Crise économique au Liban: la présidente de l’Institut Basil Fuleihan insiste sur la nécessité de réformes urgentes

Lamia Moubayed, présidente de l’Institut Basil Fuleihan, a répondu aux questions d’Arab News en français dans le cadre de la mission économique et commerciale de la francophonie, organisée par l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), à Beyrouth au Liban (Photo capture d'écran, Tanguy Gadin)
Lamia Moubayed, présidente de l’Institut Basil Fuleihan, a répondu aux questions d’Arab News en français dans le cadre de la mission économique et commerciale de la francophonie, organisée par l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), à Beyrouth au Liban (Photo capture d'écran, Tanguy Gadin)
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Publié le Jeudi 26 octobre 2023

Crise économique au Liban: la présidente de l’Institut Basil Fuleihan insiste sur la nécessité de réformes urgentes

  • Pour Lamia Moubayed, «il faut que le Liban se mette sur la voie de réformes sérieuses, à commencer par celle des finances publiques, à l'origine de beaucoup des crises touchant le pays»
  • Pour la présidente de l’Institut Basil Fuleihan, les défis de la réglementation au Liban sont un frein important pour les investisseurs étrangers

BEYROUTH: L’actualité au Moyen Orient risque de ne pas arranger la situation déjà dramatique du Liban. Le conflit israélo-palestinien a en effet des ramifications profondes qui dépassent les frontières de ces deux pays.

Le Liban, voisin du nord d’Israël, a subi directement et indirectement les répercussions de ce conflit à plusieurs reprises au fil des ans, tant sur le plan politique, social qu’économique. Si le Liban s’est relevé à plusieurs reprises après des décennies de conflit (internes et externes), dont chacun a laissé ses propres cicatrices, le Liban traverse aujourd’hui la pire crise économique de son histoire, avec une dépréciation spectaculaire de la livre libanaise et une inflation galopante de 165%.

Le chômage et l’émigration ont considérablement augmenté et la pauvreté a atteint des niveaux historiquement élevés. Selon l’ONU, plus de 80% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Le pays a d'ailleurs conclu un accord de principe avec le FMI, le Fonds monétaire international, mais le gouvernement (actuellement démissionnaire) doit au préalable engager des réformes cruciales pour débloquer les aides afin de relancer l'économie du pays, ce qu’il ne semble pas prêt de faire.

Selon le FMI, en dépit d’une contraction brutale de l’économie de près de 40% depuis le début de la crise en 2019, l'activité économique semble cependant s'être légèrement stabilisée en 2022 grâce à une reprise partielle du tourisme. Cependant, certains indicateurs, comme l’indice PMI (indice des directeurs des achats) et celui du niveau des importations, suggèrent une reprise limitée de l'économie réelle, s’appuyant désormais principalement sur la diaspora et l’économie informelle.

Dans ce contexte complexe, des institutions spécialisées libanaises, telles que l’Institut des Finances Basil Fuleihan, peuvent jouer un rôle central. En tant qu’entité publique autonome, cet institut, portant le nom de celui qui a contribué à sa création, l’ancien ministre de l’Économie, décédé lors d’un attentat en 2005 ayant visé l’ancien Premier ministre, Rafic Hariri, est dédié à la mise en œuvre et à la promotion de réformes des finances publiques au Liban. Très rapidement, l’établissement est devenu une référence en matière de gestion des finances publiques et de modernisation de l’État dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena).

L’institut a par le passé démontré son importance, non seulement au Liban, mais également dans la région. Depuis 2006, il est reconnu comme étant le centre régional de formation de l'Organisation mondiale des douanes, mais aussi le siège du Secrétariat du réseau des écoles et instituts de formation du service public, Gift Mena.

L’institut est-il aujourd’hui en mesure d’influencer et d’orienter les réformes financières cruciales dont le Liban a désespérément besoin? Lamia Moubayed, présidente de l’Institut Basil Fuleihan, a répondu aux questions d’Arab News en français dans le cadre de la mission économique et commerciale de la francophonie, organisée par l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), à Beyrouth au Liban en octobre.

