RIYAD: L’art a toujours été un outil pour exprimer l’individualité, mais une exposition organisée au Sima Creative Space à Riyad met en lumière son pouvoir universel pour établir des liens entre les expériences collectives.
Une partie des bénéfices des ventes de l’exposition sera reversée au Centre d’aide humanitaire et de secours du roi Salmane (KSRelief) pour soutenir les efforts humanitaires à Gaza.
«Attributs» est le nom de cette exposition. L’espace héberge une collection d’œuvres sélectionnées par Dana Qabbani qui explorent des expériences collectives et individuelles diverses et complexes.
Eidah al-Zahrani est une artiste saoudienne dont la philosophie tend à immortaliser les effets esthétiques et à créer un discours à travers l’art visuel. Inspirées par la profondeur et l’authenticité du passé, ses œuvres cherchent à revisualiser les scènes du passé telles qu’elle les percevait lorsqu’elle était enfant.
Ses deux peintures abstraites présentées lors de l’exposition – qui se déroule jusqu’au 7 novembre – sont nées de souvenirs de sa propre maison d’enfance, dont les murs comprenaient des fissures et des rayures. Elle a su convoquer son «moi» plus âgé pour créer des œuvres vibrantes qui ont les caractéristiques physiques de l’environnement dans lequel elle a grandi.
Elle confie à Arab News: «Je qualifie mes peintures de survie aux forces d’impact parce qu’elles sont des vestiges de souvenirs, ainsi qu’une nostalgie de ce passé et de mon ancienne maison, mais sous forme d’art contemporain.»
Depuis le lancement de sa carrière artistique, en 2015, elle s’est fait connaître par son utilisation des couleurs, en suivant son intuition.
Au centre de l’espace se trouvent deux sculptures de l’artiste Talal Altukhaes. Construite en marbre gris, Struggle with a Point («Lutte avec un point») remonte aux origines de la langue arabe.
Au moment où elles ont été créées, les lettres arabes étaient obtenues à partir de points qui les distinguaient les unes des autres. Elles étaient considérés comme un aspect supplémentaire que l’on a intégré plus tard. Mais, à l’époque, on parvenait quand même à déchiffrer les phrases.
Dans la sculpture, le point est beaucoup plus grand et submerge la lettre elle-même, devenant ainsi le centre de l’œuvre.
M. Altukhaes explique à Arab News: «Aujourd’hui, les aspects supplémentaires ou secondaires de nos vies sont devenus beaucoup plus importants que les aspects primaires. Il y a un conflit entre eux. C’est une discussion extérieure qui parle de l’équilibre entre les choses. Je pense que beaucoup de gens s’y reconnaissent.»
Une version plus grande de la sculpture est actuellement exposée au parc Richard-Bödeker, dans le quartier diplomatique de Riyad.
Son travail adjacent permet au grand public de se familiariser avec l’art et son soft power. Observée de près, l’œuvre décorative en marbre façonne le mot «Allah» en langue arabe, répondant ainsi à l’intention de l’artiste d’intégrer la culture et la religion dans les formes d’art public.
L’artiste conclut par ces mots: «Nous ne pouvons pas forcer les gens à s’aventurer dans les galeries d’art, mais organiser des expositions dans des espaces comme celui-là, où les gens peuvent discuter des œuvres autour d’un café, rend l’art plus accessible au public.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com