JERUSALEM: Un commandant du Hamas palestinien, responsable d'une attaque contre un kibboutz israélien adjacent à la bande de Gaza la semaine dernière, a été tué dans une frappe, a rapporté l'armée israélienne dimanche.
Billal al Kedra, commandant des forces du Hamas dans le secteur de Khan Younès (sud de la bande de Gaza) et responsable de l'attaque du kibboutz de Nirim, "a été tué hier soir (samedi)" par l'aviation israélienne, indique un communiqué militaire.
D'après des médias israéliens, au moins cinq personnes ont été tuées à Nirim, où les habitants ont vécu un siège de neuf heures avant l'intervention des forces israéliennes qui y ont affronté des combattants du Hamas islamiste.
Dans les kibboutz meurtris d'Israël, il faut «trouver une autre manière de vivre»
La terreur était palpable dans le kibboutz de Sha'ar Hagolan lorsqu'ont hurlé les sirènes: pour ses habitants, les déplacés du sud d'Israël traumatisés par l'attaque du Hamas et aussi ceux de la frontière nord qui craignent un assaut du Hezbollah.
Jusqu'à mercredi soir, dans cette communauté située à quelques centaines de mètres de la Jordanie, aucune alarme n'avait sonné depuis des décennies. Ses 500 résidents, auxquels de nombreux arrivants se sont ajoutés cette semaine, tremblent tous ou presque.
Les 270 autres kibboutz d'Israël, ces villages agricoles collectivistes qui dessinent pour une bonne part les frontières actuelles du pays avec ses voisins, sont tout autant aux abois.
Vardit, 34 ans, a passé le 7 octobre dans un abri, avec son mari et leurs quatre enfants, à "essayer de les occuper" pendant que des tirs incessants éclataient à l'extérieur, l'alarme résonnant "60 à 80 fois". Des combattants du Hamas avaient attaqué son village de Netivot à partir de la bande de Gaza, à moins de dix kilomètres de la langue de terre palestinienne.
Alors que les sirènes retentissaient pour une intrusion aérienne --finalement non advenue-- depuis le Liban, la trentenaire a descendu lentement l'escalier menant au bunker de Sha'ar Hagolan, son benjamin dans les bras. Durant de longues minutes, une équipe de l'AFP l'a vue figée debout au sous-sol, le regard fixe.
La cinquantaine d'Israéliens venus du sud pour se réfugier est dévastée, remarque Gali Dror, une cadre de Sha'ar Hagolan. "Ils ne parlent pas, ils ne sortent pas (...) Ils mangent à peine", se désole-t-elle. "Un enfant m'a dit: +Je n'ai plus de copains, plus de profs. Ils sont tous morts+."
La centaine de déplacés du nord, également accueillie dans son kibboutz, n'a pas vécu l'attaque du Hamas, qui a fait plus de 1 300 morts dans le sud d'Israël, très largement des civils, et quelque 120 otages. Mais tous ont quitté leurs maisons par crainte d'une offensive du Hezbollah libanais, les incidents frontaliers s'étant multipliés à la frontière.
"Quand je m'assieds hors de chez moi, j'entends le muezzin au Liban", observe une psychothérapeute rencontrée à Sha'ar Hagolan, qui demande à témoigner sous le pseudonyme de Sarah et à ne pas indiquer son lieu d'habitation. "Dans mon jardin, j'ai parfois l'impression qu'on m'observe".
Plus de 1 300 personnes ont été tuées lors de l'attaque des commandos du Hamas le 7 octobre, surtout des civils, dont des enfants, et au moins 120 personnes prises en otage, selon des responsables israéliens. Des centaines de personnes restent portées disparues, et des corps sont toujours en cours d'identification.
La riposte israélienne a tué plus de 2 300 personnes, dont plus de 700 enfants, dans la bande de Gaza, territoire palestinien sous blocus israélien et contrôlé par le Hamas.
L'armée israélienne a également indiqué dimanche avoir visé d'autres membres du mouvement islamiste palestinien, des centres de commandements, des sites militaires et de lancement de missiles et des postes d'observation.
Des frappes ont également visé des membres et le quartier général du Djihad islamique présente à Gaza, qui a été détruit, a indiqué un porte-parole de l'armée israélienne dans un communiqué.