Dans le village syrien occupé de Majdal Shams, «l'odeur de la guerre»

Cette photo prise depuis le village druze de Majdal Shams, sur le plateau du Golan annexé par Israël, montre de la fumée s'échappant d'une position syrienne le long du front après un bombardement israélien le 21 septembre 2023 (Photo de JALAA MAREY / AFP).
Cette photo prise depuis le village druze de Majdal Shams, sur le plateau du Golan annexé par Israël, montre de la fumée s'échappant d'une position syrienne le long du front après un bombardement israélien le 21 septembre 2023 (Photo de JALAA MAREY / AFP).
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Publié le Mardi 17 octobre 2023

Dans le village syrien occupé de Majdal Shams, «l'odeur de la guerre»

  • Ce village du plateau syrien du Golan, dont une grande partie a été occupée par Israël en 1967 puis annexée, est situé aux confins du nord d'Israël et du sud du Liban et est frontalier de la Jordanie
  • Aux entrées de Majdal Shams et dans les localités du nord proches de la frontière avec le Liban, l'armée israélienne multiplie les check-points

MAJDAL SHAMS: Dans la localité syrienne de Majdal Shams occupée par Israël, à la frontière avec le Liban, "l'odeur de la guerre est partout".

Ce village du plateau syrien du Golan, dont une grande partie a été occupée par Israël en 1967 puis annexée, est situé aux confins du nord d'Israël et du sud du Liban et est frontalier de la Jordanie.

Sur les routes qui y mènent, comme celles du nord d'Israël, des colonnes de chars et de véhicules blindés se dirigent vers la frontière.

Dans le centre de Majdal Shams, où se dresse une statue du sultan Pacha al-Atrach, le révolutionnaire druze syrien qui a résisté au mandat français, les rues sont presque vides.

"Nous sommes inquiets car notre village est situé à la frontière avec le Liban et près de la frontière jordanienne. Nous sommes des Syriens et la frontière nous sépare de la mère Patrie. Une grosse frappe peut avoir lieu tout près de nous. Tout le monde a peur", dit à l'AFP Yara Abou Saleh, une esthéticienne de 24 ans.

Les habitants du village stockent des provisions en prévision d'un éventuel débordement de la guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée par une attaque meurtrière et sans précédent du mouvement palestinien contre le sol israélien le 7 octobre. En représailles, Israël mène sans relâche des raids destructeurs sur Gaza.

"Tout les habitants sont anxieux et ont peur. Les gens stockent de l'eau et de la nourriture en prévision d'une possible guerre. Ils préparent également un endroit sûr où se réfugier au cas où les sirènes retentissent", déclare Majda Al-Ajmi Safadi, 51 ans, dans son magasin de vêtements.

Depuis le début de la guerre le 7 octobre, à deux reprises, des obus ont été tirés de la partie non occupée du Golan en direction d'Israël. L'armée israélienne a répondu par des bombardements sur le territoire syrien.

«Allez écrire sur Gaza»

Selon l'Observatoire syrien des droits de l’homme, des groupes fidèles au régime syrien et travaillant avec le Hezbollah libanais mènent les tirs contre Israël.

Les échanges de tirs entre l'armée israélienne d'une part et des combattants du Hezbollah, se sont également multipliés à la frontière entre Israël et le Liban. Plus de dix personnes, dont trois civils y compris un journaliste, ont péri au Liban et au moins deux en Israël.

"La plupart des maisons sont fortifiées et le conseil municipal a préparé des endroits où se réfugier", poursuit Majda Safadi. "J'ai préparé des provisions, des batteries, de l'éclairage, de l'eau et tout les produits nécessaires en temps de guerre".

Plusieurs personnes interrogées par l'AFP, surtout des jeunes ont refusé de s'exprimer, de crainte de représailles israéliennes.

Au passage, un vieil homme lance aux journalistes: "allez écrire sur Gaza, où chaque minute un enfant est tué".

La population des villages occupés sur le Golan est majoritairement druze et alaouite mais les Druzes rejettent la citoyenneté israélienne.

Dimanche, l'armée israélienne a fermé la zone frontalière avec le Liban aux civils dans un rayon de quatre kilomètres sur son territoire et a massé des troupes.

«Nouveau Moyen-Orient?»

Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a affirmé que son pays ne voulait pas d'une guerre à sa frontière avec le Liban. Mais "si le Hezbollah choisit la voie de la guerre, il en paiera un très lourd tribut".

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Amir Abdollahian, dont le pays soutient le Hezbollah libanais et le Hamas, a évoqué la possibilité d'une extension de la guerre à d'autres fronts.

"Il y a partout une odeur de guerre. La guerre est certaine", lance Atef Farhat, la cinquantaine, venu du village proche de Baqaata pour faire des courses.

