Une «grande marche» contre l'antisémitisme à Paris dimanche

Des manifestants brandissent des drapeaux israéliens et français lors d'un rassemblement de solidarité avec Israël suite à l'attaque du Hamas, à Lyon, le 10 octobre 2023 (Photo, AFP).
Des manifestants brandissent des drapeaux israéliens et français lors d'un rassemblement de solidarité avec Israël suite à l'attaque du Hamas, à Lyon, le 10 octobre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 08 novembre 2023

Une «grande marche» contre l'antisémitisme à Paris dimanche

  • L'initiative a été immédiatement saluée par la majorité, mais aussi par la droite et l'extrême droite
  • La France insoumise (gauche radicale) a pour sa part dit réserver sa réponse, en raison de la présence du Rassemblement national

PARIS: Face à la recrudescence des actes hostiles aux Juifs en France, le président du Sénat Gérard Larcher et la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet ont appelé "tous ceux qui se reconnaissent dans les valeurs de notre République" à participer dimanche à une "grande marche civique" contre l'antisémitisme.

L'initiative a été immédiatement saluée par la majorité, mais aussi par la droite et l'extrême droite. La France insoumise (gauche radicale) a pour sa part dit réserver sa réponse, en raison de la présence du Rassemblement national.

Le président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), Yonathan Arfi, a apporté son "plein soutien à l'appel".

"La République est en danger; ses fondements mêmes sont attaqués", s'alarment les présidents des deux chambres du Parlement, respectivement deuxième et quatrième personnages de l'Etat, dans une tribune publiée par Le Figaro.

"Depuis l’attaque terroriste perpétrée en Israël par le Hamas, le 7 octobre dernier, un massacre d’une ignominie jamais égalée depuis la Shoah, qui a causé la mort de 40 de nos compatriotes, les actes antisémites se multiplient dangereusement dans notre pays. En quatre semaines à peine, plus de 1.000 faits ont été enregistrés, soit deux fois plus qu’au cours de toute l’année 2022", poursuivent-ils.

Les massacres du 7 octobre, qui ont fait plus de 1.400 morts côté israélien, ont déclenché une guerre dévastatrice entre le Hamas et Israël qui, depuis, pilonne la bande Gaza. Selon le mouvement islamiste, les opérations militaires israéliennes y ont fait plus de 10.000 morts.

"Un sursaut s'impose, pour manifester clairement que la France n'accepte pas l'antisémitisme et que les Français ne se résignent pas, et ne se résigneront jamais à la fatalité des haines (...) Notre laïcité doit être protégée, elle est un rempart contre l’islamisme", écrivent encore les présidents des deux chambres.

M. Larcher et Mme Braun-Pivet évoquent une marche "entre le Palais Bourbon et le Palais du Luxembourg", les sièges de leurs assemblées, "unissant tous ceux qui se reconnaissent dans les valeurs de notre République et sont déterminés à les défendre".

«Les amis du soutien inconditionnel au massacre ont leur rendez-vous», dénonce Mélenchon

Le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon a critiqué mardi soir la marche qu'il voit comme le "rendez-vous" des "amis du soutien inconditionnel au massacre".

Dénonçant sur X (anciennement Twitter) une "manif de 'l'arc républicain' du RN à la macronie de Braun-Pivet", M. Mélenchon a déploré que "sous prétexte d'antisémitisme", ce rassemblement ne réclame pas "le cessez-le-feu", et donc l'arrêt des bombardements israéliens sur Gaza.

Séjourné, pas derrière la «même banderole» que le RN

Avant même l'annonce officielle, le président du parti Les Républicains Eric Ciotti avait fait connaître sa participation. "Je serai présent à cette marche, il faut que tous les républicains crient leur volonté de s'opposer avec la plus grandes des énergies à cette résurgence, à cette montée d’un antisémitisme totalement insupportable", a-t-il dit devant la presse à l'Assemblée.

"Nous répondrons présents", a écrit sur la plateforme X le président du Rassemblement national Jordan Bardella. Marine Le Pen sera à ses côtés, selon le RN, qui depuis le 7 octobre s'efforce d'apparaître comme un bouclier pour les Français juifs.

