BEYROUTH : Quatre membres de la famille d'un journaliste libanais, parmi lesquels trois enfants, ont été tués dimanche par une frappe israélienne sur leur voiture dans le sud du Liban, selon un média d'Etat.
Peu après, le Hezbollah libanais a annoncé --pour la première fois depuis le début des violences transfrontalières-- avoir tiré des roquettes Katioucha sur Kiryat Shmona, dans le nord d'Israël, en représailles à ce "crime sauvage".
Le porte-parole de l'armée israélienne Daniel Hagari a indiqué dimanche soir que son armée avait "frappé des cibles du Hezbollah (...) en réponse à un tir de missile anti-tank qui a tué un civil israélien", sans préciser où il a été tué.
Il a ajouté que parmi les cibles il y avait des "véhicules" ainsi qu'une rampe de missile de longue portée détruit par l'aviation.
La zone frontalière entre le Liban et Israël est le théâtre d'échanges de tirs fréquents entre l'armée israélienne et le Hezbollah pro-iranien notamment, depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée le 7 octobre par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien.
Les victimes de la frappe israélienne dans le sud du Liban dimanche sont la sœur du journaliste Samir Ayoub, et les trois petites-filles de sa sœur, âgées de 14, 12 et 10 ans, selon l'agence nationale d'information (Ani, officielle).
Le journaliste, qui était au volant de sa voiture, a été blessé. Les membres de sa famille le suivaient dans une autre, sur la route entre les localités de Aïnata et Aïtaroun.
Samir Ayoub est le correspondant local d'une radio libanaise, "La voix du peuple", et intervient sur des médias russes également comme expert, a indiqué une source de cette radio à l'AFP.
Plus tard dans la soirée, il est apparu à l'écran de la chaîne locale al-jadeed, la chemise maculée de sang, racontant comment il a "retiré du véhicule" de sa soeur qui roulait derrière lui, le corps de sa nièce, seule survivante parmi les cinq passagères.
Drones
Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a dénoncé un "crime abject commis par l'ennemi israélien", affirmant que les victimes avaient été visées par des drones.
De son côté, le chef de la diplomatie libanaise Abdallah Bou Habib, cité par le ministère des Affaires étrangères sur X (ex-Twitter), a déclaré qu'il saisira le Conseil de sécurité de l'ONU lundi, "en réponse au crime commis par Israël à Aïnata".
Le 13 octobre, un journaliste de Reuters, Issam Abdallah, avait été tué et six autres, dont deux de l'AFP, avaient été blessés, alors qu'ils couvraient les violences dans le sud du Liban.
Les autorités libanaises avaient accusé Israël.
Dimanche matin, quatre secouristes avaient été blessés dans le sud du Liban dans un bombardement israélien contre deux ambulances appartenant à une association locale, avaient rapporté cette association et l'Ani.
Depuis le 7 octobre, 81 personnes ont péri du côté libanais, dont au moins 11 civils, selon un décompte de l'AFP.
Trois combattants du Hezbollah ont été tués dimanche selon cette formation, portant à 59 le nombre de ses membres tués du côté libanais.
Six soldats et deux civils ont été tués du côté israélien, d'après les autorités.