ISLAMABAD: L'ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan, emprisonné depuis plus de deux mois, a malgré tout assuré être "plus fort et en meilleure forme que jamais", dans un communiqué publié jeudi par sa famille.
M. Khan a été condamné le 5 août à trois ans de prison pour corruption, puis interdit quelques jours plus tard par la Commission électorale de participer aux élections prévues fin janvier 2024.
"Entre le Imran Khan qui a été emprisonné le 5 août et celui d'aujourd'hui, c'est le jour et la nuit, qu'on le sache", a-t-il déclaré dans le premier communiqué publié en son nom depuis son incarcération.
"Aujourd'hui, je suis plus fort et en meilleure forme - spirituellement, mentalement et physiquement - que jamais auparavant", a affirmé l'ancienne star du cricket.
Il explique avoir passé ses journées à lire le Coran et d'autres livres qui ont affermi sa foi, et assure s'être "bien adapté aux conditions en prison".
M. Khan est poursuivi dans plus de 200 affaires depuis qu'il a été chassé du pouvoir par une motion de censure en avril 2022. Il considère qu'elles sont motivées par des considérations politiques.
Il accuse l'armée, qui l'avait aidé à accéder au pouvoir en 2018 mais dont il a depuis perdu le soutien selon les analystes, de chercher à l'empêcher de reprendre la tête du pays.
"N'abandonnez pas", a ajouté M. Khan à l'intention de ses partisans. "Continuez à faire entendre partout votre voix contre ce groupe de prédateurs non élus et leurs soutiens, et continuez à demander des élections libres et équitables dans ce pays."
Il avait déjà été arrêté pour corruption en mai, et détenu pendant trois jours avant d'être libéré. Son arrestation avait déclenché de violentes manifestations de ses supporteurs dans tout le pays à l'encontre de l'armée, accusée d'interférer dans les affaires politiques.
Les autorités ont répondu par une sévère répression, arrêtant des milliers de ses partisans et forçant de nombreux hauts dirigeants de son parti, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), à quitter cette formation.
Même si sa condamnation à trois ans de prison pour corruption a été suspendue le 29 août par un tribunal d'Islamabad, M. Khan n'a pas pour autant été libéré.
Il avait juste auparavant été écroué pour la divulgation d'un document classifié, une affaire dans laquelle il devrait être inculpé la semaine prochaine, selon ses avocats.
Cette accusation est plus grave que celle de corruption et est passible d’une peine maximale de 14 ans de prison.