RIYAD: L’ambassade de France en Arabie saoudite, en collaboration avec l’Association Zahra, célèbre le mois de la lutte et de la prévention contre le cancer du sein.
Lors d’un événement organisé pour l’occasion, l’ambassadeur français dans le Royaume, Ludovic Pouille, a déclaré: «Ce rassemblement annuel s’inscrit dans le cadre de la campagne de sensibilisation pour la lutte contre le cancer du sein, Octobre Rose ou Pink October. C’est le cancer le plus répandu chez les femmes dans le monde.»
Il a par ailleurs tenu à rendre hommage aux personnes qui combattent cette maladie, aux survivants et aux médecins, infirmiers et à l’ensemble du corps médical, qui interviennent en Palestine et en Ukraine pour sauver la vie de civils innocents.
La princesse Haifa al-Faisal, fondatrice et présidente de l’Association Zahra, a déclaré durant sa brève intervention: «En réalité, je n’ai pas préparé de discours, je suis juste heureuse d’être parmi vous ce soir et vous souhaite à tous mes vœux de bonne santé.»
Il est fondamental de rappeler que le cancer du sein demeure un défi important auquel tous les pays du monde sont confrontés. Des recherches prouvent qu’une fille a huit fois plus de chance de développer un cancer du sein au cours de sa vie.
En 2022, on estime qu’environ 28 600 femmes ont été diagnostiquées d’un cancer du sein en Arabie saoudite. Chez les femmes, le cancer du sein est le plus fréquent et 83 % des cas surviennent chez les femmes de plus de 50 ans, mais il peut également toucher des femmes moins jeunes, voire des hommes.
Dr Wafa al-Khayal, spécialiste du sein au service d’endocrinologie à l’hôpital du roi Faisal a annoncé lors de son intervention que «le cancer est un drame qui touche un grand nombre de femmes dans le monde et dans mon pays aussi. C’est un défi que nous devons affronter tous ensemble».
«Je dois noter que les campagnes de sensibilisation effectuées par l’Association Zahra depuis 2003 ont permis le dépistage précoce d’un grand nombre de cancer du sein chez les femmes en Arabie saoudite», a-t-elle ajouté. «Nous avions auparavant l’habitude de rencontrer des femmes atteintes d’un cancer du sein, mais à un stade très avancé où les chances de guérison étaient hélas minimes.»
«Je souhaite que toutes femmes apprennent à écouter leur corps et agissent immédiatement en prenant contact avec des spécialistes. Ne négligez aucun signe», a exhorté Wafa al-Khayal.
Depuis plusieurs années, en Arabie saoudite, les initiatives se multiplient afin de sensibiliser l'ensemble de la société. L’Association Zahra parcourt le territoire saoudien pour attirer l'attention sur l'importance du diagnostic, du traitement précoce et redonne confiance aux femmes, notamment au sein de la population rurale où la perception de la maladie reste encore taboue.
Le Dr Jean-Marc Nabholtz, fort de trente-cinq ans d’expérience dans la lutte contre le cancer du sein, a annoncé lors de son allocution une importante nouvelle: la possibilité de dépister le cancer grâce à une simple analyse de sang.
«Je collabore avec des chercheurs saoudiens de l’université du roi Saoud pour créer une application médicale se basant sur le mouvement des électrons associé aux capacités de l’intelligence artificielle pour dépister le cancer et permettre aux patients et aux médecins d’intervenir plus rapidement et à moindre coûts», a-t-il expliqué.
«Cette application est en cours d’expérimentation dans neuf pays. Les résultats obtenus après quatre ans de recherches montrent qu’il est dorénavant possible à 98 % de détecter le cancer en effectuant une simple analyse de sang. Cette application serait alors accessible à tous», a-t-il précisé.
Hana Asiri, survivante d’un cancer du sein, et qui est depuis 2023 l’ambassadrice de l’Association Zahra, a présenté à l’assistance un témoignage très émouvant. Elle a confié humblement son histoire, ses émotions et sa détermination: «En 2013, j’ai appris que j’étais atteinte du cancer du sein, j’avais tout juste 38 ans. J’étais une femme dynamique, une maman de trois enfants, pleine d’énergie, enthousiaste, très épanouie dans ma vie personnelle et professionnelle. Je n’oublierai jamais le moment où mon docteur m’a dit, c’est un cancer!»
«Durant cette longue période, et après plusieurs types de traitements, une chirurgie, 8 séances de chimiothérapie, 25 séances de radiothérapie et cinq années d’un traitement hormonal, je tiens seulement à exprimer toute ma gratitude à l’Association Zahra et à la princesse Haïfa al-Faisal qui m’ont soutenu en assurant et en soutenant tous mes besoins», a conclu Hana Asiri.