L'exode des travailleurs thaïlandais loin d'Israël et de la guerre avec le Hamas

Une étudiante thaïlandaise revenant d'Israël serre dans ses bras un membre de sa famille lors d'une réunion à l'université Rajanagarindra dans la province de Narathiwat, dans le sud de la Thaïlande, le 18 octobre 2023. (AFP)
Une étudiante thaïlandaise revenant d'Israël serre dans ses bras un membre de sa famille lors d'une réunion à l'université Rajanagarindra dans la province de Narathiwat, dans le sud de la Thaïlande, le 18 octobre 2023. (AFP)
Un ressortissant thaïlandais blessé lors d'une attaque surprise contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas arrive après un vol d'évacuation à l'aéroport international Suvarnabhumi de Bangkok, le 12 octobre 2023. (AFP)
Un ressortissant thaïlandais blessé lors d'une attaque surprise contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas arrive après un vol d'évacuation à l'aéroport international Suvarnabhumi de Bangkok, le 12 octobre 2023. (AFP)
Un étudiant thaïlandais revenant d'Israël serre dans ses bras des membres de sa famille lors d'une réunion à l'université Rajanagarindra dans la province méridionale de Narathiwat, le 18 octobre 2023, après avoir été évacué d'Israël. (AFP)
Un étudiant thaïlandais revenant d'Israël serre dans ses bras des membres de sa famille lors d'une réunion à l'université Rajanagarindra dans la province méridionale de Narathiwat, le 18 octobre 2023, après avoir été évacué d'Israël. (AFP)
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Publié le Mardi 07 novembre 2023

L'exode des travailleurs thaïlandais loin d'Israël et de la guerre avec le Hamas

  • Le Premier ministre thaïlandais, Srettha Thavisin, a exhorté à plusieurs reprises ses concitoyens à rentrer chez eux
  • Son cabinet a approuvé une indemnisation de 50 000 bahts (1 300 dollars) pour chaque travailleur revenant d'Israël

TEL-AVIV : Comme des milliers d'autres travailleurs agricoles thaïlandais en Israël, Pornchai Somnuan a fui les champs d'avocats pour rentrer dans son pays, loin de la guerre qui fait rage entre Israël et le Hamas palestinien depuis un mois.

Lorsque les combattants du Hamas ont attaqué Israël le 7 octobre, les ouvriers employés dans les exploitations agricoles près de la frontière avec la bande de Gaza se sont retrouvés en première ligne. Trente-quatre ressortissants thaïlandais ont été tués et 19 blessés, tandis que 24 autres ont été pris en otage et emmenés à Gaza, selon les autorités thaïlandaises.

Ce drame a jeté l'effroi parmi les 30 000 Thaïlandais travaillant en Israël, et Pornchai Somnuan a demandé de l'aide pour quitter le pays.

"Ma famille voulait que je rentre, elle est inquiète", explique le jeune homme de 27 ans à l'AFP dans un hôtel de Tel-Aviv, d'où sont organisées les évacuations. "J'ai sept amis. Quatre sont rentrés, trois son encore ici", confie-t-il.

Des boîtes de nouilles thaïlandaises et des packs de bouteilles d'eau sont stockés devant la pièce où les candidats au départ remplissent les documents nécessaires.

"Notre priorité est de rapatrier le plus grand nombre possible de Thaïlandais qui en ont besoin", détaille Naruchai Ninnad, chef adjoint des affaires consulaires au ministère thaïlandais des Affaires étrangères venu coordonner les départs.

Médiation

Bangkok a organisé des dizaines de vols pour rapatrier environ 7 500 personnes, tandis que quelque 1 500 autres sont rentrées chez elles par leurs propres moyens, selon Naruchai Ninnad.

Le Premier ministre thaïlandais, Srettha Thavisin, a exhorté à plusieurs reprises ses concitoyens à rentrer chez eux. Son cabinet a approuvé une indemnisation de 50 000 bahts (1 300 dollars) pour chaque travailleur revenant d'Israël. Le gouvernement a également déclaré que les rapatriés pourraient bénéficier d'un prêt à taux avantageux.

Parallèlement, la Thaïlande mène des discussions avec les acteurs régionaux pour tenter d'obtenir la libération de ses ressortissants détenus parmi les quelque 240 otages du Hamas. Une équipe de négociateurs thaïlandais s'est rendu en Iran, où elle a eu des entretiens directs avec des responsables du mouvement islamiste palestinien le 26 octobre.

Rencontré à Tel-Aviv, Warongkorn Srisuk est partagé quand il pense à son départ.

Ouvrier agricole près la frontière nord avec le Liban, où les échanges de tirs sont quotidiens entre l'armée israélienne et des groupes armés pro-palestiniens, dont le Hezbollah libanais, il dit "ne pas (se) sentir à l'aise".

Mais il sait qu'il ne pourra pas compter sur le même salaire en rentrant en Thaïlande.

"J'aimerais revenir, quand la guerre sera finie, mon employeur me renverra ici", assure-t-il.

Il y a plus de dix ans que Bangkok a signé un accord avec Israël pour faciliter le travail des Thaïlandais dans le secteur agricole.

Les conditions de vie de ces immigrés laissent souvent à désirer avec des problèmes d'heures supplémentaires non payées en totalité, d'absence de chauffage ou de climatisation dans des logements exigus, note Yahel Kurlander, spécialiste des migrations.

«J'ai peur»

Les caravanes ou conteneurs où sont généralement hébergés les travailleurs thaïlandais n'ont pas de pièce sécurisée. En cas d'alerte, ils doivent se précipiter vers un abri mobile.

Dans ces conditions, "les travailleurs étaient plus vulnérables à l'attaque" du 7 octobre, estime Mme Kurlander, qui est basé au Tel-Hai College, dans le nord d'Israël.

Au moins 1 400 personnes ont été tuées depuis le 7 octobre côté israélien, en majorité des civils massacrés ce jour-là, selon les autorités israéliennes.

En représailles, Israël a dit vouloir "anéantir" le Hamas et pilonne sans relâche la bande de Gaza, sous contrôle du mouvement islamiste palestinien. Ces frappes ont tué plus de 10 000 personnes dont plus de 4 000 enfants, selon un dernier bilan du gouvernement du Hamas.

Le départ de milliers de Thaïlandais va entraîner "un tournant" pour Israël qui pourrait faire venir à la hâte d'autres travailleurs immigrés sans accord bilatéral encadrant leurs droits, selon Mme Kurlander.

Pornchai Somnuan a eu une vie "agréable" dans les champs de culture d'avocats du centre du pays. Mais lorsque la guerre sera terminée, "je ne reviendrai probablement pas ici, dit-il. J'ai peur".


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.