Pour Lamia Moubayed, «les voies de sortie de crise au Liban ne sont pas très nombreuses et il faut que le Liban se mette impérativement sur la voie de réformes sérieuses, à commencer par les finances publiques, à l'origine de beaucoup des crises touchant le Liban». Selon l’experte, la crise est due en partie à «une dette qui a augmenté phénoménalement, une économie tournée vers l’importation et non productive et des dépenses publiques très aggravées par des choix politiques inefficaces».

«Réformes, réformes, réformes!»

La présidente de l’Institut Basil Fuleihan le martèle, il n’y a pas d’autre solution que «des réformes, des réformes, des réformes». Elle plaide pour «une réforme des finances publiques  commençant par la réforme de la commande publique, des impôts, du budget, de la comptabilité publique, mais aussi du secteur bancaire, de la Banque centrale et de tout le système financier qui a causé la crise», assure-t-elle.

Lamia Moubayed rappelle que l'institut a tiré la sonnette d’alarme avant la crise avec la publication d’un rapport de 2016. «Il a été publié en deux versions, 2016 et 2017. Quand on a vu la situation grave vers laquelle se dirigeait le pays, nous avons immédiatement privilégié une réforme clé, celle de la commande publique. C’est la clé de voûte de l'économie, de la dépense publique, de la corruption ou l'anticorruption.»

Vers plus de transparence

Au Liban, la corruption atteint des sommets, que ce soit dans le secteur public ou privé. Selon l’indice de perception de la corruption (IPC) de 2022, de l’organisation Transparency International, le Liban se classe 150ᵉ sur 180 des pays. Pour Lamia Moubayed, il existe plusieurs moyens d’améliorer la transparence, notamment en passant par les systèmes informatiques et la numérisation. «Lorsqu’on travaille avec des cadres réglementaires datant des années 1950, il est très difficile de s'assurer que les choix et les promesses ont été vraiment honorés», assure-t-elle.

L’Institut des Finances a initié il y a quatre ans un projet de «budget citoyen», une version simplifiée des projets de loi ou de la loi budgétaire pour faciliter l’accès à l’information aux citoyens, mais également en pratique aux parlementaires. «Cet outil a permis aux citoyens de mieux comprendre comment le pays en était arrivé là, pourquoi les dépenses publiques ont augmenté à ce point», affirme Mme Moubayed. «Avec ce projet, le citoyen contribue,  participe, regarde, pose des questions et demande des réponses sur la gestion de l’argent public.»

Le Liban: un paradis fiscal pour les investisseurs?

Autre projet clé sur lequel se penche actuellement l’Institut Basil Fuleihan: l’épineuse réforme des impôts. Une réforme que Lamia Moubayed juge cruciale. «Il faut plus d'équité dans un système qui est complètement inéquitable et contient de nombreuses exemptions, des fragmentations, de non-transparence», affirme-t-elle. Pour la présidente de l’institut, il est urgent de réformer les impôts pour pouvoir financer la protection sociale, particulièrement des Libanais les plus vulnérables.

Le Liban a a priori tout pour encourager les investissements. Il figure en effet parmi les pays du monde taxant le moins les entreprises, avec un impôt sur les sociétés de 17% et et un impôt libératoire de 10% sur la distribution de dividendes. «Il faut à la fois créer de l'équilibre pour les finances publiques, mais aussi dérégulariser et faciliter la vie des entrepreneurs, des PME, des entreprises fraîchement créées et soutenir l’innovation», indique Mme Moubayed.

La présidente de l’Institut des Finances est consciente qu’attirer les investissements en période de crise économique – qui plus est dans un pays en instabilité politique et sécuritaire permanente – n’est pas une mince affaire. Mais pour elle, ce sont des facteurs «que les entreprises savent gérer», et ce sont les défis de la réglementation qui s’avèrent être les plus pénalisants. «L’investisseur se sent en confiance lorsqu’il il y a une loi des marchés publics qu’il connaît, en harmonie avec les réglementations internationales, notamment onusiennes, celles de l’Uncitral (La Commission des Nations unies pour le droit commercial international) et les 12 principes de l'OCDE». Elle appelle aussi à davantage de transparence dans le système économique en général pour rassurer les investisseurs.

