ERBIL: Deux attaques infructueuses menées avec des drones ont visé mardi matin au Kurdistan d'Irak une base militaire à l'aéroport d'Erbil abritant des troupes de la coalition internationale antidjihadistes, ont rapporté les autorités locales.
Interrogé par l'AFP, un responsable du département de la Défense américain a assuré, sous couvert de l'anonymat, que les "attaques d'aujourd'hui" n'avaient "pas fait de victimes ou de dommages aux infrastructures".
Le nombre d'attaques visant les forces américaines et de la coalition internationale antidjihadiste déployées en Irak et en Syrie a bondi depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent sur le sol israélien du mouvement islamiste palestinien, au pouvoir dans la bande de Gaza et soutenu par l'Iran.
Mardi matin, "à deux moments différents, trois drones ont attaqué la coalition internationale", ont annoncé dans un communiqué les services antiterroristes de la région autonome du Kurdistan d'Irak.
Lors de la première attaque "contre la base militaire à l'aéroport d'Erbil, deux drones ont été abattus alors qu'ils étaient dans les airs", souligne le communiqué. Par la suite, un troisième drone a chuté au sol sans avoir explosé, selon la même source.
Le Pentagone a confirmé par la suite qu'une attaque avait eu lieu au Kurdistan irakien sans faire de victimes ni de dégâts, mais n'a mentionné qu'un drone qui n'a pas explosé à l'impact.
Les attaques de mardi contre une base "à l'aéroport d'Erbil" ont été revendiquées par un groupe appelé "Résistance islamique en Irak" sur des canaux Telegram affiliés aux factions irakiennes proches de l'Iran.
C'est ce même groupe qui s'est dit responsable des attaques similaires de ces dernières semaines.
«Totalement inacceptables»
En visite surprise à Bagdad, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a jugé dimanche "totalement inacceptables" les attaques menées contre les troupes américaines. "Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour protéger les nôtres", a-t-il martelé.
Depuis le 17 octobre, les forces américaines et leurs alliés basés en Irak et en Syrie ont été la cible de 38 attaques de drones ou de roquettes qui ont blessé 45 Américains, avait déclaré lundi le Pentagone.
Les Etats-Unis accusent Téhéran d'être impliqué par procuration dans ces attaques.
Elles ont été condamnées par le Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani, porté au gouvernement par une coalition de partis pro-Iran, qui a promis des "enquêtes" pour en connaître les auteurs.
Washington compte environ 2.500 soldats en Irak et près de 900 en Syrie qui combattent l'organisation Etat islamique (EI), dans le cadre d'une coalition internationale antidjihadistes ayant vu le jour en 2014.
La coalition assure que son engagement en Irak se limite à un rôle d'assistance et de conseils apportés aux forces locales.