Fayez Abou Saleh, 69 ans, fumant cigarette sur cigarette, acquiesce. "Nous avons des inquiétudes concernant le côté nord: le Hezbollah, la Syrie, l'Iran et le déclenchement de la guerre".

"La guerre sera longue, elle pourrait aboutir à un nouveau Moyen-Orient. Pourquoi la flotte américaine est-elle venue?", dit-il en allusion aux navires de guerre envoyés par Washington en solidarité avec Israël.

Aux entrées de Majdal Shams et dans les localités du nord proches de la frontière avec le Liban, l'armée israélienne multiplie les check-points.

A la sortie du village, des véhicules blindés empruntent une route en direction du nord, certains militaires faisant le signe de la victoire devant les caméras. A côté, une unité d'infanterie avec tout son équipement militaire marche sous la pluie.


Cellule terroriste: Amman partage les détails de l’enquête avec Beyrouth

Le roi Abdallah de Jordanie et le président libanais Joseph Aoun. (AFP)
Le roi Abdallah de Jordanie et le président libanais Joseph Aoun. (AFP)
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  • Beyrouth ne sait pas si des citoyens libanais sont impliqués dans un groupe de fabrication de missiles
  • Les services de renseignement de l'armée arrêtent deux Palestiniens pour contrebande d'armes à la frontière libano-syrienne

BEYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a été informé, mercredi, par le roi Abdallah de Jordanie des résultats de l'enquête sur une cellule de fabrication de missiles découverte en Jordanie. Deux membres de cette cellule avaient été envoyés au Liban pour y suivre une formation.

Selon son bureau de presse, M. Aoun a exprimé la «pleine disposition du Liban à la coordination et à la coopération» entre les deux pays et a chargé le ministre de la Justice Adel Nassar de travailler avec son homologue jordanien, en coopération avec les agences de sécurité et judiciaires, sur les enquêtes et l'échange d'informations.

Une source judiciaire a déclaré à Arab News que les services de renseignement de l'armée libanaise «suivaient de près l'affaire de la cellule terroriste et nous ne savons pas encore si des Libanais sont impliqués».

«Cette agence a demandé à la Jordanie de lui fournir des informations concernant les enquêtes, de s'appuyer sur les enquêtes libanaises et, dans le cas où une implication libanaise serait prouvée, l'affaire serait alors renvoyée à la justice libanaise», a déclaré cette personne.

Parallèlement, les services de renseignement de l'armée libanaise ont déclaré avoir arrêté deux Palestiniens dans la ville de Sidon, dans le sud du pays, pour «commerce et contrebande d'armes militaires à travers la frontière libano-syrienne, et ont saisi plusieurs armes et munitions militaires en leur possession».

Le commandement de l'armée a déclaré que les détenus faisaient l'objet d'une enquête sous la supervision du pouvoir judiciaire.

Les médias ont rapporté que les deux hommes étaient des membres de l'appareil de sécurité du mouvement Hamas à Sidon.

Aucune agence de sécurité officielle n'a confirmé l'existence d'un lien entre les arrestations et la cellule jordanienne.

Mardi, l'agence de presse jordanienne a cité des responsables des services de renseignement qui ont déclaré qu'«une série de complots visant la sécurité nationale du pays ont été déjoués et 16 personnes soupçonnées de préparer des actes de chaos et de sabotage ont été arrêtées».

Les plans prévoyaient la production de missiles à l'aide de matériaux locaux et de composants importés. Des explosifs et des armes à feu ont été découverts, ainsi qu'un missile dissimulé prêt à être utilisé.

Les 16 suspects sont soupçonnés d'avoir participé à la mise au point de drones, d'avoir recruté et formé des individus au niveau national et d'en avoir envoyé d'autres à l'étranger pour qu'ils y poursuivent leur formation.

Selon les déclarations des suspects, deux membres de la cellule – Abdallah Hicham et Muath al-Ghanem – ont été envoyés au Liban pour coordonner leurs activités avec une figure importante de l'organisation et recevoir une formation.

En décembre, l'armée libanaise a lancé un processus de désarmement des factions palestiniennes situées à l'extérieur des camps de réfugiés palestiniens. Ces factions, fidèles à l'ancien régime syrien, étaient principalement basées dans la région de la Békaa, le long de la frontière avec la Syrie, et dans la région méridionale.

Le Premier ministre Nawaf Salam a exprimé «l'entière solidarité du Liban avec la Jordanie dans la lutte contre les complots qui menacent sa sécurité et sa stabilité» et sa «volonté de coopérer avec les autorités jordaniennes en cas de besoin concernant les informations selon lesquelles certaines personnes impliquées dans ces complots ont reçu une formation au Liban», selon son bureau de presse.

Lors du lancement du projet de réhabilitation de la route de l'aéroport de Beyrouth, M. Salam a déclaré que les questions de sécurité sur la route de l'aéroport étaient «en cours d'examen avec le ministre de la Défense Michel Menassa et le ministre de l'Intérieur Ahmed Hajjar».

