le coup, le soutien à nos compatriotes de confession juive en fait partie".
Rappelant que la rupture n'avait "pas été très facile" pour elle, elle a dénoncé "des propos", "des comportements qui vous choquent ou qui vous heurtent". "J'en ai tiré les conséquences", a-t-elle conclu.
Le président du RN Jordan Bardella a estimé dimanche que Jean-Marie Le Pen, condamné à plusieurs reprises pour antisémitisme, n'était pas antisémite.
Alors que la présence ou non des chefs de partis en tête du cortège est en cours de discussion, la représentante d'extrême droite a estimé que "ce n'est pas important".
"Plus il y aura de monde et mieux ce sera, et même si on est en queue de cortège, on s'en moque totalement", a-t-elle déclaré.