L'auteur présumé de l'attentat à Bruxelles abattu, probablement un «loup solitaire»

Des policiers et des inspecteurs travaillent dans une zone où une fusillade a eu lieu dans le centre de Bruxelles le 16 octobre 2023. (AP)
Des policiers et des inspecteurs travaillent dans une zone où une fusillade a eu lieu dans le centre de Bruxelles le 16 octobre 2023. (AP)
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Publié le Mardi 17 octobre 2023

L'auteur présumé de l'attentat à Bruxelles abattu, probablement un «loup solitaire»

  • L'assaillant, un Tunisien de 45 ans présenté par les médias comme Abdesalem Lassoued, était en séjour irrégulier en Belgique après le rejet d'une demande d'asile en 2020
  • Le suspect a purgé une peine de prison en Suède dans les années 2012-2014, a quant à lui annoncé mardi l'office suédois des migrations

BRUXELLES: L'homme radicalisé soupçonné d'avoir tué deux Suédois dans un attentat lundi soir et qui a été abattu par la police mardi matin à Bruxelles a probablement agi en "loup solitaire", selon les autorités belges.

"La thèse du loup solitaire semble la plus proche de la réalité", a affirmé le procureur fédéral Frédéric Van Leeuw, au cours d'une conférence de presse après un conseil national de sécurité.

Il n'y a pour l'instant "pas d'indications sur un réseau" qui serait à l'origine de l'attentat, a renchéri le ministre belge de la Justice, Vincent Van Quickenborne.

L'assaillant, un Tunisien de 45 ans présenté par les médias comme Abdesalem Lassoued, était en séjour irrégulier en Belgique après le rejet d'une demande d'asile en 2020 et visé par un ordre de quitter le territoire qui n'a jamais été exécuté.

Le Premier ministre Alexander De Croo a à cet égard plaidé en faveur d'une meilleure application de ces décisions pour ceux qui n'ont "pas droit à la protection". Un tel ordre "doit devenir plus contraignant", a dit le dirigeant libéral flamand.

Peine de prison en Suède

Le suspect a purgé une peine de prison en Suède dans les années 2012-2014, a quant à lui annoncé mardi l'office suédois des migrations.

Interrogé par l'AFP, le porte-parole de cette administration, Jesper Tengroth, n'a pas voulu préciser de quel crime ou délit il avait été reconnu coupable ni la durée de la peine qui lui avait été infligée.

Il a juste expliqué que l'homme avait été transféré de Suède "vers un autre pays européen en vertu du règlement de Dublin", qui prévoit que les migrants doivent demander l'asile dans l'Etat européen où ils arrivent pour la première fois.

Le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, a pour sa part déclaré que, selon "toutes les indications", cette "attaque terroriste" avait ciblé la Suède et des citoyens suédois "simplement parce qu'ils sont suédois".

"Jamais, dans l'histoire récente, la Suède et les intérêts suédois n'ont été aussi menacés qu'aujourd'hui", a-t-il par ailleurs averti.

Dans la vidéo de revendication du suspect, la nationalité suédoise des victimes a été évoquée en tant que "motivation probable de l'acte", un lien étant établi avec les profanations du Coran en Suède qui ont ému le monde musulman, ont relevé les autorités belges.

La Suède a dû rehausser le 17 août son niveau d'alerte au risque terroriste à quatre sur une échelle de cinq en raison des tensions suscitées par les autodafés d'exemplaires du texte sacré de l'islam survenus sur son sol depuis le début d'année.

«Etat islamique»

Le double homicide, qualifié de "lâche attentat" par M. De Croo, a eu lieu non loin du centre-ville de Bruxelles lundi peu après 19H00, quelques heures avant un match de football ayant opposé la Belgique et la Suède au stade Roi Baudouin.

L'assaillant a tué avec une arme automatique deux supporters suédois et en a blessé un troisième avant de s'enfuir en scooter.

La chasse à l'homme a duré une douzaine d'heures, jusqu'à ce que le Tunisien soit repéré mardi peu après 08H00 (06H00 GMT) par un témoin dans un café de la commune bruxelloise de Schaerbeek, où il résidait.

