GENEVE: Le gouvernement fédéral suisse "est d’avis que le Hamas doit être qualifié d'organisation terroriste" et examine les options juridiques à sa disposition, a annoncé mercredi le Conseil fédéral dans un communiqué.
Dans le même temps, "la Suisse se tient à disposition pour soutenir tout effort dans la région œuvrant à une désescalade", a-t-il ajouté.
"Le Conseil fédéral s'est penché sur les récentes attaques choquantes menées par le Hamas contre des civils en Israël depuis la bande de Gaza. Il condamne avec la plus grande fermeté ces actes terroristes et appelle à la libération immédiate des otages détenus par le Hamas", peut-on lire dans le communiqué du Conseil fédéral diffusé à l'issue d'une réunion mercredi.
L'Université de Berne suspend un professeur qui avait célébré le Hamas
L’Université de Berne a suspendu un enseignant qui avait commenté positivement sur X (ex-Twitter) les attaques sans précédent du Hamas qui ont tué plus de 1.200 personnes en Israël et déclenché une nouvelle guerre.
Les déclarations maître de conférence étaient "inacceptables", a expliqué l'établissement à l'agence Keystone-ATS.
Les deux messages révélés par le quotidien 20Minuten ont depuis été effacés, mais selon 20Minuten l'un saluait les attaques du Hamas comme le meilleur cadeau d'anniversaire que l'on puisse recevoir, l'autre ironisait sur les attaques pendant le Shabbat, le jour de repos dans la religion juive.
Les déclarations du professeur étaient "inacceptables", a expliqué l'établissement.
Le professeur est suspendu "après une évaluation approfondie de la situation, avec effet immédiat", a souligné l'université.
L'établissement prévoit de communiquer de nouveau au début de la semaine prochaine.
"L'Université de Berne prend la situation très au sérieux", a-t-elle expliqué.
L'établissement a rappelé qu'il condamne toute forme de violence et toute apologie de celle-ci.
Les propos tenus par le professeur sur X intéressent également la justice du canton de Berne. Le Ministère public va examiner les faits afin de déterminer s'ils relèvent du droit pénal.
Le professeur, dont l'identité n'est pas révélée, a réagi auprès de 20Minuten.
"J’ai toujours vivement critiqué la violence contre les civils et les attaques contre les Juifs", affirme le professeur.
"Pour des raisons idéologiques, je rejette fondamentalement la politique du Hamas et des groupes similaires", a-t-il ajouté dans une brève réaction donnée au journal.
C'est "la task-force Proche-Orient", créée dans le sillage des attaques du Hamas en Israël et de la riposte de l'Etat hébreu, qui sera chargée d'étudier les options permettant de qualifier l'organisation islamiste de "terroriste".
Le conseil n'a pas donné de calendrier à ce sujet.
Lundi encore, tandis que les appels des organisations juives suisses mais aussi du premier parti dans la Confédération helvétique - l'UDC - se faisaient plus pressants pour interdire le Hamas, le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis expliquait qu'il était difficile pour la Suisse de sauter le pas à l'instar de la désignation retenue dans l'UE ou aux Etats-Unis.
Le Conseil fédéral considère qu'il ne peut interdire que des organisations qui le sont également par l'ONU, avait alors expliqué M. Cassis au cours d'un point de presse.
"Nous l'avions fait en 2015 pour Al-Qaïda dans une loi spéciale qui s'est arrêtée à la fin de l'année passée", a-t-il dit.
De ce fait, seuls Al-Qaïda, le groupe Etat islamique et quelques organisations apparentées sont actuellement prohibés en Suisse.
L'UDC - la droite dure dans le paysage politique suisse - demande que les adhérents du Hamas et leurs sympathisants qui se trouvent en Suisse soient immédiatement placés sous la surveillance des services de renseignement de la Confédération helvétique.
Toutes les tentatives devant le Parlement en vue d'une telle interdiction du Hamas ont échoué jusqu'à présent mais une commission de sa chambre basse a aussi fait une proposition en ce sens en début de semaine.