La nécessaire coopération internationale

L’institut Basil Fuleihan, créé en 1996 pour aider le Liban à sortir de sa crise d’après-guerre (1975-1990), est «un vecteur de la création du capital compétence», rappelle Mme Moubayed. L’institut s’est focalisé sur trois priorités: les politiques publiques intelligentes, la formation des finances publiques pour une gouvernance meilleure et plus efficace, et les partenariats et la coopération du développement, indique-t-elle.

Elle lance un appel à la coopération. «Nous ne pouvons pas avancer seuls. Nous avons besoin de travailler avec les internationaux, avec les multilatéraux, mais aussi avec les pays amis, les réseaux de la francophonie», explique-t-elle en rappelant l’importance de la mission économique et commerciale de la francophonie. «Ce sont des occasions vraiment extraordinaires pour que les entreprises se connaissent, pour tisser des relations humaines, mais aussi pour créer de la valeur commune à tous.»

Par le passé, l’Institut des Finances publiques a jouté un rôle clé au-delà des frontières libanaises. Il a en effet été un acteur majeur de la coopération en matière de finances publiques dans la région, notamment pour développer les compétences des acteurs de la fonction publique. Il a œuvré à la mise en place de multiples projets de collaboration, notamment entre l'ENA France et Bahreïn ou un programme des cadres dirigeants au Koweït, également créé avec l'ENA. Pendant treize ans, assure-t-elle,  ce «Walk-in/Walk-out» marchait à merveille et a su créer de la valeur. Plus de 400 dirigeants ont été formés et plus de 13 accords de coopération conclus. Six autres Instituts de Finances ont également été lancés dans la région. Mme Moubayed indique fièrement que le modèle libanais a marché et a attiré l'attention d'autres pays comme le Maroc, l'Irak, la Jordanie, la Palestine, le Yémen ou encore la Côte d'Ivoire. Un partage d’expérience aujourd’hui difficile à poursuivre en raison de la crise économique.

Lamia Moubayed reste toutefois optimiste malgré les tensions géopolitiques dans la région. «La seule constance, c’est l’évolution. On a besoin de rester optimistes, même si les chiffres aujourd'hui sont dans le rouge et font mal», explique-t-elle, en concluant sur une citation de l’écrivain français Georges Bernanos: «L'espérance est un risque à courir.»


Les exportations de dattes saoudiennes augmentent de 15,9% en 2024 pour atteindre 451 millions de dollars

L'Arabie saoudite compte environ 123 000 exploitations agricoles de palmiers dans tout le pays. (SPA)
L'Arabie saoudite compte environ 123 000 exploitations agricoles de palmiers dans tout le pays. (SPA)
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  • Les exportations de dattes de l'Arabie saoudite ont connu une augmentation de 15,9% en glissement annuel en 2024
  • L'Arabie saoudite, qui compte plus de 33 millions de palmiers, soit environ 27% du total mondial, possède environ 123 000 exploitations agricoles de palmiers dans tout le pays

RIYAD : Les exportations de dattes de l'Arabie saoudite ont connu une augmentation de 15,9% en glissement annuel en 2024, atteignant 1,695 milliard de riyals saoudiens (451,7 millions de dollars), selon des données récemment publiées par le Centre national pour les palmiers et les dattes.

La même année, le Royaume a produit plus de 1,9 million de tonnes de dattes, soulignant son rôle important dans l'industrie mondiale des dattes, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

L'Arabie saoudite, qui compte plus de 33 millions de palmiers, soit environ 27% du total mondial, possède environ 123 000 exploitations agricoles de palmiers dans tout le pays, ce qui renforce encore sa position de leader mondial dans la production de dattes.

Selon Market Research Future, le marché mondial des dattes devrait passer de 120 millions de dollars en 2023 à 220 millions de dollars en 2032, avec un taux de croissance annuel composé de 5,22%.

"Les dattes saoudiennes ont connu une expansion notable sur les marchés mondiaux, atteignant les consommateurs dans 133 pays. La valeur des exportations représente une augmentation de 15,9% par rapport à 2023", lit-on dans un communiqué de l’Agence de presse saoudienne, soulignant que les dattes saoudiennes ont connu une expansion notable dans toutes les régions du monde. 

"Cette croissance est attribuée aux efforts soutenus visant à améliorer la qualité des dattes saoudiennes et à élargir leur présence sur le marché mondial, soulignant l'importance croissante du secteur des palmiers et des dattes dans le soutien de l'économie nationale et la diversification des flux de revenus", a conclu le communiqué. 

