Asma Assad et la Banque centrale syrienne écopent de nouvelles sanctions américaines

Asma Assad, épouse du président Bachar Assad, est désignée pour son insistance à entraver toute résolution politique du conflit syrien (Photo, fournie).
Asma Assad, épouse du président Bachar Assad, est désignée pour son insistance à entraver toute résolution politique du conflit syrien (Photo, fournie).
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Publié le Mercredi 23 décembre 2020

Asma Assad et la Banque centrale syrienne écopent de nouvelles sanctions américaines

  • «Le Département d’État impose aujourd'hui des sanctions à Asma Assad, pour son insistance à entraver toute résolution politique du conflit syrien»
  • Rayburn déclare que les États-Unis ne vont jamais normaliser leurs relations avec le régime syrien d'Assad

CHICAGO: Les États-Unis ont élargi mardi les sanctions contre le régime du président syrien Bachar Assad pour englober 18 personnes et organisations, dont des parlementaires, des militaires, des financiers et des membres de la famille de l’épouse du dirigeant, Asma.

En plus de l'épouse d'Assad et de ses parents immédiats, un membre du Parlement, un nombre d’entreprises, ainsi que la Banque centrale font partie de ce que les responsables du département d'État américain qualifient de «mafia toxique» qui profite des fonds volés au peuple syrien.

Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo et l’envoyé spécial des États-Unis pour la Syrie, Joel Rayburn, minimisent pour leur part l’importance du clan Assad, et insistent que les pourparlers à Genève sur l’avenir de la Syrie se poursuivent en dépit de ce que le régime affirme.

«Le Département d’État impose aujourd'hui des sanctions à Asma Assad, l'épouse de Bachar Assad, pour son insistance à entraver toute résolution politique du conflit syrien», indique Pompeo. «Asma Assad est à l’origine de plusieurs initiatives lancées au nom du régime pour consolider son pouvoir économique et politique, à travers ses prétendus organismes caritatifs et organisations de la société civile».

Des responsables du Département d’État assurent que les nouvelles sanctions élargies s’appliquent, avec la coopération du gouvernement britannique, aux membres de la famille Assad qui détiennent la double nationalité syrienne et britannique. Elles s’étendent bien au-delà des frontières géographiques de la Syrie.

Pompeo ajoute que les sanctions s’appliquent aux membres de la famille immédiate d'Asma Assad. Parmi eux, son père Fawaz Akhras, sa mère Sahar Otri, et ses frères Firas et Eyad, tous détenteurs de la double nationalité syrienne et britannique, et installés au Royaume-Uni.

«Les familles Assad et Akhras ont accumulé leurs richesses illégales aux dépens du peuple syrien en contrôlant un vaste réseau illicite avec des liens en Europe, dans le Golfe et ailleurs», a ainsi déclaré Pompeo.

«Parallèlement, la population syrienne continue de faire la file pour acheter du pain, du carburant et des médicaments, et on voit le régime d'Assad réduire les subventions pour ces produits de base».

Le secrétaire d’État souligne que les sanctions s’appliquent également à la Banque centrale de la Syrie, à Lina Al-Kinayeh, principale conseillère d’Assad, à son mari, le député Mohammed Masouti, et à quatre entreprises affiliées au régime.

Les responsables affirment qu'Al-Kinayeh et son cercle sont «des intermédiaires, une façade financière» du régime d'Assad, qui des spécialistes du détournement de biens.

Le commandant de l’agence des renseignements militaires syriens (RMS), le général Kifah Moulhem, fait aussi partie des personnes sanctionnées, selon Pompeo, pour son rôle d’architecte des souffrances du peuple syrien, et pour avoir fait obstacle au cessez-le-feu en Syrie. Il accuse Moulhem d'avoir mis en œuvre tout un système de «détentions arbitraire et de torture, ainsi que de l’assassinat d’un nombre incalculable de civils», ajoutant que les États-Unis «ne vont jamais cesser de demander des comptes à ceux qui prolongent ce conflit».

Pompeo rappelle que le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté la résolution 2254 il y a cinq ans, et qui appelle à mettre un terme au conflit et aux «souffrances du peuple syrien». Il reproche par ailleurs au régime d'Assad et à sa famille, forts de leurs alliés, de placer leur cupidité au-dessus des intérêts du peuple syrien. Il les accuse notamment de mener une guerre brutale et gratuite et de «constamment obstruer la voie vers une résolution politique».

Lors d'une téléconférence organisée après la dernière annonce des sanctions, Rayburn dit que les États-Unis et leurs alliés continueraient de faire pression sur le régime d'Assad et ses complices «dans le but de les empêcher de continuer d’amasser les ressources nécessaires pour perpétuer leurs atrocités».

L’envoyé fait écho aux remarques de Pompeo, et ajoute que «nous ne serons pas dupes» face à la famille Assad, et à son obstruction à la paix, et face à ses violations des droits de la personne «dont certaines sont tout simplement des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité».

«Asma Assad a mené des initiatives au nom du régime afin de consolider le pouvoir économiquement et politiquement, en utilisant notamment ses prétendus organismes caritatifs et organisations de la société civile», dit Rayburn. Il affirme que ses méthodes de «corruption» constituent certainement les principales raisons pour lesquelles le conflit syrien s'est éternisé.

Rayburn a aussi déclaré que les Assad utilisent les relations familiales, politiques et commerciales comme une façade «mafieuse» pour dissimuler leurs avoirs, et obtenir des biens, et faire des achats, même en dehors de la Syrie. «Ce n'est pas vraiment leur argent. Ils gèrent ces intérêts au nom de Bachar Assad et Asma Assad. C'est ainsi que Bachar Assad sauve une grande partie de son argent. Il permet aux autres de le garder pour lui, puis leur accorde une autorisation politique». Des façades commerciales d'importation et d'exportation sont alors utilisées pour déplacer des actifs détournés, d’une valeur incalculable.

«Lina Al-Kinayeh est la conseillère la mieux placée dans le cercle intime du palais présidentiel d'Asma Assad et de Bachar Assad. Ensemble ils ont installé un régime mafieux au pouvoir. Nous les avons désignés aujourd'hui, ainsi que leurs entreprises, comme un moyen de perturber les actifs de Bachar et Asma Assad».

Rayburn déclare que les États-Unis ne vont jamais normaliser leurs relations avec le régime syrien d'Assad, et qu’ils continueront d’appliquer fermement la résolution 2254 des Nations Unies.

Il ajoute que l'Amérique et ses alliés sont en quête d’un cessez-le-feu national par le biais des discussions à Genève. Un cessez-le-feu assurerait un accès sans entrave à l'aide humanitaire dans tout le pays, la libération de toutes les personnes détenues arbitrairement et un processus politique qui permette au peuple syrien de déterminer son propre avenir politique.

Rayburn a non seulement accusé le régime syrien d’entraver la paix, il l’a aussi blâmé pour le soutien qu’il reçoit de l’Iran. Il estime aussi que si les États-Unis reconnaissent les tensions entre leurs alliés, comme c’est le cas entre la Turquie et les Kurdes, ces tensions pouvaient être plus ou moins gérées.

«Il y a beaucoup de défis entre les États-Unis et la Turquie (…) mais quels que soient ces défis (…)  nous avons toujours considéré qu'il est important d'essayer de maintenir une coopération aussi constructive que possible, et de garder un canal de communication toujours ouvert, même dans les moments les plus difficiles. Il y a beaucoup d'intérêts communs qui se croisent», estime-t-il.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".