PARIS: L'artiste et sculpteur italien Giuseppe Penone, figure de l'Arte Povera dans les années 60, marque d'une nouvelle "empreinte" Paris, où il entre mercredi à l'Académie des Beaux-Arts et présente son tout dernier travail autour de ce thème.
Le motif de "l'empreinte", très "lié au corps" pour lui, marque depuis toujours l'oeuvre de ce septuagénaire, que l'AFP a rencontré en marge de la foire d'art moderne et contemporain "Paris + par Art Basel" qui ouvre mercredi.
"C'est une image involontaire qui accompagne toute notre vie, comme la respiration et le souffle, et qui peut devenir un moyen d'expression si on en prend conscience", dit-il.
Il prend une résonance particulière cette semaine puisque Giuseppe Penone est installé mercredi en tant que membre associé étranger à l'Académie des Beaux-Arts dans la section sculpture par son confrère Jean Anguera. Il va occuper le fauteuil du Sénégalais Ousmane Sow, disparu en 2016, "qui a aussi été celui du compositeur italien Gioachino Rossini", rappelle M. Penone.
Parallèlement, l'Italien, qui est aussi graveur, photographe et poète, expose son tout dernier travail à la galerie parisienne Gagosian: une série de grandes toiles (183 cm x 183 cm) aux fonds colorés sur lesquels il a peint des formes semblables à des silhouettes humaines ou animales, à partir d'empreintes digitales et de la paume de sa main qu'il a agrandies.
"La question de la main, du toucher, est présente depuis le début dans mon travail. Cette fois, ce sont des carrés faits à partir du +modulor+ de Le Corbusier", un système de mesures à l'échelle humaine inventé par ce célèbre architecte, raconte l'artiste.
Il s'est aussi inspiré d'empreintes des pierres du couvent de la Tourette, construit par Le Corbusier près de Lyon et où il a séjourné.
Giuseppe Penone s'est imposé dès les années 1960 comme l'un des sculpteurs les plus influents de la génération artistique de l'Arte Povera, privilégiant le processus créateur à l'objet fini.
Il s'est intéressé au lien entre le geste créateur, la nature et la matière, explorant notamment la structure des veines du marbre et la nature "végétale" du bronze à travers ses installations monumentales en plein air, principalement des arbres.
Il expose à l'international depuis les années 70 et son œuvre est présente dans les collections des principaux musées.