L'industrie des dattes du Royaume a connu une transformation remarquable depuis le lancement de Vision 2030 en 2016 - une initiative stratégique visant à diversifier l'économie non pétrolière de l'Arabie saoudite.

Selon des données récentes, la valeur des exportations de dattes saoudiennes a bondi de 192,5% au cours des huit dernières années, reflétant un taux de croissance annuel composé impressionnant de 12,7%.

Cette trajectoire ascendante souligne les progrès continus de l'Arabie saoudite pour s'imposer comme un acteur clé du marché mondial des dattes, tout en mettant en évidence le rôle croissant du secteur dans la contribution à la sécurité alimentaire mondiale.

Le succès du secteur peut être attribué au soutien inébranlable des dirigeants du Royaume, qui reconnaissent l'industrie des palmiers et des dattes comme une pierre angulaire du patrimoine et de l'identité culturelle saoudiens.

Ce soutien est complété par les efforts de collaboration des producteurs, des exportateurs et des agences gouvernementales qui s'efforcent de rationaliser les processus d'exportation et d'étendre la portée des marchés internationaux grâce à des partenariats stratégiques avec le secteur privé.

L'importance culturelle et économique des dattes est symbolisée par l'inclusion d'un palmier dattier flanqué d'épées croisées dans l'emblème national saoudien. Symbole de l'hospitalité arabe et élément essentiel de la vie quotidienne des Saoudiens, ce fruit a une signification profondément enracinée dans le Royaume.

Ces dernières années, une série d'initiatives locales et internationales ont contribué à augmenter la valeur marchande des dattes saoudiennes. En particulier, la création du Centre national des palmiers et des dattes et du Conseil international des dattes, qui réunit 11 pays producteurs de dattes, témoigne du rôle crucial joué par le Royaume dans l'élaboration de l'avenir de l'industrie mondiale des dattes.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’immobilier de détail saoudien stimulé par le tourisme et la Vision 2030, selon S&P

L'agence de notation a déclaré que les mégaprojets en cours et l'expansion des marques internationales devraient stimuler la demande d'espaces commerciaux dans le Royaume. (Shutterstock)
L'agence de notation a déclaré que les mégaprojets en cours et l'expansion des marques internationales devraient stimuler la demande d'espaces commerciaux dans le Royaume. (Shutterstock)
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  • Le marché de l'immobilier commercial de l'Arabie saoudite est prêt à croître à court terme, sous l'effet de la croissance démographique, de l'expansion du tourisme et des efforts de diversification économique
  • Dans son dernier rapport, l'agence de notation a déclaré que les mégaprojets en cours et l'expansion des marques internationales devraient propulser la demande d'espaces commerciaux à travers le Royaume

RIYAD : Le marché de l'immobilier commercial de l'Arabie saoudite est prêt à croître à court terme, sous l'effet de la croissance démographique, de l'expansion du tourisme et des efforts de diversification économique dans le cadre de l'initiative Vision 2030, selon S&P Global.

Dans son dernier rapport, l'agence de notation a déclaré que les mégaprojets en cours et l'expansion des marques internationales devraient propulser la demande d'espaces commerciaux à travers le Royaume.

L'Autorité générale de l'immobilier prévoit que le marché immobilier atteindra 101,62 milliards de dollars d'ici à 2029, grâce à un taux de croissance annuel composé de 8% à partir de 2024.

"La trajectoire de croissance de l'immobilier commercial en Arabie saoudite est prometteuse pour 2025-2026. L'engagement du gouvernement en faveur du développement des infrastructures, la montée en puissance des mégaprojets et l'expansion des marques internationales sur le marché saoudien stimuleront la demande d'espaces commerciaux", a noté le rapport de S&P Global.

Le rapport s'aligne également sur les conclusions du cabinet de conseil en immobilier JLL, qui, en mars, prévoyait une évolution du marché de la vente au détail du Royaume vers des "formats expérientiels" et des perspectives de forte croissance pour 2025.

Riyad, Djeddah et d'autres grandes villes sont les témoins d'une vague de nouveaux développements commerciaux, allant des centres commerciaux et des lieux de divertissement aux espaces à usage mixte combinant des composantes résidentielles, d'hôtellerie et de commerce de détail, a noté S&P.

