BEYROUTH: Des drones israéliens ont tiré samedi trois missiles sur un site à Jabal Safi dans la région d’Iqlim al Tuffah, au Liban, à environ 20 km de la ligne de démarcation frontalière.
Il s'agit de la deuxième violation de l'espace aérien libanais par les forces israéliennes au cours des 21 derniers jours, dans un contexte de tensions croissantes avec le Hezbollah au Sud-Liban, sur fond de guerre à Gaza.
Un obus a également touché la clôture du quartier général de la FINUL à Naqoura, causant des dommages mineurs.
Un missile sol-air du Hezbollah tiré sur l'un des drones a été intercepté et détruit par un missile du dôme de fer.
Des militants ont diffusé sur les réseaux sociaux des images des restes d'un missile Patriot à l'est de Tyr.
La semaine dernière, un drone israélien a pris pour cible la zone de Birket Jabbour dans le Jabal Al-Rihane, au nord du fleuve Litani.
Le dernier échange de tirs a eu lieu après que l'armée israélienne a déclaré qu'elle «visait les infrastructures du Hezbollah sur le territoire libanais».
Des avions de reconnaissance israéliens ont survolé la région frontalière du sud à moyenne altitude.
Avichay Adraee, porte-parole de l'armée israélienne, a déclaré qu'un drone israélien avait pris pour cible une cellule armée du Hezbollah qui tentait de lancer des missiles antichars en direction de Hanita, dans le nord d'Israël.
Dans le sud du Liban, les forces israéliennes ont tiré plus de 20 obus incendiaires sur les environs de Labbouneh à Naqoura.
Des obus israéliens au phosphore ont également mis le feu à des zones proches d’Alma el-Chaab. Les pompiers qui tentaient de se rendre sur les lieux ont été contraints de se retirer à cause des tirs israéliens.
Une association médicale libanaise a mis en garde Israël contre l'utilisation d'obus au phosphore interdits au niveau international et a exhorté les autorités à prélever des échantillons, notamment de la peau en cas de blessures, afin de documenter tout abus.
Elle a également conseillé aux «combattants et aux citoyens de placer un linge humide sur la bouche et le nez pour éviter l'asphyxie».
Washington a réitéré son appel à ses ressortissants au Liban à quitter le pays tant que les vols commerciaux restent disponibles, «en raison de l'imprévisibilité de la situation en matière de sécurité».
L'ambassade des États-Unis a déclaré sur X: «Il n'y a aucune garantie que le gouvernement américain évacuera les citoyens américains et les membres de leurs familles dans une situation de crise.»
Une circulaire publiée vendredi par l'Autorité libanaise de l'aviation civile concernant un plan d'urgence pour l'évacuation de l'aéroport en cas de besoin a semé la confusion parmi le public.
Fadi al-Hassan, directeur général par intérim de l'aviation civile libanaise, a déclaré: «L'aéroport international Rafic Hariri de Beyrouth fonctionne toujours normalement. À l'heure actuelle, deux compagnies aériennes ont suspendu leurs vols vers Beyrouth, Lufthansa et Saudia, tandis que les autres continuent de fonctionner normalement.»
Al-Hassan a indiqué qu'entre 4 000 et 5 000 passagers arrivent au Liban chaque jour, tandis que le nombre de passagers qui quittent varie entre 6 000 et 7 000.
«Les chiffres sont très raisonnables compte tenu des circonstances actuelles», a-t-il indiqué.
Le Premier ministre intérimaire, Najib Mikati, et le Grand Mufti du Liban, Cheikh Abdul Latif Derian, se sont rencontrés pour discuter de l'évolution de la situation dans la bande de Gaza.
Mikati a signalé que «le gouvernement est engagé dans des efforts diplomatiques et politiques, tant au niveau régional qu'international, pour mettre fin à l'agression israélienne contre le Sud-Liban et Gaza.»
Il a précisé que le gouvernement avait «un plan d'urgence pour contenir les répercussions de ce qui pourrait arriver».
Le cheikh Nabil Qaouq, membre du conseil central du Hezbollah, a prévenu que «la résistance sur le terrain surveille l'agression contre Gaza».
Il a ajouté: «La résistance est prête à tous les scénarios et a préparé de nombreuses surprises», et a averti que les États-Unis ne devaient avoir aucun doute sur la position du Hezbollah.
«Nous ne souhaitons pas rassurer les États-Unis, mais plutôt les inquiéter de plus en plus», a-t-il soutenu.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com