Soupçons de blanchiment: Un oligarque russe mis en examen en France

Alexeï Kouzmitchev, proche de Vladimir Poutine, a été mis en examen mercredi à Paris notamment pour blanchiment de fraude fiscale (Photo, Reuters).
Alexeï Kouzmitchev, proche de Vladimir Poutine, a été mis en examen mercredi à Paris notamment pour blanchiment de fraude fiscale (Photo, Reuters).
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Publié le Jeudi 02 novembre 2023

Soupçons de blanchiment: Un oligarque russe mis en examen en France

  • Alexeï Kouzmitchev a été mis en examen mercredi à Paris notamment pour blanchiment de fraude fiscale aggravée et présomption de blanchiment
  • L'oligarque «est considéré comme l'une des personnes les plus influentes de Russie, aux liens bien établis avec le président russe»

PARIS: Un oligarque russe, Alexeï Kouzmitchev, proche de Vladimir Poutine, a été mis en examen mercredi à Paris notamment pour blanchiment de fraude fiscale aggravée et présomption de blanchiment. Il a été placé sous contrôle judiciaire et a dû s'acquitter d'un cautionnement de huit millions d'euros.

Alexeï Kouzmitchev, 61 ans, est présenté comme "un grand actionnaire du conglomérat d'Alfa Group, qui comprend la banque Alfa Bank, l'un des plus grands contribuables de Russie", selon l'Union européenne qui l'a classé sur la liste des personnes ciblées par des sanctions le 15 mars 2022 après l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

L'oligarque "est considéré comme l'une des personnes les plus influentes de Russie, aux liens bien établis avec le président russe: la fille aînée de Vladimir Poutine, Maria, a animé un projet caritatif, Alfa-Endo, qui était financé par Alfa Bank", a souligné l'UE dans un document détaillant la liste des personnes sanctionnées.

Il avait été interpellé lundi à Saint-Tropez (Var) et placé en garde à vue dans le cadre d'une enquête préliminaire du parquet national financier (PNF).

Des perquisitions ont été réalisées lundi "en plusieurs lieux, notamment dans le Var et au domicile parisien de M. Kouzmitchev", avait relaté lundi une source judiciaire.

La perquisition de sa maison à Saint-Tropez a duré toute une journée. "Du numéraire et des bijoux ont été saisis", a-t-elle précisé.

M. Kouzmitchev a ensuite été transféré mardi à Nanterre, à l'Office anticorruption (Oclciff) chargé des investigations.

A l'issue de 48 heures de garde à vue, il a été présenté mercredi à des juges d'instruction financiers parisiens qui l'ont mis en examen pour "blanchiment de fraude fiscale aggravée, présomption de blanchiment et exécution en bande organisée d'un travail dissimulé", a indiqué le PNF.

Ce dernier avait requis son placement en détention provisoire, mais M. Kouzmitchev "a finalement été placé sous contrôle judiciaire avec notamment" l'obligation "de verser un cautionnement d'un montant de 8 millions d'euros et l'interdiction "de quitter le territoire national", a précisé le PNF.

Son avocat n'a pas souhaité s'exprimer.

Protéger les droits

Le Kremlin s'était dit mardi prêt à "protéger les droits" de l'homme d'affaires russe.

"Nous devons être informés de la détention d'un citoyen de la Fédération de Russie par l'intermédiaire de notre mission diplomatique", avait déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. Il avait précisé ne "pas bien connaître" la situation de l'homme d'affaires.

Les faits reprochés à M. Kouzmitchev portent entre autres sur son patrimoine immobilier en France et des revenus non déclarés, selon une source proche du dossier.

L'oligarque avait acheté en 2012, pour 28 millions d'euros, un hôtel particulier de 1.850 m2 à Paris, l'ancien siège du producteur français de vins et spiritueux Pernod-Ricard.

Il avait vu deux de ses yachts, "La Petite Ourse" et "La petite Ourse II", gelés en mars 2022 dans le cadre des sanctions prises par l'UE après l'invasion de l'Ukraine.

D'une longueur respective de 24 mètres et 16,5 mètres, ces deux navires, amarrés à Antibes et Cannes (Alpes-Maritimes) à l'époque, ont une valeur de quatre et 1,2 million d'euros, selon une source proche du dossier à l'époque.

L'homme d'affaires avait obtenu en octobre et en décembre 2022 l'annulation des procédures des douanes, mais cette décision n'a pas eu d'impact sur la mesure de gel de ses navires.

Selon une seconde source proche du dossier, M. Kouzmitchev a engagé auprès de l'UE une procédure pour faire annuler son inscription sur la liste des sanctions. La décision est attendue le 15 novembre.

Lors de l'épidémie de Covid-19 en 2020, il avait financé le vol d'un avion cargo en provenance de Chine contenant 26 tonnes de matériel médical, a indiqué la mairie de Nice, confirmant une information de médias niçois.