Facteurs déterminants

L'agence américaine a ajouté que le fort afflux de touristes dans le Royaume et les politiques d'investissement étranger du gouvernement - telles que l'autorisation d'une propriété étrangère à 100 % - contribueront également à la croissance et à l'évolution du secteur de l'immobilier commercial.

Le rapport cite les principaux développements du Royaume - notamment NEOM, le Projet de la mer Rouge et AlUla - comme des facteurs clés de l'expansion de l'immobilier commercial.

"Le revenu par habitant de l'Arabie saoudite est élevé et les dépenses de consommation pour le commerce de détail et les loisirs devraient augmenter, compte tenu de la prédominance des jeunes dans la population croissante. La transformation progressive du pays en une société plus libérale et plus favorable aux divertissements entraîne une augmentation de la fréquentation des centres commerciaux et des destinations de vente au détail", a déclaré S&P Global.

Outre le tourisme international, l'environnement commercial national évolue, les magasins en plein air et de style boulevard gagnant en popularité. Selon JLL, le commerce de détail en plein air de type boulevard gagne en popularité dans le Royaume, tandis que les concepts de centres commerciaux traditionnels sont confrontés à des taux d'occupation en baisse en raison de leur conception standard de "centre commercial fermé" et de leur offre commerciale généralisée.  

S&P Global a ajouté que l'urbanisation croissante - en particulier chez les jeunes - augmente la demande de formats de vente au détail modernes tels que les centres de style de vie et les centres commerciaux haut de gamme.  

"Le pays est devenu un marché cible majeur pour les marques internationales dans les segments de la mode, du luxe, de la restauration et des boissons. Les détaillants mondiaux étendent leur présence en Arabie saoudite, ce qui entraîne une augmentation de la demande d'espaces commerciaux haut de gamme", a noté l'agence.

Elle a ajouté que les événements importants à venir, notamment l'Expo 2030 et la Coupe du monde de la FIFA 2034, sont susceptibles de stimuler davantage la demande.

Bien que l'affinité pour les achats en ligne augmente dans le Royaume, la demande de magasins physiques offrant des expériences en magasin devrait également augmenter dans les années à venir.

S&P Global a indiqué que les habitants du Moyen-Orient considèrent les centres commerciaux comme des espaces de divertissement, de loisirs, de restauration et d'interaction sociale, et que, par conséquent, le secteur de l'immobilier commercial connaîtra une croissance similaire à celle de l'industrie du commerce électronique.

Pressions sur l'offre à venir

Malgré ces perspectives positives, S&P Global a signalé plusieurs risques qui pourraient peser sur le secteur. Il s'agit notamment de l'offre excédentaire, de l'évolution des préférences en matière de commerce de détail et de la pression sur les rendements locatifs dans un contexte de dépenses d'investissement élevées de la part des propriétaires.

"Le volume des projets de vente au détail en cours d'élaboration soulève le risque d'une offre excédentaire potentielle, selon nous, en particulier dans les emplacements secondaires où la demande pourrait ne pas être suffisante pour absorber les nouveaux espaces commerciaux", a déclaré S&P Global.

Les taux de location pourraient également subir une pression à la baisse en raison de l'augmentation du volume de l'espace commercial.

S&P Global a souligné que d'autres facteurs tels que l'emplacement, la concurrence et la qualité des actifs pourraient également affecter les taux de location dans le secteur de l'immobilier commercial.

Selon le rapport 2024 Saudi Arabia Giga Projects Report de Knight Frank, 7,4 millions de mètres carrés de nouvelles surfaces commerciales sont en cours de développement, y compris des espaces à la porte de Diriyah, le Projet de la mer Rouge et NEOM.

En outre, la baisse des prix du pétrole, la volatilité du marché, l'escalade des tensions commerciales mondiales et un environnement géopolitique fragmenté pourraient freiner les dépenses publiques et la croissance économique non pétrolière dans le Royaume.

Citant le rapport Knight Frank, S&P Global a noté que l'offre immobilière de Riyad devrait augmenter de 50% d'ici à 2027, tandis que celle de Djeddah augmentera de 75% au cours de la même période.

