BEYROUTH: Le Hezbollah pro-iranien a annoncé mercredi avoir à nouveau tiré depuis le sud du Liban sur Israël pour venger la mort de trois de ses militants, l'armée israélienne ripostant en bombardant des villages frontaliers, faisant trois blessés civils.
Cet accès de tension à la frontière israélo-libanaise intervient au cinquième jour de la guerre entre Israël et le Hamas, dont les morts se comptent déjà par milliers, déclenchée par l'offensive meurtrière lancée samedi par le mouvement islamiste palestinien en territoire israélien.
Dans un communiqué, le Hezbollah, qui affirme agir en solidarité avec l'offensive du Hamas, a annoncé avoir visé "à l'aide de missiles guidés une position israélienne" face au village frontalier de Dhayra.
Il a indiqué que cette opération intervenait "en riposte aux agressions sionistes lundi" qui ont provoqué la mort de trois de ses militants dans un bombardement israélien.
L'armée israélienne a pour sa part précisé qu'"en réponse à des missiles antichars qui ont visé des soldats israéliens", elle avait ciblé par un raid aérien "un poste d'observation militaire du Hezbollah" dans le sud du Liban.
L'artillerie israélienne a en outre "visé le secteur" d'où l'attaque a été lancée, a ajouté l'armée israélienne.
Un journaliste de l'AFP dans le secteur frontalier a entendu plusieurs fortes explosions.
Selon l'agence officielle libanaise ANI, l'artillerie israélienne, appuyée par des drones, a bombardé les abords de plusieurs villages frontaliers dont Dhayra et Yarin. L'Agence a fait état de trois blessés civils et d'une dizaine de maisons endommagées.
«Suspicion d'infiltration aérienne» en Israël depuis le Liban
L'armée israélienne a annoncé mercredi soir soupçonner "une infiltration aérienne" depuis le Liban sur le nord d'Israël.
Selon l'armée, les sirènes d'alerte ont retenti dans plusieurs zones septentrionales jusqu'aux environs d'Haïfa. La Défense passive (chargée de protéger la population) a de son côté évoqué une attaque "à grande échelle" dans les régions de Tibériade et de Beit Shean.
«Ferme réponse»
Le Hezbollah a averti dans son communiqué qu'il n'hésiterait pas à apporter une "ferme réponse aux agressions israéliennes (...) surtout lorsqu'elles font des martyrs".
Dès le lendemain de l'attaque sanglante lancée par le Hamas sur Israël, le Hezbollah avait revendiqué des tirs à partir du Liban sur des positions israéliennes, devenus depuis quotidiens.
Dans un communiqué mercredi, l'armée libanaise a indiqué avoir "découvert le lance-missile qui a tiré plusieurs roquettes" la veille depuis le sud du Liban en direction d'Israël et l'avoir désamorcé.
Mardi soir, la branche militaire du Hamas avait elle aussi revendiqué des tirs de roquettes contre Israël à partir du Liban sud.
La veille, par ailleurs, Israël avait annoncé avoir tué "des suspects" du Jihad islamique palestinien, allié du Hamas, qui s'étaient infiltrés sur son territoire.
Israël et les Etats-Unis ont mis en garde le Hezbollah contre l'ouverture d'un nouveau front contre Israël.
"L'armée israélienne est prête à faire face à n'importe quel scénario", a averti un porte-parole, Daniel Hagari.
"Hezbollah voit ce qu'Israël est en train de faire à Gaza, il voit l'ampleur de la destruction, il le voit et il comprend", a-t-il ajouté.
Un haut responsable américain avait mis en garde lundi le Hezbollah contre la "mauvaise décision" que serait l'ouverture d'un deuxième front, alors que Washington dépêche un porte-avion dans la région.
Le Hezbollah a rétorqué dans un communiqué que "l'envoi de porte-avions (..) n'effrayera pas les formations de la résistance qui sont prêtes à la confrontation".
La dernière guerre entre le Hezbollah et Israël remonte à 2006 et avait fait plus de 1.200 morts côté libanais, en majorité des civils, et 160 côté israélien, militaires pour la plupart.