Joe Biden incite Pékin à jouer le jeu de la coopération

Les Etat-Unis et la Chine se doivent de "gérer leur relation de manière responsable et de maintenir les lignes de communication ouvertes", a dit M. Biden à son hôte selon un communiqué de la Maison Blanche (Photo d'illustration, AFP).
Les Etat-Unis et la Chine se doivent de "gérer leur relation de manière responsable et de maintenir les lignes de communication ouvertes", a dit M. Biden à son hôte selon un communiqué de la Maison Blanche (Photo d'illustration, AFP).
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Publié le Samedi 28 octobre 2023

Joe Biden incite Pékin à jouer le jeu de la coopération

  • Joe Biden s'est entretenu vendredi avec le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, appelant la Chine à apaiser les tensions
  • Le ministre chinois des Affaires étrangères effectue une rare visite à Washington

WASHINGTON: Le président américain Joe Biden s'est entretenu vendredi avec le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, appelant la Chine à oeuvrer avec les Etats-Unis pour gérer leur relation de "manière responsable" et "relever ensemble les défis mondiaux".

Les deux grandes puissances rivales, qui se livrent une compétition acharnée mais assumée, se doivent de "gérer leur relation de manière responsable et de maintenir les lignes de communication ouvertes", a dit M. Biden à son hôte selon un communiqué de la Maison Blanche.

"Il a insisté sur le fait que les Etats-Unis et la Chine devaient oeuvrer ensemble pour relever les défis mondiaux", a ajouté le texte, en plein conflit au Proche-Orient entre Israël et le Hamas, ainsi qu'en Ukraine face à la Russie.

Le ministre chinois des Affaires étrangères effectue une rare visite à Washington, poursuivant une intense séquence diplomatique censée aider à apaiser une relation tumultueuse et trouver des terrains d'entente.

Sa rencontre avec le président Biden a été soigneusement chorégraphiée, à l'écart de la presse.

Il doit encore s'entretenir séparément avec le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan, après avoir déjà eu une série d'échanges jeudi et vendredi avec le secrétaire d'Etat Antony Blinken.

Rendant compte de la réunion avec M. Biden, qui n'avait pas été annoncée au préalable, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale John Kirby n'a donné aucune indication sur le fait de savoir si Pékin avait répondu favorablement à une invitation faite au président chinois Xi Jinping à se rendre aux Etats-Unis.

Une telle visite fait l'objet de multiples spéculations, avec en ligne de mire le sommet de l'Apec (Coopération économique pour l'Asie-Pacifique) qui doit se tenir à San Francisco à la mi-novembre.

Le président américain a exprimé à plusieurs reprises son "espoir" d'une prochaine rencontre avant la fin de l'année, alors que leur dernier entretien en tête-à-tête remonte au sommet du G20 à Bali, en novembre 2022.

S'ils ont renoué le dialogue, sauf entre leurs armées respectives, la méfiance reste de mise entre les Etats-Unis et la Chine qui rivalisent d'influence, dans la région Asie-Pacifique et au-delà.

Jeudi, Wang Yi a appelé à "stabiliser" cette relation et à ce que les deux premières puissances économiques dans le monde puissent la ramener "sur la voie d'un développement sain, stable et durable".

Encerclement

Le président démocrate n'en fait pas mystère. Il entend livrer à la Chine une compétition tous azimuts "dans le respect des règles internationales" et défendre les intérêts américains en Asie.

Il réclame à ce titre au Congrès un budget de 7,4 milliards pour tenir tête à la Chine, sur le plan militaire et économique.

Les Etats-Unis mettent aussi en avant le renforcement de leurs alliances en Asie, avec l'Inde, le Japon, la Corée du Sud, l'Australie, les îles du Pacifique et jusqu'au Vietnam.

Pékin y voit une volonté d'"encerclement" de la Chine ce que Washington dément.

Les Etats-Unis s'inquiètent par ailleurs des activités de Pékin en mer de Chine méridionale, promettant par exemple d'activer un accord de défense avec les Philippines en cas d'attaque chinoise.

Selon Manille, des navires chinois sont entrés en collision lundi avec des bateaux philippins près d'un atoll en mer de Chine méridionale.

Entre Pékin et Washington, les sujets de friction sont nombreux. La question de Taïwan, que la Chine revendique comme faisant partie de son territoire, est la plus sensible.

Dans un rapport diffusé vendredi, l'International Crisis Group appelle Pékin, Washington et Taipei à calmer le jeu, au risque d'une confrontation aux conséquences "cataclysmiques".

"Une invasion de la Chine à Taïwan est peu probable dans un avenir proche, mais le risque de conflit augmente", écrit son autrice Amanda Hsiao, pour qui "la trajectoire actuelle est dangereuse".

Les parties doivent "redoubler d'efforts" pour préserver le cadre qui a permis d'éviter l'escalade jusqu'alors, selon elle. "En particulier, les Etats-Unis et la Chine devraient prendre une série de mesures de désescalade réciproques".


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.