"Cette croissance rapide pourrait conduire les propriétaires à proposer des remises sur les loyers, des modèles de bail à revenus partagés et d'autres mesures incitatives pour maintenir l'occupation des locaux. Les détaillants accordent de plus en plus d'importance à la fréquentation et à la diversité des locataires plutôt qu'à la superficie des locaux", indique l'analyse.

"Alors que les emplacements de premier choix à Riyad et Djeddah maintiendront probablement des taux de location stables en raison de la forte demande, les emplacements secondaires pourraient voir une baisse des valeurs locatives en raison de l'offre excédentaire", a conclu l’étude.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le secteur saoudien de la gestion d'actifs franchit les 266 milliards de dollars, selon Fitch Ratings

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  • Le secteur de la gestion d'actifs en Arabie saoudite a connu une croissance de 20% en glissement annuel en 2024
  • Fitch a attribué l'élan du secteur à plusieurs facteurs clés, notamment une base d'investisseurs croissante

RIYAD : Le secteur de la gestion d'actifs en Arabie saoudite a connu une croissance de 20% en glissement annuel en 2024, portant le total des actifs du secteur à 1 000 milliards de riyals saoudiens (266 milliards de dollars) pour la première fois, selon une nouvelle analyse de Fitch Ratings.

Dans son dernier rapport, l'agence de notation indique que le secteur devrait continuer à attirer des flux réguliers en 2025 et 2026, avec des actifs sous gestion qui devraient dépasser les 1,3 trillions de RS. 

Fitch a attribué l'élan du secteur à plusieurs facteurs clés, notamment une base d'investisseurs croissante, une démographie favorable, des réformes économiques en cours, des marchés de capitaux solides et des initiatives de transformation numérique.

Bashar Al-Natoor, responsable mondial de la finance islamique chez Fitch, a expliqué : "Le secteur de la gestion d'actifs en Arabie saoudite est le plus important du CCG, avec des actifs sous gestion qui ont dépassé les 1 000 milliards de RS, et une croissance supplémentaire est encore attendue."  

"Presque tous les fonds communs de placement cotés à la bourse saoudienne sont conformes à la charia, ce qui indique une forte demande de produits islamiques", a-t-il ajouté. 

Un rapport antérieur de Fitch, publié en octobre, a indiqué que la croissance en 2025 serait encore soutenue par un nombre croissant de particuliers fortunés recherchant des services de gestion d'actifs dans le Royaume.

Le gouvernement saoudien souhaite que les actifs sous gestion du secteur atteignent 40% du produit intérieur brut du Royaume d'ici à la fin de la décennie.

Le rapport indique également que les gestionnaires d'actifs affiliés à des banques en Arabie saoudite ont représenté près des deux tiers des revenus du secteur à la fin de 2024.

Cependant, Fitch a souligné que la concurrence internationale est susceptible de s'intensifier car des acteurs mondiaux tels que BlackRock, Goldman Sachs et Morgan Stanley, ainsi que Citigroup et Mizuho Bank, ont reçu l'autorisation réglementaire d'établir des sièges régionaux dans le Royaume.

L'analyse souligne qu'environ la moitié des actifs sous gestion de l'Arabie saoudite est détenue par des fonds privés, suivis par la gestion discrétionnaire de portefeuille et les fonds publics.

Les actifs des fonds privés sont principalement concentrés dans l'immobilier et les actions, tandis que la moitié des actifs sous gestion discrétionnaire est investie dans des actions locales.

Les actifs des fonds publics sont répartis entre les fonds du marché monétaire, les actions, les sociétés d'investissement immobilier et les instruments de dette.

Fitch a également noté que la capitalisation combinée des marchés d'actions cotées dans le CCG a dépassé les 4 000 milliards de dollars à la fin de 2024, sous l'impulsion de la bourse saoudienne.

Malgré ces bonnes perspectives, le rapport met en garde contre des difficultés potentielles, notamment les tensions commerciales et les fluctuations des prix du pétrole.

"Le marché n'est pas à l'abri des volatilités mondiales, telles que celles provoquées par l'augmentation des tarifs douaniers du gouvernement américain le 2 avril. Les variations des prix du pétrole font partie des facteurs clés qui pourraient affecter le secteur", a conclu le rapport de Fitch.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com