Biden tente de souder l'Amérique derrière l'Ukraine et Israël

Le président américain Joe Biden tient une conférence de presse lors d'une visite de solidarité en Israël, le 18 octobre 2023 (Photo, AFP).
Le président américain Joe Biden tient une conférence de presse lors d'une visite de solidarité en Israël, le 18 octobre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 20 octobre 2023

Biden tente de souder l'Amérique derrière l'Ukraine et Israël

  • Joe Biden, vieux routier de la politique, se dit aussi qu'en liant la défense d'Israël, à celle de l'Ukraine, il réussira à trouver le consensus qui lui fait jusqu'ici défaut au Congrès
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a d'ores et déjà remercié au téléphone son homologue pour le «soutien vital» des Etats-Unis

WASHINGTON: Le monde fait "face à un tournant qui dépasse les partis et les débats politiciens": Joe Biden va tenter jeudi de souder les Américains derrière la défense d'Israël et de l'Ukraine.

"Les attaques terroristes du Hamas contre Israël. Le besoin d'aide humanitaire à Gaza. La Russie qui poursuit sa brutale guerre contre l'Ukraine": le président américain a résumé, sur le réseau social X, de quoi il veut parler, dans une adresse solennelle à la nation à 20H00 locales (minuit GMT vendredi), depuis le Bureau ovale.

"Il va faire le lien entre ces événements (...) et les vies des Américains ici, et expliquer pourquoi cela doit nous importer", a expliqué sur CNN l'un de ses conseillers à la sécurité nationale, Jon Finer.

Joe Biden, vieux routier de la politique, se dit aussi qu'en liant la défense d'Israël, à celle de l'Ukraine, il réussira à trouver le consensus qui lui fait jusqu'ici défaut au Congrès pour financer une assistance militaire supplémentaire à Kiev.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a d'ores et déjà remercié au téléphone son homologue pour le "soutien vital" des Etats-Unis.

Dans la lancée de son voyage à Tel-Aviv mercredi, périlleux sur le plan sécuritaire autant que diplomatique, le démocrate de 80 ans veut aussi renvoyer aux électeurs, inquiets de son âge et de son énergie, l'image d'un homme d'action, de décision, presque d'un chef de guerre.

Joe Biden est le premier "commandant en chef" à s'être jamais rendu dans une zone de conflit qui ne soit pas sous contrôle de l'armée américaine, et même à deux reprises: à Kiev en février, et donc à Tel-Aviv.

«Je l'ai obtenu»

Dans l'avion du retour, le président, qui ne goûte pourtant guère ce genre d'échanges impromptus, était venu voir les journalistes pour vanter le résultat de son voyage.

"Je suis venu pour obtenir quelque chose, et je l'ai obtenu", a-t-il dit, en référence à l'accord d'Israël et de l'Egypte pour commencer à faire rentrer un peu d'aide humanitaire à Gaza.

L'occasion est trop belle pour lui de dresser un contraste avec un parti républicain mis sens dessus-dessous par certains élus dévoués à Donald Trump - que Joe Biden pourrait bien à nouveau affronter à la présidentielle de novembre 2024.

Les démocrates détiennent le Sénat, quand les conservateurs contrôlent depuis le début d'année la Chambre des représentants.

Or la frange la plus à droite du parti républicain a non seulement renversé le chef de cette institution, mais échoue jusqu'ici à imposer l'un des siens dans le fauteuil de "speaker".

Selon une source proche des discussions, la Maison Blanche veut réclamer au Congrès une énorme enveloppe de 100 milliards de dollars pour l'Ukraine, Israël, Taïwan et la crise migratoire à la frontière avec le Mexique.

Si les adversaires républicains de Joe Biden sont pour certains hésitants sur l'aide militaire à l'Ukraine, ils sont les premiers à réclamer un appui massif à Israël, une posture musclée sur l'immigration et une attitude ferme face à la Chine.

Le président américain sait que le temps est compté: si le Congrès n'arrive pas à voter un budget annuel, les Etats-Unis vont droit à la paralysie budgétaire, le "shutdown", le 17 novembre.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.