Le président du parti Reconquête! Éric Zemmour et sa candidate aux européennes Marion Maréchal ont fait savoir qu'ils iraient aussi marcher contre l'antisémitisme.

La France insoumise, sous le feu des critiques depuis les massacres en raison de son refus de qualifier de "terroriste" le Hamas, explique aussi ses réticences par la participation de ces formations d'extrême droite.

"Bien évidemment, quand il s'agit de combattre le racisme, l'antisémitisme (...) je suis toujours du côté de ceux qui luttent contre ces discriminations", a affirmé son coordinateur Manuel Bompard, avant d'ajouter qu'il serait "incongru de participer à une manifestation de cette nature en présence du Rassemblement national".

Président du parti macroniste Renaissance, Stéphane Séjourné a aussi marqué ses réserves.

"Renaissance sera présent dimanche pour la grande marche contre l'antisémitisme. Pour autant, jamais je ne défilerai derrière la même banderole que le Rassemblement national", a-t-il écrit sur X.

LFI nourrit de plus des relations conflictuelles avec les représentants de la communauté juive dans l'Hexagone, au premier rang desquels le Crif.

Le soir du 9 octobre, quelques heures après un rassemblement en solidarité avec Israël, Jean-Luc Mélenchon s'en était pris au Crif. Il l'avait notamment accusé d'obliger "tout le monde à s'aligner sur la position du gouvernement d'extrême droite israélien, en acceptant de manifester avec le RN".

Jean-Luc Mélenchon est "un ennemi de la République", avait répliqué le lendemain Yonathan Arfi.


Boualem Sansal fait appel de sa condamnation en Algérie, indique son avocat français

Son annonce intervient deux jours après un appel entre Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue entre les deux pays, au cours duquel le sort de Boualem Sansal a été évoqué. (AFP)
Son annonce intervient deux jours après un appel entre Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue entre les deux pays, au cours duquel le sort de Boualem Sansal a été évoqué. (AFP)
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  • L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal a fait appel de sa condamnation à cinq ans de prison en Algérie, a indiqué à l'AFP mercredi son avocat français, François Zimeray
  • Cet appel, a précisé Me Zimeray, qui a appelé à un "geste humanitaire" pour libérer son client âgé de 80 ans, n'empêche pas de le gracier

PARIS: L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal a fait appel de sa condamnation à cinq ans de prison en Algérie, a indiqué à l'AFP mercredi son avocat français, François Zimeray.

Cet appel, a précisé Me Zimeray, qui a appelé à un "geste humanitaire" pour libérer son client âgé de 80 ans, n'empêche pas de le gracier. Son annonce intervient deux jours après un appel entre Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue entre les deux pays, au cours duquel le sort de Boualem Sansal a été évoqué.

 


Assassinat de Samuel Paty: procès en appel début 2026

Le procès en appel de quatre personnes soupçonnées d'être impliquées, à des degrés divers, dans l'assassinat du professeur Samuel Paty, décapité par un islamiste tchétchène en octobre 2020, aura lieu du 26 janvier au 27 février 2026, a-t-on appris mercredi de source proche du dossier. (AFP)
Le procès en appel de quatre personnes soupçonnées d'être impliquées, à des degrés divers, dans l'assassinat du professeur Samuel Paty, décapité par un islamiste tchétchène en octobre 2020, aura lieu du 26 janvier au 27 février 2026, a-t-on appris mercredi de source proche du dossier. (AFP)
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  • A l'issue du procès en première instance, en décembre dernier, et après sept semaines de débat, les huit accusés avaient été tous reconnus coupables et condamnés à des peines de un à seize ans de prison
  • Quatre d'entre eux ont fait appel et seront rejugés par la cour d'assises d'appel spéciale de Paris

PARIS: Le procès en appel de quatre personnes soupçonnées d'être impliquées, à des degrés divers, dans l'assassinat du professeur Samuel Paty, décapité par un islamiste tchétchène en octobre 2020, aura lieu du 26 janvier au 27 février 2026, a-t-on appris mercredi de source proche du dossier.

