La Palestinienne Ahed Tamimi, pasionaria de la lutte contre l'occupation

Un homme passe devant une section de la barrière de séparation israélienne peinte avec un portrait de la Palestinienne Ahed Tamimi, le 6 novembre 2023 à Bethléem, en Cisjordanie occupée. (Photo, AFP)
Un homme passe devant une section de la barrière de séparation israélienne peinte avec un portrait de la Palestinienne Ahed Tamimi, le 6 novembre 2023 à Bethléem, en Cisjordanie occupée. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 08 novembre 2023

La Palestinienne Ahed Tamimi, pasionaria de la lutte contre l'occupation

  • On la voit sur ces clichés brandissant le poing sous le nez de soldats israéliens
  • A 16 ans, elle apparaît en tenue de détenue entourée de policiers israéliens

JERUSALEM: La jeune Ahed Tamimi, arrêtée lundi pour une publication Instagram "incitant au terrorisme" selon l'armée israélienne, est pour les Palestiniens et leurs soutiens à travers le monde une icône de la lutte contre l'occupation israélienne.

Les images de cette Palestinienne aujourd'hui âgée de 22 ans ont fait le tour du monde: à 11 ans, on la voit sur ces clichés brandissant le poing sous le nez de soldats israéliens; à 14 ans, au milieu d'autres femmes, elle tente de faire lâcher prise un soldat plaquant contre un rocher un enfant au bras dans le plâtre; puis, à 16 ans, elle apparaît en tenue de détenue entourée de policiers israéliens.

La maison familiale des Tamimi, comme leur village de Nabi Saleh, dans le nord de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par Israël, est devenue au fil des ans le point de rencontre des militants palestiniens --et étrangers-- contre le mur israélien de séparation, contre les colons et les raids israéliens dans les territoires occupés et pour le soutien à la cause palestinienne.

Ahed Tamimi vient d'être une nouvelle fois arrêtée par l'armée israélienne.

Dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza et de flambée de violences en Cisjordanie, elle la "soupçonne d'incitation à la violence et à des activités terroristes", selon un porte-parole.

Erdogan et le Real Madrid

Ahed Tamimi subit actuellement "un interrogatoire plus approfondi" selon l'armée, une source des services de sécurité évoquant une publication Instagram attribuée à la jeune militante qui promet de "massacrer" des Israéliens "dans toutes les villes de Cisjordanie" et fait référence à Hitler.

Pour sa mère Narimane Tamimi --dont l'époux est depuis plus de deux semaines dans une prison israélienne--, c'est impossible: car "quand Ahed essaye d'ouvrir un compte sur les réseaux sociaux, il est aussitôt bloqué".

La jeune femme est cependant régulièrement citée sur les réseaux sociaux. Le Real Madrid la reçoit en 2018. La presse israélienne se déchaîne contre une "provocatrice qui sait médiatiser ses actes".

Elle témoigne à travers le monde de ses huit mois passés dans une prison israélienne et, de nouveau, ressortent les accusations en Israël d'une famille qui "exploite" ses enfants à des fins politiques.

"Chaque mot que je dis, c'est un poids, une responsabilité, et donc c'est quelque chose de lourd que je porte", admettait-elle à l'AFP en France en 2018.

Chaque mot, mais aussi chaque image.

Dans une vidéo filmée au téléphone en décembre 2017, on la voit s'approcher avec sa cousine de deux soldats appuyés sur un muret, dans la cour de sa maison selon sa famille, puis leur donner des coups de pied et de poing et des gifles.

En 2012 déjà, la fillette s'était distinguée en brandissant le poing sous le nez de soldats israéliens, des images qui avaient fait le tour du monde et qui lui avaient valu d'être reçue par Recep Tayyip Erdogan, alors Premier ministre turc.

«Héroïne»

Trois ans plus tard, à l'été 2015, elle était sur des images également remarquées, parmi des femmes qui tentaient de faire lâcher prise à un soldat plaquant contre un rocher un enfant au bras dans le plâtre. Son petit frère.

Née en 2001 à Nabi Saleh, la jeune femme qui rêvait de devenir footballeuse a grandi avec l'étau se resserrant sur la Cisjordanie: elle a vu le mur de séparation israélien grignoter des terres, de nouvelles colonies pousser alentours et surtout entendu les récits familiaux.

Son père Bassem, souvent à la tête de manifestations contre les colons israéliens, a été emprisonné plusieurs années par Israël. Il raconte que sa fille a été marquée par les récits d'incursions et d'arrestations des forces israéliennes, et affirme que la famille compte plusieurs "martyrs", dont l'oncle et la tante d'Ahed.

Lundi, alors que la nouvelle de son arrestation émergeait dans les médias du monde entier, les réseaux sociaux, particulièrement en arabe, se couvraient de nouveau de sa photo.

"Que Dieu protège notre héroïne", clamait un tweet.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".