Le calvaire des journalistes palestiniens à Gaza

Vue générale d'un bâtiment détruit à la suite du bombardement israélien de la bande de Gaza, dans la ville palestinienne de Khan Yunis, dans le sud de Gaza, le 27 octobre 2023, au milieu des combats en cours entre Israël et le groupe palestinien Hamas. (AFP)
Vue générale d'un bâtiment détruit à la suite du bombardement israélien de la bande de Gaza, dans la ville palestinienne de Khan Yunis, dans le sud de Gaza, le 27 octobre 2023, au milieu des combats en cours entre Israël et le groupe palestinien Hamas. (AFP)
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Publié le Mercredi 03 avril 2024

Le calvaire des journalistes palestiniens à Gaza

  • «Ils ne me feront jamais taire»: Wael Al-Dahdouh, qui travaille pour la chaîne qatarie depuis 2004, a décidé de poursuivre sa «noble mission» journalistique malgré les peines
  • Motaz Azaiza, l’un des rares journalistes actifs sur le territoire de la bande de Gaza, en appelle à une protection internationale. Sa supplique met en lumière les conditions périlleuses auxquelles les membres de la presse font face

BEYROUTH: C’est une véritable tragédie qui a eu lieu en plein direct. Vêtu de son gilet pare-balles avec inscription « Presse » sur la poitrine, le journaliste palestinien Wael Al-Dahdouh correspondant de la chaîne Al-Jazeera, s’effondre le mercredi dernier. 

Alors qu’il documentait les atrocités que vit son peuple dans la bande de Gaza, le reporter a brutalement appris la triste nouvelle où sa famille subit le même sort que les 7 000 personnes tuées par les bombardements de l’armée israélienne dans le cadre de sa riposte après l’attaque sanglante du Hamas en Israël, le 7 octobre dernier. Sa femme, Amina, son fils, Mahmoud, 15 ans, sa fille, Cham, âgée de 7 ans, ainsi que son petit-fils, Adam, qui était né 45 jours plus tôt, ont péri sur le coup.

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Le correspondant d'Al-Jazeera Wael Al-Dahdouh (à droite) pleure le corps de l'un de ses trois enfants tués avec sa femme lors d'une frappe israélienne dans le camp de Nuseirat, à l'hôpital Al-Aqsa de Deir Al-Balah, dans le sud du pays. Bande de Gaza, le 25 octobre 2023. (AFP)

Ils ont été tués mercredi soir lors d'une frappe aérienne israélienne dans la bande de Gaza

La famille du journaliste bien connu des téléspectateurs se trouvait dans le camp de réfugiés de Nuseirat au moment de l’attaque. Elle avait fui dans ce dernier pour échapper aux bombardements israéliens.

Des séquences vidéo déchirantes ont circulé partout sur les réseaux sociaux, immortalisant les adieux du reporter à sa famille. Anéanti par la douleur, le reporter serrant fort les corps de ses proches à l’hôpital des Martyrs Al-Aqsa, à Deir El-Balah, n’a pas pu retenir ses larmes.

«Ils ne me feront jamais taire» a-t-il déclaré à l'agence de presse officielle turque Anadolu. Wael Al-Dahdouh, qui travaille pour la chaîne qatarie depuis 2004, a décidé de poursuivre sa «noble mission» journalistique malgré les peines: «Nous continuons d'accomplir notre devoir envers le peuple... envers ce noble message humanitaire de la presse... C'est à Dieu que nous appartenons et c'est à Lui que nous retournerons».

«Israël cible les civils et commet des massacres contre des familles. Cela est le quotidien des familles palestiniennes vivant à Gaza», a-t-il renchérit M. Dahdouh.

«Je ne suis pas un héros» dit Motaz Azaiza  

Les journalistes palestiniens de Gaza paient un lourd tribut dans ce conflit. Cette enclave est devenue l’endroit le plus dangereux au monde pour les professionnels de l’information. Selon leur syndicat, 22 d’entre eux ont été tués dans l’enclave, auxquels s’ajoute le journaliste libanais de l’agence Reuters Issam Abdallah, tué le 13 octobre dans le sud du Liban.

Motaz Azaiza, l’un des rares journalistes actifs sur le territoire de la bande de Gaza, en appelle à une protection internationale. Sa supplique met en lumière les conditions extrêmement périlleuses auxquelles les membres de la presse, tout comme lui, font face pour exercer leur métier. Pris au piège entre les frappes israéliennes, le blocus, et les coupures d’électricité, ils tentent avec courage d’informer, souvent au péril de leur vie. 

