NEW YORK: Le sénateur démocrate américain Bob Menendez s'est de nouveau rendu au tribunal à Manhattan lundi, où il a plaidé non coupable d'avoir agi comme agent du gouvernement égyptien, dans une affaire plus large de corruption, a indiqué une source judiciaire à l'AFP.
Poursuivi avec son épouse et trois autres personnes, Robert Menendez avait déjà été inculpé de corruption et de trafic d'influence au profit de l'Egypte, et avait déjà plaidé non coupable fin septembre, ce qui ouvre la voie à un procès dans cette affaire.
Depuis, le parquet fédéral de Manhattan a ajouté l'inculpation de "conspiration pour agir en tant qu'agent d'un gouvernement étranger", en l'occurrence l'Egypte, un délit pour lequel le sénateur a également plaidé non coupable lundi, a indiqué à l'AFP un porte-parole du parquet fédéral de Manhattan.
Robert Menendez est resté sourd aux appels à la démission, mais il a renoncé "temporairement" à la présidence de la très puissante commission des Affaires étrangères au Sénat.
Il est accusé d'avoir accepté entre 2018 et 2022 des "centaines de milliers de dollars" de pots-de-vin de la part de trois habitants de l'Etat du New Jersey, où il est élu, et d'avoir utilisé "son pouvoir et son influence pour protéger et enrichir ces hommes d'affaires et soutenir le gouvernement égyptien".
Ces dernières accusations "font fi de mon bilan de défense des droits humains et de la démocratie en Egypte, et de confrontation des dirigeants de ce pays, y compris le président Sissi sur ces questions", a réagi le sénateur dans un communiqué.
"Quiconque connaît mon bilan, sait que cette dernière inculpation est aussi scandaleuse qu'absurde", a-t-il ajouté, disant avoir été "loyal tout au long de (sa) vie envers un seul pays, les Etats-Unis d'Amérique".
Le procureur fédéral de Manhattan, Damian Williams, avait détaillé la découverte, lors d'une perquisition, de "liasses de billets fourrées dans les poches de sa veste", trois kilos de "lingots d'or" et une voiture de luxe, autant d'éléments "qui faisaient partie de la fraude".
L'élu d'origine cubaine de 69 ans, vieux routier de la politique, a contesté les faits.
"Depuis 30 ans, j'ai retiré des milliers de dollars en liquide de mon compte épargne personnel, que j'ai gardés en cas d'urgence en raison de l'histoire de ma famille, confrontée aux confiscations et saisies à Cuba", avait-il justifié.