Au cours de l'intervention de la police, "des coups de feu ont été tirés et le suspect a été abattu", a précisé le parquet fédéral. Il a été transféré dans un hôpital où sa mort a été constatée à 09H38.

"Une arme de guerre de type AR-15" a été retrouvée dans le café où a eu lieu l'interpellation, a relevé M. Van Leeuw.

Il y a eu au total quatre perquisitions après l'attentat et deux personnes de l'entourage du tireur présumé ont été appréhendées pour être entendues.

Dès lundi soir, un message vidéo de revendication avait été posté sur les réseaux sociaux par un homme "se présentant comme l'assaillant et se disant inspiré par l'Etat islamique", toujours selon le parquet fédéral, chargé des dossiers de terrorisme.

La menace terroriste a alors été relevée au niveau 4 -le maximum- dans la région de Bruxelles. Elle a été ramenée mardi au niveau 3 après la mort du suspect.

Dans la matinée, une minute de silence a été observée par le Parlement européen réuni en séance plénière à Strasbourg.

Et de tels moments de recueillement à la mémoire des deux victimes étaient aussi prévus pour mardi soir avant tous les matches qualificatifs pour l'Euro-2024.

Mercredi, le Premier ministre suédois est attendu à Bruxelles pour un hommage commun avec Alexander De Croo prévu dans la matinée Place Sainctelette, près des lieux de l'attaque.

La Belgique a déjà été la cible de plusieurs attentats revendiqués par le groupe Etat islamique.

Le plus meurtrier (35 morts) a été perpétré le 22 mars 2016, quand Bruxelles avait été frappée par une double attaque-suicide à l'aéroport de Zaventem et dans le métro en plein quartier européen.


Sécurité européenne, Ukraine : réunion des ministres européens de la Défense lundi

Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
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  • Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien
  • Cette réunion des ministres de la Défense s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

PARIS : Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien et de renforcer la sécurité du Vieux continent, a-t-on appris dimanche auprès du ministère français des Armées.

Cette réunion, qui se tiendra dans l'après-midi à l'initiative de l'Estonie et de la France, rassemblera également les ministres de la Défense de Lituanie, de Lettonie, de Norvège, de Finlande, de Suède, du Danemark, des Pays-Bas, d'Allemagne, d'Italie, de Pologne et du Royaume-Uni, selon cette source.

À cette occasion, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, se rendra à Tallinn aux côtés de son homologue estonien Hanno Pevkur, après avoir participé aux célébrations de la fête nationale estonienne.

La France déploie environ 350 militaires en Estonie dans le cadre d'un bataillon multinational de l'OTAN.

Cette réunion des ministres de la Défense, trois ans jour pour jour après l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie, s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

La semaine passée, plusieurs chefs de gouvernement européens avaient été conviés à Paris par le président Emmanuel Macron. D'après un résumé obtenu de sources parlementaires, ils se seraient accordés sur la nécessité d'un « accord de paix durable s'appuyant sur des garanties de sécurité » pour Kiev, et auraient exprimé leur « disponibilité » à « augmenter leurs investissements » dans la défense.

Plusieurs pays membres avaient en revanche exprimé des réticences quant à l'envoi de troupes européennes en Ukraine, dans l'hypothèse d'un accord mettant fin aux hostilités.


Le ministre russe des Affaires étrangères effectue une visite en Turquie lundi

Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
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  • La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.
  • Le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

ISTAMBUL : Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est attendu en Turquie lundi, jour du troisième anniversaire du déclenchement de l'invasion russe de l'Ukraine, ont annoncé dimanche des sources diplomatiques turques.

M. Lavrov doit s'entretenir à Ankara avec son homologue turc Hakan Fidan, ont indiqué ces mêmes sources, précisant que les deux hommes discuteraient notamment d'une solution au conflit ukrainien.

Dimanche, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a confirmé à l'agence Tass qu'une délégation menée par Sergueï Lavrov devait se rendre prochainement en Turquie pour y discuter d'« un large éventail de sujets ».

La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.