A l'issue du procès en première instance, en décembre dernier, et après sept semaines de débat, les huit accusés avaient été tous reconnus coupables et condamnés à des peines de un à seize ans de prison.

Quatre d'entre eux ont fait appel et seront rejugés par la cour d'assises d'appel spéciale de Paris.

Cela concerne les deux amis de l'assassin du professeur Samuel Paty, Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov, reconnus coupables de complicité d'assassinat et condamnés à 16 ans de réclusion criminelle.

Les deux autres condamnés à avoir interjeté appel sont Brahim Chnina et le prédicateur islamiste Abdelhakim Sefrioui qui avaient écopé respectivement de 13 et 15 ans de réclusion criminelle après avoir été reconnus coupables d'association de malfaiteurs terroriste, pour avoir lancé une "campagne de haine" ayant fait de Samuel Paty une "cible".


Voter une loi pour «sauver Marine Le Pen» est «impensable», estime Xavier Bertand

Xavier Bertrand a martelé que Marine Le Pen "n'était pas une victime" et regrette que certains soient tombés dans le "piège de la victimisation", appelant les responsables politiques à préserver "la stabilité des institutions et donc le respect de la séparation des pouvoirs". (AFP)
Xavier Bertrand a martelé que Marine Le Pen "n'était pas une victime" et regrette que certains soient tombés dans le "piège de la victimisation", appelant les responsables politiques à préserver "la stabilité des institutions et donc le respect de la séparation des pouvoirs". (AFP)
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  • Il a dénoncé la pression que subissaient les magistrats, ajoutant ne pas vouloir "qu'on joue un mauvais remake du Capitole", faisant référence à l'assaut du Capitole par les soutiens de Donald Trump après sa défaite à l'élection présidentielle de 2020
  • Xavier Bertrand a déploré un traitement de faveur envers la patronne des députés RN à l'Assemblée pour laquelle "on trouverait la place pour une loi d'exception pour (la) sauver", alors qu'"on ne trouve pas la place" pour voter les "urgences"

PARIS: Il est "impensable" de faire un traitement de faveur avec "une loi d'exception pour sauver Madame Le Pen", a fustigé mercredi Xavier Bertrand, en référence à la proposition de loi pour supprimer l'exécution provisoire qu'Eric Ciotti veut déposer.

"Ce serait impensable parce que ça voudrait dire que l'Assemblée nationale remplace la Cour d'appel, que l'Assemblée nationale intervient avant la Cour d'appel, arrêtons cette confusion des genres", s'est insurgé le président LR de la région Hauts-de-France sur RTL.

Eric Ciotti, patron des députés UDR à l'Assemblée et allié du RN, a annoncé mardi que son groupe déposerait une proposition de loi en juin pour "supprimer" l'exécution provisoire après la condamnation choc de Marine Le Pen à une peine d'inéligibilité de cinq ans avec effet immédiat.

Xavier Bertrand a déploré un traitement de faveur envers la patronne des députés RN à l'Assemblée pour laquelle "on trouverait la place pour une loi d'exception pour (la) sauver", alors qu'"on ne trouve pas la place" pour voter les "urgences", évoquant notamment la loi sur les homicides routiers ou celle sur la justice des mineurs.

Pour l'élu LR, cette proposition de "loi Ciotti, Le Pen" reviendrait à "contourner la justice".

Il a dénoncé la pression que subissaient les magistrats, ajoutant ne pas vouloir "qu'on joue un mauvais remake du Capitole", faisant référence à l'assaut du Capitole par les soutiens de Donald Trump après sa défaite à l'élection présidentielle de 2020.

M. Bertrand se réjouit de l'annonce de la Cour d'appel qui devrait rendre une décision à "l'été 2026", qui prouve selon lui qu'"il n'y a aucun complot contre Madame Le Pen" qui va pouvoir "épuiser les voies de recours".

Xavier Bertrand a martelé que Marine Le Pen "n'était pas une victime" et regrette que certains soient tombés dans le "piège de la victimisation", appelant les responsables politiques à préserver "la stabilité des institutions et donc le respect de la séparation des pouvoirs".