La justice française a lancé des investigations notamment pour blanchiment et fraude fiscale aggravée en lien avec le patrimoine immobilier acquis en France par plusieurs oligarques russes, dont certains proches du président Poutine.

Sur les trois dossiers qui sont au PNF, M. Kouzmitchev est le premier mis en examen.


Amnesty International demande à la Hongrie d'arrêter M. Netanyahou

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo d'archives de l'AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le Premier ministre israélien doit se rendre cette semaine dans un pays membre de la Cour pénale internationale
  • Cette visite " ne doit pas devenir un indicateur de l'avenir des droits humains en Europe "

LONDRES : Amnesty International a demandé à la Hongrie d'arrêter le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, à la suite d'informations selon lesquelles il se rendra dans cet État membre de l'UE mercredi à l'invitation de son homologue hongrois Viktor Orban.

M. Netanyahou fait l'objet d'un mandat d'arrêt délivré en novembre par la Cour pénale internationale en raison de la conduite d'Israël à Gaza.

M. Orban, proche allié de M. Netanyahu, a déclaré qu'il n'exécuterait pas le mandat. En tant qu'État membre, la Hongrie est tenue d'exécuter tout mandat d'arrêt délivré par la CPI.


Israël : Netanyahu revient sur son choix pour la direction du Shin Bet

Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
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  • La nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 
  • M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

JERUSALEM : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mardi être revenu sur son choix pour le nouveau directeur de l'Agence de la sécurité intérieure (Shin Bet) après que son candidat a été critiqué à Washington par un influent sénateur.

« Lundi, M. Netanyahu a de nouveau rencontré le vice-amiral [Eli] Sharvit à propos de sa nomination à la tête du Shin Bet », indique un communiqué du Bureau du Premier ministre.

Il l'a « remercié [...] d'avoir répondu à l'appel du devoir, mais l'a informé qu'après plus ample considération, il avait l'intention d'examiner d'autres candidatures », a indiqué un communiqué du bureau de M. Netanyahu.

Ce revirement soudain survient après que la nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 

« S'il est vrai que l'Amérique n'a pas de meilleur ami qu'Israël, la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet est plus que problématique », a écrit M. Graham sur X.

« Mon conseil à mes amis israéliens est de changer de cap et d'examiner plus minutieusement le passé de leur candidat », a-t-il ajouté, notant que des « déclarations » de l'amiral Sharvit « sur le président Trump et sa politique créeraient des tensions inutiles à un moment critique ».

M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

La décision de démettre M. Bar de ses fonctions, en qui M. Netanyahu dit ne plus avoir confiance, est fortement critiquée en Israël où les manifestations se multiplient contre le gouvernement et contre ce qui est perçu par ses opposants comme une dérive dictatoriale du Premier ministre.


Ukraine : Poutine « reste ouvert à tout contact » avec Trump, après ses critiques selon le Kremlin

Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
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  • « Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
  • Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

MOSCOU : Vladimir Poutine « reste ouvert à tout contact » avec son homologue américain Donald Trump, a affirmé lundi le Kremlin, après les critiques du locataire de la Maison Blanche à l'encontre du président russe malgré leur rapprochement entamé depuis plusieurs semaines.

« Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, précisant qu'« aucun » nouvel appel entre les deux dirigeants n'était « prévu pour l'instant ».

Donald Trump a dit à la chaîne américaine NBC être « très énervé, furieux » envers son homologue russe, après que ce dernier eut évoqué l'idée d'une « administration transitoire » en Ukraine, sans son président actuel, Volodymyr Zelensky.

Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

Ces dernières semaines, Moscou et Washington ont convenu d'une remise à plat de leurs relations bilatérales, très fortement dégradées par des années de tensions, qui ont culminé depuis 2022 avec le déclenchement de l'assaut russe contre l'Ukraine, soutenue par les États-Unis.

Donald Trump, qui souhaite mettre fin au conflit le plus rapidement possible, a également menacé la Russie de nouvelles taxes sur le pétrole russe si aucun accord n'était trouvé.

Or, la manne financière issue de la vente de son or noir est vitale pour Moscou, qui doit financer son offensive en Ukraine, particulièrement coûteuse.

Le président russe Vladimir Poutine a rejeté plus tôt ce mois-ci la proposition de cessez-le-feu inconditionnel de Donald Trump en Ukraine, que Kiev avait pourtant acceptée sous pression américaine.

Lundi, Dmitri Peskov a martelé que la Russie continuait à travailler « tout d'abord sur l'établissement de relations bilatérales et nous travaillons également sur la mise en œuvre de certaines idées liées au règlement ukrainien ».

« Le travail est en cours. Il n'y a pas encore de détails précis. Il s'agit d'un processus qui prend du temps, probablement en raison de la complexité du sujet », a-t-il poursuivi.