PARIS: La plupart des grands aéroports français, à l'exception des deux parisiens, ont été temporairement évacués mercredi après avoir été la cible de menaces, conduisant à l'annulation de 130 vols et à d'innombrables retards, selon le ministre des Transports.
Les alertes à la bombe se multiplient quelques jours après les attaques qui ont coûté la vie à l'enseignant Dominique Bernard à Arras (Pas-de-Calais) et à deux Suédois à Bruxelles, le château de Versailles ayant par exemple dû être évacué trois fois depuis samedi.
Les aéroports français ont été particulièrement visés mercredi.
"17 aéroports menacés. 15 aéroports évacués. 130 vols annulés. De très nombreux retards", a écrit Clément Beaune sur X (ex-Twitter) dans la soirée.
"Ces fausses alertes ne sont pas des mauvaises blagues. Elles sont des délits. Elles seront sanctionnées", a-t-il ajouté en précisant qu'une plainte avait été déposée pour chaque menace.
Le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, a aussi averti mercredi que "les petits guignols" auteurs de fausses alertes, notamment à la bombe, seraient "retrouvés" et "punis".
A 21H00, plus aucun aéroport n'était complètement arrêté, selon l'organisme de surveillance du trafic aérien Eurocontrol.
Mais des évacuations de plus ou moins grande ampleur ont perturbé dans la journée les aéroports de Beauvais, Biarritz, Bordeaux, Brest, Carcassonne, Lille, Lyon (Bron), Nantes, Nice, Pau, Rennes, Strasbourg, Tarbes-Lourdes et Toulouse, selon des informations recueillies par les bureaux de l'AFP.
Le trafic a été un temps complètement interrompu au moins à Toulouse, Beauvais, Bordeaux et Pau.
Les deux aéroports parisiens, Orly et Charles-de-Gaulle, n'ont en revanche pas été touchés.
L'activité a généralement repris après l'intervention d'équipes de démineurs.
"Les alertes ont été levées", avait déjà confirmé, vers 18H30, le ministre des Transports sur X avant de remercier les "équipes mobilisées et (les) passagers qui ont fait preuve d’un grand calme".
Mails de menace
A l'aéroport de Nantes, Joseph Lépinay, 69 ans, est resté bloqué plusieurs heures.
"On était prêts à embarquer pour aller à Majorque et puis on nous a dit : +Il faut sortir, il y a un colis abandonné+. On est allés au premier abri, comme il pleut, et puis on nous a encore repoussés. Puis plus de nouvelle", a-t-il raconté.
Les aéroports de Lille, Lyon (Bron), Nantes, Nice, Toulouse, Beauvais ont reçu des menaces par courriel, selon une source policière.
La préfecture des Pyrénées-Atlantiques a indiqué que des "faits similaires" avaient eu lieu à Pau et Biarritz. Une porte-parole de l'aéroport de Strasbourg a aussi fait part de la réception d'"un mail malveillant", tandis que le directeur général de l'aéroport de Carcassonne, Cyril Dall'Ava, a évoqué un mail de menace.
L'aéroport de Rennes a aussi été "la cible d'alerte à la bombe en milieu de journée", qui a conduit à son évacuation, tandis que l'aéroport de Brest qui, comme une quinzaine d'établissements des environs, a reçu un courriel de menace à des adresses génériques, a été évacué en raison de la présence d'un colis suspect, ont indiqué leur préfecture respective.
Selon la préfecture des Hautes-Pyrénées, l'aéroport de Tarbes-Lourdes n'a pas reçu de menace directe mais était en copie cachée d'un mail adressé à un autre aéroport et a donc été évacué par précaution.
Les perturbations ont été plus ou moins marquées. Selon le tableau de bord en ligne de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), les retards étaient pour la plupart résorbés vers 21H30.
Mais la DGAC avait, plus tôt dans la journée, fait part de retards s'étirant parfois sur plusieurs heures, notamment à Toulouse, Lille, Beauvais ou Bordeaux.
A Bordeaux, l'aéroport a repris progressivement son activité vers 17H00 tandis qu'à Biarritz et à Pau, la réouverture avait eu lieu dès le début d'après-midi.
A Nice, selon la communication de l'aéroport, il "y a eu juste une alerte au colis suspect, quelque chose de fréquent, qui a nécessité la mise en place d'un périmètre de sécurité".