Au cours des dernières 48 heures, la municipalité de Beyrouth a entrepris des efforts pour retirer des rues de la capitale les drapeaux des partis et les images des politiciens et des chefs de partis, en particulier ceux qui sont associés au Hezbollah.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: deux morts dans de nouvelles frappes israéliennes sur le sud

Le Liban a fait état de deux morts dans des frappes israéliennes distinctes sur le sud du pays mercredi, alors que l'armée israélienne a déclaré avoir tué un agent du Hezbollah, malgré le cessez-le-feu entre les deux parties. (X/@MajaletAzhar_)
Le Liban a fait état de deux morts dans des frappes israéliennes distinctes sur le sud du pays mercredi, alors que l'armée israélienne a déclaré avoir tué un agent du Hezbollah, malgré le cessez-le-feu entre les deux parties. (X/@MajaletAzhar_)
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  • Deux personnes ont été tuées dans deux nouvelles frappes israéliennes sur le sud du Liban mercredi
  • Malgré le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre, Israël continue de mener régulièrement des attaques au Liban

BEYROUTH: Deux personnes ont été tuées dans deux nouvelles frappes israéliennes sur le sud du Liban mercredi, a indiqué le ministère libanais de la Santé, l'armée israélienne disant avoir visé deux combattants du Hezbollah.

Malgré le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre, Israël continue de mener régulièrement des attaques au Liban, affirmant viser le Hezbollah pro-iranien.

"La frappe menée par l'ennemi israélien à l'aide d'un drone sur une voiture (...) a fait un mort" dans la région de Wadi al-Hujair, a indiqué le ministère de la Santé, "un terroriste de la force al-Radwan du Hezbollah", selon l'armée israélienne.

Une deuxième frappe israélienne sur la localité de Hanine a "coûté la vie à un civil et en a blessé un autre", selon le ministère de la Santé libanais. D'après l'agence nationale d’information officielle Ani, la frappe visait une "moto".

L'armée israélienne a indiqué avoir visé "un terroriste du Hezbollah" dans ce secteur, sans préciser s'il avait été tué ou non.

Mardi, une attaque de drone israélien sur une voiture dans le secteur de Aïtaroun a fait deux morts, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé, l'un des trois blessés, un adolescent âgé de 17 ans, étant décédé.

L'armée israélienne avait affirmé mardi avoir éliminé "un commandant appartenant à la division des opérations spéciales du Hezbollah" dans cette région du sud du Liban.

Le même jour, l'ONU a indiqué que 71 civils, y compris plusieurs femmes et enfants, avaient été tués par l'armée israélienne au Liban depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu ayant mis fin le 27 novembre à une guerre meurtrière entre Israël et le Hezbollah.

L'accord de cessez-le-feu prévoit que seuls les Casques bleus de l'ONU et l'armée libanaise soient déployés dans le sud du Liban, frontalier d'Israël.

Le Hezbollah, très affaibli par la guerre, doit pour sa part se retirer au nord du fleuve Litani, à quelque 30 km de la frontière israélienne, et démanteler ses infrastructures militaires restantes dans le sud.

L'armée israélienne devait se retirer entièrement du sud du Liban mais elle s'est maintenue dans cinq points stratégiques.

Déclenchée en octobre 2023, la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza a poussé le Hezbollah à ouvrir un front depuis le sud du Liban en soutien au mouvement palestinien.

En septembre 2024, le conflit a dégénéré en guerre ouverte: les bombardements israéliens ont décimé la direction du Hezbollah et fait plus de 4.000 morts.


Le ministre saoudien des Affaires étrangères participe à la réunion du CCG et des pays d'Asie centrale au Koweït

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane. (SPA)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane. (SPA)
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  • La réunion a permis de discuter des moyens de renforcer les relations entre les pays du Golfe et les pays d'Asie centrale
  • Les dirigeants ont abordé la préparation du prochain sommet qui se tiendra dans la ville de Samarkand, en Ouzbékistan

RIYAD : Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a participé mercredi à la troisième réunion de dialogue stratégique entre le Conseil de coopération du Golfe et les pays d'Asie centrale.

Cette réunion, organisée par le Koweït, a permis de discuter des moyens de renforcer les relations entre le CCG et les pays d'Asie centrale dans divers domaines et d'intensifier la coordination multilatérale sur les questions d'intérêt commun, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Les dirigeants ont abordé la préparation du prochain sommet entre le CCG et les pays d'Asie centrale, qui se tiendra dans la ville de Samarkand, en Ouzbékistan, en mai. L'Arabie saoudite a accueilli le premier sommet CCG-Asie centrale à Djeddah en 2023.

Le prince Sultan ben Saad ben Khalid, ambassadeur saoudien au Koweït, a également assisté à la réunion.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com