Guerre Israël-Hamas: l'Amérique latine, en nuances, pour la paix et la cause palestinienne

Des manifestants brandissent des pancartes alors qu'ils se rassemblent lors d'une manifestation de soutien aux Palestiniens, à Barcelone, le 26 octobre 2023. (AFP)
Des manifestants brandissent des pancartes alors qu'ils se rassemblent lors d'une manifestation de soutien aux Palestiniens, à Barcelone, le 26 octobre 2023. (AFP)
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Publié le Vendredi 27 octobre 2023

Guerre Israël-Hamas: l'Amérique latine, en nuances, pour la paix et la cause palestinienne

  • «Ce n'est pas parce que le Hamas a commis un acte terroriste contre Israël qu'Israël doit tuer des millions d'innocents», a déclaré le président de gauche, Lula
  • Le président colombien Gustavo Petro a inondé les réseaux sociaux de messages sur le conflit, dont certains ont été qualifiés d'«antisémites» par Israël

RIO DE JANEIRO: Si le poids de l'histoire et les colorations politiques figent les positions des gouvernements latino-américains sur la guerre entre Israël et le Hamas, le soutien traditionnel à la cause palestinienne est prégnant, avec le géant brésilien acteur d'une solution pacifique.

Depuis l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre sur le sol israélien à partir de la bande de Gaza qui a fait au moins 1.400 morts, essentiellement des civils selon les autorités israéliennes, l'armée en riposte bombarde sans relâche le territoire palestinien contrôlé par le Hamas, faisant au moins 7.000 morts, selon le mouvement palestinien.

Parmi les personnes tuées figurent au moins neuf Argentins, trois Brésiliens, trois Péruviens et un Colombien, tandis que plus de 30 Latino-Américains sont portés disparus, dont 21 Argentins.

Lula l'«arbitre»

Le Brésil, qui a retrouvé une place sur la scène internationale après le retour au pouvoir de Luiz Inacio Lula da Silva, est le pays d'Amérique latine le plus actif dans la recherche d'une issue pacifique.

Le Brésil exerce actuellement la présidence tournante du Conseil de sécurité de l'ONU, et Lula a multiplié les contacts diplomatiques, avec une position critique à l'égard du Hamas mais aussi d'Israël.

"Ce n'est pas parce que le Hamas a commis un acte terroriste contre Israël qu'Israël doit tuer des millions d'innocents", a déclaré le président de gauche cette semaine. "Mon rôle est de faire en sorte que des négociations soient possibles" en vue d'un cessez-le-feu.

Ses efforts à faire passer une résolution au Conseil de sécurité ont pour l'heure échoué mais Lula persévère: "Je suis fatigué de passer des coups de fil, mais je continuerai parce que c'est nécessaire".

Le Brésil se positionne "comme un arbitre", estime Roberto Goulart Menezes, coordinateur du "Noyau d'études latino-américaines" à l'université de Brasilia.

"Cette position qui consiste à condamner les attaques du Hamas sans soutenir les mesures disproportionnées de la part d'Israël" est celle qui prédomine en Amérique latine, souligne-t-il.

Pour un Etat palestinien

C'est ainsi le cas des présidents de gauche au Chili et au Mexique, Gabriel Boric et Andrés Manuel Lopez Obrador (alias AMLO).

"On ne veut pas prendre parti parce que nous voulons être un facteur dans la recherche d'une solution pacifique", a déclaré AMLO.

Le Chili, qui compte la plus grande communauté palestinienne en dehors du monde arabe (500.000 personnes), a condamné l'attaque du Hamas tout en prônant la reprise des négociations en vue d'une solution à deux Etats.

C'est une position "historique" des pays d'Amérique latine, note Karina Calandrin, professeur de relations internationales et conseillère à l'Institut Brésil-Israël.

La région "a toujours été en faveur de l'autodétermination des peuples, y compris du peuple palestinien, et de la nécessité d'établir un Etat", affirme-t-elle.

La grande majorité des pays latino-américains reconnaissent les territoires palestiniens comme un Etat ou ont des bureaux diplomatiques à Ramallah, en Cisjordanie.

Petro et la «gauche radicale»

Le président colombien Gustavo Petro a inondé les réseaux sociaux de messages sur le conflit, dont certains ont été qualifiés d'"antisémites" par Israël. Sa position rappelle le rôle joué par l'ancien président vénézuélien Hugo Chavez (1999-2013) dans la défense de la cause palestinienne.

"Petro essaie de montrer ses références idéologiques, dans lesquelles la cause palestinienne est très importante pour la gauche internationale" et "de se positionner comme le leader qui comblera le vide de leadership de la gauche radicale dans la région", explique à l'AFP Victor Mijares, directeur de Strategos, un observatoire de la sécurité globale à l'Université des Andes à Bogota.

Les gouvernements autoritaires de Nicolas Maduro au Venezuela, qui a accusé Israël de "génocide contre le peuple palestinien", de Daniel Ortega au Nicaragua ou de Cuba "sont discrédités ou quelque peu isolés", fait-il valoir.

La droite et l'Argentine de Fernandez

Parmi les pays qui ont exprimé une plus grande solidarité avec Israël, on trouve le Paraguay, l'Uruguay et l'Equateur, gouvernés à droite, explique Mme Calandrin.

L'Argentine d'Alberto Fernandez (centre-gauche) qui compte la plus grande communauté juive d'Amérique latine (environ 250.000 personnes), fait figure d'exception. A Buenos Aires, les portraits affichés de quelques-uns des 224 otages emmenés par le Hamas à Gaza, exigent leur libération.

Le président du Salvador, Nayib Bukele, d'origine palestinienne, a répudié avec véhémence le Hamas: "La meilleure chose qui puisse arriver au peuple palestinien est que le Hamas disparaisse complètement. Ces bêtes sauvages ne représentent pas les Palestiniens", a-t-il déclaré sur X.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.