LONDRES : Une experte de l'ONU a averti que l'attaque d'Israël sur Gaza pourrait conduire à un « nettoyage ethnique de masse » des Palestiniens, qui pourrait être considéré comme une nouvelle « Nakba ».
Israël a demandé à 1,1 million de Palestiniens de quitter le nord de la bande de Gaza avant une invasion terrestre prévue par les forces de défense israéliennes à la suite de l'attaque du Hamas qui a fait plus de 1 300 victimes israéliennes le 7 octobre.
Francesca Albanese, rapporteur spécial des Nations unies sur les territoires palestiniens occupés, a indiqué que l'expulsion forcée des Palestiniens de Gaza constituerait une nouvelle « Nakba » (mot arabe signifiant « catastrophe ») si l'invasion avait lieu.
L'expression vient du terme appliqué à la première expulsion massive de 750 000 Palestiniens de leurs maisons en 1948.
« Il existe un grave danger que ce à quoi nous assistons soit une réplique de la Nakba de 1948 et de la Naksa de 1967, mais à plus grande échelle. La communauté internationale doit tout faire pour empêcher que cela ne se reproduise », a affirmé Albanese.
« Israël a déjà procédé à un nettoyage ethnique de masse des Palestiniens dans un contexte de guerre. Une fois de plus, au nom de la légitime défense, Israël cherche à justifier ce qui s'apparente à une épuration ethnique ».
Albanese a ajouté : « La poursuite des opérations militaires par Israël a largement dépassé les limites du droit international. La communauté internationale doit mettre fin à ces violations flagrantes du droit international maintenant, avant que l'histoire tragique ne se répète ».
« Le temps presse. Les Palestiniens et les Israéliens méritent tous deux de vivre en paix, dans l'égalité des droits, la dignité et la liberté ».
Elle a ajouté : « La communauté internationale a la responsabilité de prévenir et de protéger les populations contre les crimes odieux ».
« L'obligation de rendre des comptes pour les crimes internationaux commis par les forces d'occupation israéliennes et le Hamas doit également être respectée immédiatement ».
Depuis l'attaque du Hamas, les représailles israéliennes ont causé la mort d'au moins 2 000 Palestiniens à Gaza.
Les autorités israéliennes ont coupé l'approvisionnement en eau, en électricité, en nourriture et en carburant de Gaza, déclarant un « siège complet » de l'enclave.
Samedi, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a prévenu que « la prochaine étape » de l'opération israélienne à Gaza « ne saurait tarder ».
Juliette Touma, directrice de la communication à l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine, a expliqué que les frappes aériennes israéliennes à Gaza avaient déjà contraint plus d'un million de personnes à fuir leur domicile.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com