Son compte Instagram rassemble plus de 9 millions d’abonnés. Et pour cause, Motaz Azaiza est l’un des rares photographes de presse actifs sur le territoire de la bande de Gaza. Il dévoile tous les jours l’effroyable quotidien des civils palestiniens. Si sa caméra s'éteint, le monde risque de perdre toute visibilité sur la situation à Gaza.

 

Son plaidoyer en faveur d’une intervention internationale est un appel désespéré à l’action. Il implore ceux qui ont le pouvoir de mettre fin à la violence de le faire, soulignant le poids de la responsabilité qui incombe à ceux qui possèdent les moyens de mettre terme à la folie de la guerre. 

Il est l’une des rares sources sur place à témoigner chaque jour de l’horreur de la guerre: «Je suis un photographe indépendant qui couvre ce qui se passe dans la bande de Gaza et qui n'est lié à aucun média, groupe militant ou quoi que ce soit d'autre. Ce que vous regardez tous, je le couvre pour moi et Motaz n’est pas un héros.»

«Si quelque chose m'arrivait, je ne pardonnerai jamais à quiconque capable d'arrêter cette guerre folle et il ne l'a pas fait», ajoute-t-il sur Instagram. 

«Hier, j'ai vu le correspondant d'Al-Jazeera quand il a perdu toute sa famille et croyez-moi ou non, j'allais tout supprimer ici, je ne veux plus rien perdre pour le montrer au monde». 

Il conclut en disant être « juste un photographe qui rêvait de parcourir le monde et de partager les histoires des quatre coins du monde et à cause de la malchance, son rêve n'a pas pu se réaliser.»


Le Premier ministre indien en Arabie saoudite pour renforcer les relations bilatérales

D'après le ministère indien des Affaires étrangères, Ryad, premier exportateur mondial de brut, figure au troisième rang des fournisseurs de pétrole brut de New Delhi. (AFP)
D'après le ministère indien des Affaires étrangères, Ryad, premier exportateur mondial de brut, figure au troisième rang des fournisseurs de pétrole brut de New Delhi. (AFP)
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  • Le Premier ministre indien Narendra Modi est attendu mardi à Jeddah, en Arabie saoudite, pour sa troisième visite d'Etat
  • L'économie indienne, en pleine expansion, dépend fortement des importations de pétrole brut pour satisfaire sa demande énergétique croissante

DJEDDAH: Le Premier ministre indien Narendra Modi est attendu mardi à Jeddah, en Arabie saoudite, pour sa troisième visite d'Etat.

M. Modi avait reçu lundi le vice-président américain, JD Vance, au moment où New Delhi cherche à conclure un accord commercial avec les Etats-Unis pour éviter des droits de douane de 26% sur ses exportations.

"L'Inde accorde une grande importance à ses relations historiques avec l'Arabie saoudite, qui ont gagné en profondeur stratégique et en dynamisme ces dernières années", a déclaré M. Modi, cité par son bureau.

"Ensemble, nous avons développé un partenariat substantiel et mutuellement bénéfique", a-t-il ajouté.

L'économie indienne, en pleine expansion, dépend fortement des importations de pétrole brut pour satisfaire sa demande énergétique croissante.

D'après le ministère indien des Affaires étrangères, Ryad, premier exportateur mondial de brut, figure au troisième rang des fournisseurs de pétrole brut de New Delhi.

Le royaume accueille aussi plus de deux millions de travailleurs indiens, la deuxième plus grande communauté étrangère après les Bangladais, selon le recensement saoudien de 2022.

Ces travailleurs jouent un rôle clé dans l'économie saoudienne, en participant notamment à la construction des méga-projets de l'ambitieuse vision 2030 portée par le prince héritier Mohammed ben Salmane. Ils envoient chaque année des milliards de dollars à leurs familles en Inde, le pays le plus peuplé au monde.

Pendant sa visite de deux jours, M. Modi devrait rencontrer des membres de la communauté indienne, selon son bureau.

Le Premier ministre indien et le prince héritier ont tous deux entretenu des liens étroits avec Donald Trump lors de son premier mandat.

Le président américain est attendu en Arabie saoudite en mai, pour ce qui devrait être sa première visite à l'étranger depuis le début de son second mandat.


