PARIS: Marine Le Pen a jugé dimanche que la guerre entre Israël et le Hamas avait révélé en France des "complaisances" avec l'islamisme, mettant en cause notamment le fait que l'AFP ne qualifie pas directement de "terroriste" le mouvement islamiste palestinien.
"Dans les trois semaines que nous venons de vivre, il y a eu un effet révélateur des complaisances et même parfois des compromissions avec l'islamisme d'une partie du monde politique, journalistique, associatif, culturel", a souligné la cheffe des députés RN. dans "Dimanche en politique" sur France 3.
"Par exemple l'AFP, la grande agence de presse, financée avec des fonds publics, se refuse à indiquer que le Hamas est un groupement terroriste", a-t-elle ajouté.
Marine Le Pen fait référence au fait que l'AFP ne qualifie pas des mouvements, groupes ou individus de terroristes, y compris le Hamas, "sans attribution directe de l'utilisation de ce mot ou sans utiliser des guillemets", comme s'en est a expliqué l'agence dans un communiqué samedi.
Ne pas employer ce mot, "c'est déjà une forme de complaisance à l'égard d'un groupe armé terroriste", a lancé la députée, après avoir rappelé les massacres commis le 7 octobre par le Hamas sur le sol israélien.
Le rédacteur en chef chargé des principes éthiques et rédactionnels de l'AFP, Eric Wishart, avait rappelé samedi qu'"il s'agit d'une disposition de longue date à l'Agence, conforme aux politiques rédactionnelles des autres agences de presse internationales et de grands médias comme la BBC".
"L'AFP a établi ses consignes rédactionnelles en toute indépendance, en dehors de toute influence et considération d'ordre politique", a expliqué dimanche Phil Chetwynd, directeur de l'information de l'AFP. "On privilégie le journalisme de terrain, les faits et la description factuelle des événements, qui incluent les choses qui sont atroces".
S'agissant du Hamas, l'AFP précise dans sa production qu'il est qualifié de terroriste "notamment par les États-Unis, l'Union européenne, le Royaume-Uni et Israël".
Outre l'AFP, Mme Le Pen a également pointé la supposée "compliance" à l'égard du Hamas d'"un certain nombre d'associatifs", de "sportifs" et de la France Insoumise.
Les cadres de LFI ont été vivement sollicités pour leur réticence à employeur le mot "terrorisme" pour désigner l'attaque du 7 octobre, préférant parler de "crimes de guerre".
Le leader Insoumis Jean-Luc Mélenchon s'est dit samedi "en accord avec la rigueur sémantique de l'AFP", sur le réseau social X, où il a réagi à des mises en cause de l'agence. "Le mot terrorisme est une diversion pour échapper à la justice internationale et justifier le droit au massacre", a-t-il estimé.