Mardi, en recevant son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

Toutefois, ces dernières semaines, Moscou et Washington ont entamé un dialogue direct, alors que les relations se réchauffent entre Donald Trump et Vladimir Poutine.

Mardi, Russes et Américains se sont rencontrés en Arabie saoudite pour entamer le rétablissement de leurs relations, une réunion dénoncée par Volodymyr Zelensky qui redoute un accord sur l'Ukraine à leur insu.

M. Lavrov, dont la dernière visite en Turquie remonte à octobre, doit se rendre dans la foulée en Iran, un allié de la Russie.

La Turquie, qui est parvenue à maintenir ses liens avec Moscou et Kiev, fournit des drones de combat aux Ukrainiens mais n'a pas participé aux sanctions occidentales contre la Russie.

Ankara défend parallèlement l'intégrité territoriale de l'Ukraine et réclame la restitution de la Crimée du Sud, occupée par la Russie depuis 2014, au nom de la protection de la minorité tatare turcophone de cette péninsule.


Selon une source ukrainienne , Zelensky ne serait pas prêt à signer un accord sur les minerais avec Washington

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky n'est « pas prêt » à signer un accord avec les États-Unis qui leur offrirait un accès préférentiel aux minerais du pays, a affirmé samedi à l'AFP une source ukrainienne proche du dossier, alors que les deux pays sont en pleines tensions.

Donald Trump réclame depuis plusieurs semaines l'équivalent de 500 milliards de dollars de terres rares, en guise de dédommagement, selon lui, du soutien américain à Kiev face à l'invasion russe, une condition qu'Ukraine ne peut accepter pour l'instant.

« Le président ukrainien n'est pas prêt à accepter le projet dans sa forme actuelle. Nous essayons toujours de faire des changements de manière constructive », a expliqué cette source ukrainienne qui a requis l'anonymat.

« Ils veulent nous soutirer 500 milliards de dollars », a-t-elle accusé.

« Quel genre de partenariat est-ce là ? (...) Et pourquoi devons-nous donner 500 milliards, il n'y a pas de réponse », a-t-elle encore dit, affirmant que Kiev avait « proposé des amendements. Ils ont été soumis ».

Depuis l'appel entre Donald Trump et Vladimir Poutine le 12 février, Moscou et Washington ont exprimé leur volonté de repartir sur de nouvelles bases, et le président américain a complètement renversé la position de son pays concernant la guerre en Ukraine, en reprenant la rhétorique du Kremlin sur la responsabilité de Kiev.

Le 24 février 2022, l'Ukraine a été envahie par la Russie, le Kremlin affirmant agir pour protéger le pays contre la menace de l'OTAN et empêcher un élargissement de l'organisation.

Donald Trump souhaite négocier un accord avec l'Ukraine afin d'obtenir un accès à 50 % de ses minerais stratégiques, en guise de compensation pour l'aide militaire et économique déjà fournie à Kiev.

Le conseiller à la sécurité nationale de M. Trump, Mike Waltz, s'est montré très pressant vendredi.

« Le président Zelensky va signer cet accord, et vous le verrez à très court terme, et c'est bon pour l'Ukraine », a-t-il insisté lors d'un rassemblement de conservateurs près de Washington.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rejeté avec vigueur la première proposition américaine d'accord, arguant qu'il ne pouvait « pas vendre » son pays.

Il a toutefois laissé la porte ouverte à des « investissements » américains en échange de telles garanties.

De son côté, Donald Trump affirme que les États-Unis ont dépensé 350 milliards de dollars pour s'engager dans une guerre qui ne pouvait pas être gagnée. Or, selon l'institut économique IfW Kiel, l'aide américaine globale à l'Ukraine, financière, humanitaire et militaire, a atteint 114,2 milliards d'euros (près de 120 milliards de dollars au cours actuel) entre début 2022 et fin 2024, dont 64 milliards d'euros en assistance militaire.

Le 1er février, M. Zelensky a assuré que l'Ukraine n'avait reçu à ce stade que 75 des 177 milliards de dollars d'aide votée par le Congrès américain.