Gaza: sept morts dans des frappes israéliennes, selon la Défense civile

Des personnes marchent dans la rue devant l'ancien site du marché Firas qui a été transformé en décharge pendant la guerre dans la ville de Gaza, le 21 avril 2025. (AFP)
Des personnes marchent dans la rue devant l'ancien site du marché Firas qui a été transformé en décharge pendant la guerre dans la ville de Gaza, le 21 avril 2025. (AFP)
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  • Rompant une trêve de près de deux mois, Israël a repris le 18 mars son offensive aérienne puis terrestre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza
  • Deux frappes intervenues dans la nuit dans l'ouest de Gaza-ville ont fait respectivement quatre et deux morts tandis que le bombardement d'une maison à Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien, a tué une personne

GAZA: La Défense civile palestinienne a annoncé que des frappes aériennes israéliennes avaient fait au moins sept morts dans la bande de Gaza mardi matin.

Deux frappes intervenues dans la nuit dans l'ouest de Gaza-ville ont fait respectivement quatre et deux morts tandis que le bombardement d'une maison à Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien, a tué une personne, a précisé à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal

Rompant une trêve de près de deux mois, Israël a repris le 18 mars son offensive aérienne puis terrestre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, au moins 1.864 Palestiniens ont été tués depuis le 18 mars, portant à 51.240 le nombre de morts à Gaza depuis le début de l'offensive de représailles israélienne en 2023.

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, laquelle a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Samedi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est dit déterminé à continuer la guerre et a rejeté les "diktats" du Hamas.

Selon M. Netanyahu, seule une pression militaire permettra le retour des otages encore détenus à Gaza.

 


Yémen : les Houthis font état de 12 morts dans des bombardements imputés aux États-Unis

Yémen : les Houthis font état de 12 morts dans des bombardements imputés aux États-Unis
Yémen : les Houthis font état de 12 morts dans des bombardements imputés aux États-Unis
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  • « Douze personnes ont été tuées et 30 autres blessées dans les frappes de l'ennemi américain sur le marché de Farwa et le quartier populaire du même nom, dans le centre de Sanaa ».
  • Le 15 mars, les États-Unis ont lancé une campagne de bombardements contre les Houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen, afin de les contraindre à cesser de menacer les navires au large du pays. 

SANNA, YEMEN : Les rebelles houthis du Yémen ont fait état lundi de 12 morts dans des bombardements imputés aux États-Unis sur la capitale Sanaa, et annoncé de nouvelles attaques contre des navires de guerre américains et israéliens.

« Douze personnes ont été tuées et 30 autres blessées dans les frappes de l'ennemi américain sur le marché de Farwa et le quartier populaire du même nom, dans le centre de Sanaa », a rapporté l'agence de presse officielle des rebelles Saba, en citant un communiqué du ministère de la Santé de l'administration houthie.

Des bombardements aériens ont également visé dimanche soir les provinces de Marib, dans le centre du pays, Hodeida, dans l'ouest, et Saada, bastion des Houthis, dans le nord, selon la même source.

Le 15 mars, les États-Unis ont lancé une campagne de bombardements contre les Houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen, afin de les contraindre à cesser de menacer les navires au large du pays. 

Les insurgés yéménites, soutenus par l'Iran, ont commencé à mener des attaques en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, ainsi que contre le territoire israélien après le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque du Hamas palestinien dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, en affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens.

Les attaques des Houthis contre le trafic maritime en mer Rouge, par où transite environ 12 % du commerce mondial, ont contraint de nombreuses entreprises maritimes à dérouter le trafic vers la pointe de l'Afrique australe, engendrant ainsi des coûts de transport supplémentaires.

Les frappes américaines avaient débuté en janvier 2024, mais elles se sont intensifiées sous la présidence de Donald Trump.

En réponse aux derniers bombardements sur Sanaa, les Houthis ont affirmé lundi avoir mené des attaques de missiles et de drones contre deux porte-avions américains en mer Rouge et en mer d'Arabie : le Harry S. Truman et le Carl Vinson.

Ils ont également affirmé avoir lancé plusieurs drones en direction d'Israël.

Vendredi, les Houthis avaient fait état de la mort de 80 personnes et de 150 blessés dans le bombardement du port pétrolier de Ras Issa, dans la province de Hodeida, qualifiant cette attaque de la plus meurtrière depuis le début des bombardements américains au Yémen.