RIYAD: La pâtisserie, un passe-temps qui lui a permis de s'évader et de supporter ses dernières années à la faculté de médecine, s'est transformée en une passion qui est devenue la profession d'Abdallah Alghufaily.
Alghufaily est aujourd'hui psychiatre le jour et pâtissier la nuit. Il ouvre sa première pâtisserie cette semaine.
Son parcours de pâtissier commence par un simple cheesecake. Sans expérience préalable en cuisine, il se met à mélanger les ingrédients en suivant la recette trouvée sur YouTube.
Cette source se révèle vite insuffisante pour satisfaire la curiosité d'Alghufaily pour la boulangerie et la pâtisserie.
«Je voulais améliorer la qualité des pâtisseries que je préparais, car à un moment donné, YouTube n'était plus une source d'information utile. Je voulais aller plus loin et développer une véritable compréhension de la pâtisserie», confie-t-il.
Il se promène alors dans les librairies, à la recherche de la clé qui lui permettrait d'approfondir la science de la pâtisserie, mais se heurte aux notions de base.
Fin 2019, la fondation Misk lui offre une chance en or de devenir le pâtissier qu'il est aujourd'hui, l'occasion d'étudier la science de la pâtisserie au Cordon Bleu à Paris, la capitale mondiale de la pâtisserie.
Le programme de Misk est proposé pendant la dernière année de médecine d'Alghufaily à l'université du roi Saoud ben Abdelaziz pour les sciences de la santé à Riyad.
«Je ne pouvais pas refuser cette chance exceptionnelle, car les études coûtent environ 1 million de riyals saoudiens (266 000 dollars, 1 dollar = 0,95 euro), sans compter le coût de la vie, et j'ai donc dû repousser ma dernière année et demander une année entière de césure», raconte-t-il.
«Cela n'a pas été facile. Je devais obtenir l'accord de ma famille et de l'université, ce qui n'a pas été facile car la durée la plus longue proposée pour un congé à l'université est généralement d'un à deux mois.»
Après avoir obtenu cette autorisation, Alghufaily charge ses bagages d'un bol à mélanger et de tasses à mesurer et s’envole pour la capitale mondiale de la pâtisserie.
Alghufaily commence le programme au Cordon Bleu au début de l'année 2020, à une époque où la pandémie de Covid-19 touche le monde entier.
«Avec la pandémie de Covid-19, j'ai senti que j'étais engagé dans une course contre la montre, car le temps que j'avais demandé pour être à Paris était perdu», explique-t-il.
«Je devais demander un autre congé et je me débattais car je n'étais sûr de rien et tous mes projets semblaient vagues à ce moment-là.»
Nouveau départ
Tout finit par s'arranger pour Alghufaily. Il termine son parcours au Cordon Bleu, obtient un diplôme en pâtisserie, puis retourne à Riyad pour obtenir son diplôme de médecine.
«Le Cordon Bleu m'a permis d'affiner mes compétences de pâtissier, mais c'est le fait d'être à Paris et de tester différentes pâtisseries qui a fait de moi le chef que je suis aujourd'hui», indique-t-il.
«Les pâtisseries parisiennes sont tenues par des chefs de différentes nationalités, chacun insufflant les saveurs de sa propre culture dans les pâtisseries qu'il confectionne, ce qui permet de créer un cadre de saveurs différentes», poursuit-il.
Paris a eu un impact important sur Alghufaily et sur les pâtisseries qu'il a choisi d'inclure dans le menu de sa boutique de rêve.
Tout en élaborant le plan de son entreprise, Alghufaily s'est fait un nom en présentant son talent et ses pâtisseries lors de plusieurs festivals gastronomiques dans le Royaume et à l'étranger.
«J'ai participé au festival du café saoudien et au festival de la gastronomie saoudienne à Riyad, avec des gaufres spécialement conçues, infusées d'épices kleija qui jouent avec les saveurs locales», révèle-t-il.
«Les gaufres aux épices kleija ont connu un grand succès et ont voyagé jusqu'à Paris, car la Commission saoudienne de la mode m'a donné l'occasion de participer à la Semaine de la mode de Paris dans le cadre d'un événement pop-up organisé en France pour mettre en valeur les talents créatifs saoudiens.»
Les gaufres aux épices kleija d'Alghufaily seront bientôt disponibles, ainsi que d'autres produits, dans sa première boutique, Floated, qui ouvre ses portes cette semaine après une ouverture en douceur jeudi.
Floated se veut créatif et unique, et promet de nouveaux produits tous les mois.
Alghufaily indique une boîte en verre à l'extérieur de la boutique: «Cette boîte présentera le produit du mois.»
«Le nom Floated vient de l'idée que cette boutique n'a pas de menu fixe. Ce que nous faisons, c'est flotter au gré des différentes saveurs. Vous trouverez ici les pâtisseries les plus inattendues et les plus délicieuses à un prix modique, quelque chose que tout le monde peut apprécier.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com